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Politique Publié le mercredi 25 mai 2011 | Le Patriote

Le président de la république, Alassane Ouattara : «La justice doit donner raison à celui qui a raison, et tort à celui qui a tort»

Je voudrais vous remercier très sincèrement, en vos rangs, grades et qualités, pour votre présence aussi massive que qualitative qui témoigne de l’intérêt que vous accordez à cette cérémonie.
La présente manifestation, faut-il le rappeler, obéit à une exigence de la loi organique sur la Cour Suprême qui veut que le Président de cette institution, avant son entrée en fonction, prête serment devant le Président de la République.

Mesdames et Messieurs, Monsieur le président de la Cour Suprême, comme a coutume de le dire mon aîné le Président Henri Konan BEDIE, << la justice est la clé de voûte de l’édifice social ». Sans une justice forte, garantissant les libertés individuelles et collectives, ainsi que les droits de tous les citoyens, l’Etat de Droit que nous appelons de tous nos vœux demeurera une 25ème heure que nous attendrons toujours, mais qui ne sonnera jamais.

Sans une justice crédible, rassurant les investisseurs nationaux et étrangers, les capitaux nécessaires à la relance de notre économie éviteront soigneusement notre pays au profit d’autres destinations jugées plus sûres.
La faiblesse de la justice conduit inexorablement au délitement de tous les compartiments de l’Etat et, à terme, au retour à la loi du plus fort, la loi de la jungle.

Dans mon programme de Gouvernement, j’ai promis des Institutions fortes à mes compatriotes. La justice tient une place de choix dans les Institutions que j’ambitionne de renforcer. Mais force est de reconnaître qu’en ce moment, face aux nombreux griefs qui lui sont faits et qui ne sont hélas pas toujours infondés, notre justice n’est pas au mieux de sa réputation.

Le mouvement de suspicion et de méfiance à son égard doit être infléchi. Pour ce faire, la Cour Suprême, placée au sommet de la hiérarchie judiciaire, en tant que régulateur de la jurisprudence dans notre pays, a un rôle primordial à jouer.
C’est à cet exercice que je voudrais vous inviter, Monsieur le Président, vous et vos collaborateurs.

Dans tous les domaines, notre jeunesse a besoin de modèles et de repères. Soyez ce modèle dont les jeunes Magistrats pourront s’inspirer. Soyez irréprochable dans l’exercice de votre office. Je vous exhorte à faire preuve dans votre travail quotidien d’une grande probité, d’une rigueur à toute épreuve et d’une droiture exemplaire.

C’est à ce prix que vous pouvez vous ériger en donneur de leçons à vos cadets, et en censeur pour ceux qui prendront des libertés avec les règles de votre noble métier.
Le serment que vous venez de prêter balise votre chemin.

La Côte d’Ivoire sort d’une crise post électorale particulièrement grave dont on peut tirer au moins deux leçons, au niveau de La justice :
• La première leçon est qu’une décision de justice peut provoquer la guerre, et engendrer des milliers de morts dans un pays. Faisons donc en sorte que cela ne se reproduise plus jamais dans notre chère Côte d’Ivoire ;
• La seconde leçon est que nos compatriotes ont découvert qu’il était possible de s’opposer à une décision de justice, même rendue en dernier ressort lorsqu’on l’estime inique ou injuste. Ils pourraient être tentés d’user et d’abuser de cette possibilité. Ne donnons donc plus à personne l’occasion de se révolter violemment contre une décision de justice.
La vocation de la justice est simple : c’est de donner raison à celui qui a raison, et tort à celui qui a tort. Notre justice doit rendre des décisions et non des services. Elle doit être la même pour tous, gouvernants ou gouvernés, riches ou pauvres, sans distinction de race, de croyance religieuse, de courants de pensées philosophiques, d’origine régionale, ethnique ou de la nationalité.

C’est à ce prix que la Côte d’Ivoire vivra en harmonie avec sa justice et redécouvrira les vertus d’un pays de paix, d’hospitalité et de vraie fraternité tel que voulu par nos pères fondateurs. Je vous engage fortement dans ce nouveau challenge.
Pour ma part, je m’engage à doter la justice des moyens qui lui sont nécessaires pour son bon fonctionnement.

C’est sur cette note d’espoir que je déclare levée la séance de prestation de serment du Président de la Cour Suprême.

Je vous remercie.
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