Construction et réconciliation. Deux mots qui vont constituer la pierre angulaire de la mandature du président de la République Alassane Ouattara. Mais pour réussir ce pari, le président ivoirien ne va pas se départir de son manteau d`homme de rigueur. Son discours d`investiture situe l`opinion nationale et internationale sur les critères de choix des hommes et femmes qui occuperont des portefeuilles ministériels dans le prochain Gouvernement du Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro. « Il sera constitué d`hommes et de femmes, ayant un sens élevé de l`intérêt général, selon des critères de compétence, de mérite et de probité », a souligné Alassane Ouattara, le samedi dernier. Comme de 1990 à 1993, où il était Premier ministre, le président ivoirien dont le leitmotiv a toujours été l`intérêt général, marque ainsi sa détermination à rejeter les tâcherons. Dans les coulisses, on révèle que les ministres et leurs collaborateurs respectifs seront constamment évalués. L`on ne serait donc pas surpris de voir des ministres ou des assistants perdre leurs postes. Le président Ouattara, à travers cette adresse, démontre qu`il n`est pas prêt à travailler avec des mercenaires, des personnes qui viendraient saborder son travail. La Côte d`Ivoire, pour lui qui a l`expérience et une bonne connaissance des problèmes de ce pays, ne va pas s`embarrasser de fioritures. La nation ivoirienne sous Alassane Ouattara fera preuve de ``discipline et d`exemplarité afin de restaurer la confiance entre le peuple et ses dirigeants``. L`impunité ne saurait prospérer sous l`ère Ouattara, surtout ceux qui mettent leur intérêt personnel avant celui de la nation. Tous ceux qui feront partie du prochain gouvernement ou encore tous les travailleurs devront avoir à l`idée que le salaire est le fruit du travail. La rigueur sera le maitre-mot, un atout pour permettre à la Côte d`Ivoire d`atteindre dans les deux prochaines années, une croissance allant de 5 à 8%. Et une autre à deux chiffres à l`horizon 2015. Mais cela passe par des travailleurs rigoureux qui ne devront pas flirter avec la corruption. Avec Ouattara, l`argent du contribuable ivoirien est sacré. Tous ceux qui occuperont des postes de responsabilité ne devront en aucune manière jouer avec les ressources mises à leur disposition. De 1990 à 1993, tout le monde a pu apprécier la gestion de l`ex-Directeur général adjoint du Fmi. Cela, avec une utilisation à bon escient des ressources publiques. Rien ne sera plus comme par le passé. Ces cinq années, les différents services de l`Etat seront gérés en application des règles de la bonne gouvernance si chère aux bailleurs de fonds que sont la Banque mondiale, le Fmi (Fonds monétaire international) et la Bad (Banque africaine de développement). Il est vrai que le temps, c`est de l`argent mais la gestion rigoureuse de cet argent, plus qu`un art, est un métier. Pur produit des finances américaines, gérer l`argent est effectivement le métier du président ivoirien. Ouattara est donc un « Américain » en Côte d`Ivoire, en Afrique. Ses collaborateurs et la nation toute entière sont prévenus.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA