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Politique Publié le mardi 24 mai 2011 | Nord-Sud

Badara Aliou Makalou, ministre des Maliens de l’étranger : “La stabilité de la Côte d’Ivoire sera bénéfique à toute l’Afrique”

Présent en Côte d’Ivoire du dimanche au vendredi dernier, le ministre des Maliens de l’étranger et de l’intégration africaine, Badara Aliou Makalou, s’est réjoui dans cet entretien accordé jeudi, de l’excellence des relations entre son pays et la Côte d’Ivoire. Et, de la fin de la crise dans ce pays frère. 


l Vous avez été reçu, il y a quelques jours, par le chef de l’Etat et le Premier ministre. Quels ont été les points dont vous avez parlé ?
 J’ai effectivement eu l’immense honneur et le privilège d’être reçu par le président de la République, SEM Alassane Ouattara. Je suis porteur d’un message de son frère, le président de la République du Mali, SEM Amadou Toumani Touré. C’est un message d’amitié, de fraternité et d’expression de grande solidarité à l’ensemble du peuple ivoirien et à toutes les autorités de la Côte d’I­voire, en cette période de sortie d’une épreuve douloureusement ressentie par les Ivoiriens, mais également par l’ensemble des pays de la sous-région. Les relations insolubles qui lient la Côte d’Ivoire au Mali ont amené le président Amadou Toumani Touré à adresser à son frère, le président Alassane Ouattara, ses vœux de réussite dans la lourde, mais exaltante mission qui est la sienne, celle de conduire la Côte d’Ivoire dans une période particulièrement difficile. La Côte d’Ivoire et le Mali partagent l’essentiel, qui se résume aux aspirations communes de nos peuples à la paix et au développement. Ce sont des vœux de plein accomplissement personnel pour le chef de l’Etat de Côte d’Ivoire, de prospérité pour le peuple ivoirien tout entier. Naturellement, le président Toumani Touré a marqué sa disponibilité à œuvrer avec le président Ouattara au confort et au renforcement des relations fraternelles qui lient nos deux pays. La Côte d’Ivoire abrite la plus forte communauté de Maliens vivant à l’extérieur. Nos compatriotes qui sont ici vivent en bonne intelligence avec leurs frères de Côte d’Ivoire avec lesquels nous entretenons un bon commerce. Il est donc bon que les autorités du Mali puissent marquer leur gratitude à l’endroit des responsables ivoiriens pour la qualité de l’accueil réservé à nos compatriotes vivant en Côte d’Ivoire.

l Quel a été l’impact de la crise post-électorale sur votre pays, le Mali ?
Les épreuves vécues par le peuple ivoirien ont été des épreuves communes dans la mesure où nombreux sont les Maliens qui vivent en Côte d’Ivoire, nombreux sont également les Ivoiriens qui résident au Mali. De part et d’autre, ces épreuves ont conduit à des situations très regrettables sur le plan humain, mais également sur le plan économique. Je voudrais rappeler que 60% des échanges commerciaux qui lient le Mali à d’autres pays passent par le port d’Abidjan et les échanges que nous avons avec la Côte d’Ivoire sont d’un niveau fort appréciable, car chacun sait la place qu’occupe la Côte d’Ivoire dans l’économie de la sous-région, ce qui fait de ce pays, un pays-phare. Nous nous retrouvons dans un contexte d’intégration et qui parle d’intégration parle de la quête de complémentarité à positiver et à ce niveau, le rôle et la place de la Côte d’Ivoire sont fort appréciables.
 
l Les relations entre la Côte d’Ivoire et le Mali ont été quelque peu refroidies avec la crise post-électorale, qu’espérez-vous de l’arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara, en termes d’intégration ?
Les relations entre la Côte d’Ivoire et le Mali ont toujours été de bonne qualité, les liens entre nos deux peuples sont des liens indissolubles, inaltérables. Notre proximité géographique, historique, culturelle et sociale fait que nous sommes condamnés à cheminer ensemble. La crise ivoirienne, aussi importante qu’elle ait été du point de vue de l’impact humain et social, n’a pas altéré les relations entre la Côte d’Ivoire et le Mali et le président Toumani Touré et le président Alassane Ouattara s’accordent à dire qu’il est convenable de renforcer ces relations au bénéfice de nos peuples.

l Le Mali a accueilli des Ivoiriens qui fuyaient la crise post-électorale, à combien les estimez-vous et quelles mesures avez-vous prises pour les accueillir ?
Le Mali est un pays très ouvert et tous les Africains y sont chez eux. Le brassage humain, qui est une tradition au Mali, remonte à très loin et les Maliens eux-mêmes sont des migrants par tradition, par culture. Il n’est pas aujourd’hui aisé de dire le nombre exact d’Ivoiriens qui ont traversé la frontière, mais ceux qui l’ont fait se sont retrouvés chez eux.

l Il a fallu, à un moment donné de la crise, l’intervention de la communauté internationale avec l’armée française qui a apporté un soutien aux nouvelles autorités. Quel est votre commentaire ?
Le Mali est membre de la Cedeao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, ndlr), tout comme la Côte d’Ivoire. Les positions de la Cedeao ont été sans ambiguïté et le Mali s’est toujours conformé, de façon solidaire, aux différentes décisions adoptées par la Cedeao. Nos résolutions nous autorisaient à appeler l’intervention internationale et cette intervention rentre dans la logique des engagements que nous avons pris.

l D’aucuns y voyaient pourtant une forme d’ingérence de la communauté internationale et préconisaient une gestion interne de cette crise…
Je ne peux pas dire que l’Afrique ait été absente de la gestion de la crise ivoirienne. De la Cedeao à l’Union africaine, il y a eu des tentatives de faire en sorte que cette crise soit maintenue dans des proportions qui pourraient éviter les épreuves que nous avons connues. Mais le dernier rebondissement de cette crise révèle une gestion interne de la crise, puisque c’est la Côte d’Ivoire elle-même qui a fait appel à cette intervention.
 
l N’aviez-vous pas le sentiment que la communauté internationale avait déjà choisi son président de la République avec cette intervention ?
Vous voulez dire que c’est la communauté internationale qui a voté ? Voyons ! La Cedeao a reconnu le résultat sorti des urnes et tous les pays membres de cette organisation ont respecté le verdict des urnes. Les différentes démarches entreprises, les médiations et les négociations avaient pour objet d’éviter la crise qui a douloureusement marqué la Côte d’Ivoire et de façon solidaire, les pays membres de la Cedeao.
 
l Le Mali a été accusé d’avoir soutenu l’ex-président, Laurent Gbagbo, en l’aidant à payer les fonctionnaires ivoiriens. Qu’en est-il exactement ?
Je voudrais m’en tenir au démenti qu’a apporté le gouvernement malien en l’occasion.

l A Abidjan, on dit qu’il n’y a jamais de fumée sans feu. Il a dû y avoir quelque chose, non ?
Le démenti apporté par le gouvernement est un démenti formel. Le Mali a toujours été respectueux de ses engagements et je voudrais m’en tenir à cela.
 
l Maintenant qu’une nouvelle page est tournée, que peut-on attendre du Mali pour la consolidation de la paix en Côte d’I­voire ?
Ce qu’on peut attendre du Mali c’est de travailler au confort et au renforcement des relations d’amitié, de fraternité qui existent entre nos deux pays et il n’y a de place dans nos relations que pour la coopération fraternelle.

l Après la cérémonie d’investiture du président ivoirien à laquelle a pris part le président malien, on annonce la formation d’un gouvernement d’union en Côte d’Ivoire. Quel est votre commentaire ?
Le président Amadou Toumani Tou­ré a naturellement été à la cérémonie d’’investiture du président Alassane Ouattara pour partager le bonheur du peuple de Côte d’Ivoire et pour marquer sa disponibilité à renforcer les liens de coopération de tous ordres. Nous avons effectivement connu, à partir de 2002, des gouvernements formés sur la base d’un consensus. Ce consensus faisait en sorte que l’ensemble des parties prenantes de la classe politique malienne se retrouve dans le gouvernement, en vue de s’engager dans l’approfondissement du processus démocratique enclenché dans notre pays. Cela avait aussi pour objet de faire en sorte qu’on puisse s’atteler à l’essentiel, l’essentiel étant la quête du développement, de la paix et de la stabilité. Concernant le Mali, le consensus a permis d’aplanir d’é­normes difficultés, parfois physiques, qui existaient entre des partis de la classe politique. Mais, étant donné qu’ils étaient associés pour l’œuvre de construction nationale au sein du gouvernement et en dépit des différences, la diversité
gou­vernementale devient un capital à mobiliser pour cons­truire le pays. C’est en cela que je salue la décision du président Alassane Ouattara de vouloir associer tous les fils de son pays à l’œuvre de l’édification d’une Côte d’Ivoire prospère et en paix.
 
l Quel est le sentiment qui vous anime face à toute cette mobilisation autour de l’investiture du président de la République de Côte d’Ivoire ?
Je suis réconforté de voir qu’en ces moments où la Côte d’Ivoire est en train de se donner les moyens de sortir de ces épreuves douloureusement vécues, que ses nombreux amis, ses nombreux frères accourent de la sous-région, d’autres parties du continent africain et d’ailleurs dans le monde, pour venir lui témoigner amitié, fraternité, solidarité et volonté de coopération. Je pense que la stabilité de la Côte d’Ivoire sera bénéfique à toute l’Afrique, la prospérité de la Côte d’Ivoire sera également un capital important pour l’essor de l’économie de l’ensemble de la sous-région. 

Propos recueillis par Bamba K. Inza
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