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Politique Publié le vendredi 27 mai 2011 | Le Patriote

Interview / François Albert Amichia (Maire de la commune) : “Treichville va démontrer son attachement au programme du Président Ouattara”

© Le Patriote Par Emma
Industrie automobile chinoise - Tiger motors s`installe à Abidjan
Jeudi 29 avril 2010. Abidjan, Treichville. Un concessionnaire chinois s`installe en présence du Ministre des transports, Albert Flindé, et du maire de la commune, François Amichia (photo)
A la veille de la grande fête que Treichville organise ce samedi pour soutenir
le Président Alassane Dramane Ouattara, nous avons rencontré le premier
magistrat de cette commune. Dans cet entretien, le Maire François Albert
Amichia donne le sens de cette manifestation et fait le tour de l'actualité socio
politique. Entretien.
Le Patriote : Vous avez décidé de rendre hommage au Président de la
République. A quoi répond cette cérémonie ?
François Albert Amichia : la manifestation que nous organisons le samedi 28
mai à Treichville a un double sens. D'abord pour remercier les militants et
militantes de Treichville pour leur part active dans la victoire du Président de la
République et surtout de lancer un message vis-à-vis de notre Président, pour
lui dire qu'il a le soutien des militants et militantes de Treichville et que les
militants souhaiteraient avoir une part active dans le programme qu'il propose
à ce pays. C'est ce double hommage que nous souhaitons rendre au Président.

LP : En quoi va consister cette cérémonie ?
FAA : il y a au niveau du gouvernement trois jours de deuil qui ont été
décrétés pour rendre hommage aux victimes. Vous savez que Treichville a
payé un lourd tribut à cette crise postélectorale. La présence de la garde
républicaine sur notre territoire a fait que nos jeunes et nos femmes étaient
les premières victimes de cette crise. Il y a eu ces journées de deuil qui ont été
répercutées au niveau de la commune. Mais le vendredi 27 et le dimanche 30,
nous rendrons localement hommage à nos disparus. Le samedi, il y aura un
aspect festif. Tous nos militants ont voulu participer à un grand défilé. Nous
organisons des défilés dont un partira de l'école régionale et traversera
toutes les avenues et artères de la commune pour se retrouver au Palais de la
culture. Et l'autre partira de la zone industrielle avec comme point de départ
la cité du port. Nous allons ensuite nous retrouver au Palais de la culture où il y
aura trois interventions : une intervention pour situer le contexte, pour parler
des évènements que nous avons connus au niveau de la commune et puis le
message fort sera de rappeler le mot d'ordre du Président de la République :
réconciliation et reconstruction. Comment l'appliquer à Treichville qui est une
commune cosmopolite, une commune où le vivre ensemble est une réalité.

LP : le samedi dernier, le Président de la République a été investi à
Yamoussoukro, comment avez-vous vécu cet évènement ?

FAA : Au niveau de Treichville, nous aurions voulu aller nombreux à la
cérémonie d'investiture à Yamoussoukro. Mais, on ne pouvait pas déplacer
toute la commune. Nous sommes partis avec une petite délégation de la
commune. Ça été une cérémonie à double têtes. Une cérémonie emprunte
de joie de voir enfin la Président investi officiellement. Il a été élu depuis le 28
novembre, il a fallu attendre jusqu'au 21 mai pour qu'il soit investi. Il y avait
donc ce soulagement. Il y avait ensuite un peu de déception parce que nous
aurions voulu qu'il y ait un peu plus d'émotion dans cette cérémonie. Mais, le
grand nombre de participants, la volonté de tous de participer a fait qu'on a
senti quelques petits ratés au niveau de l'organisation, qui n'ont heureusement
pas terni l'éclat de cette manifestation, mais sans lesquels l'événement aurait
pu être rehaussé davantage. C'est ce double sentiment qui m'anime. Mais je
crois que ces ratés n'ont enlevé en la solennité de l'évènement de l'acte et
surtout à sa portée, à son symbole. Il était rare de voir autant de chefs d'Etat
venir aussi bien du continent que de l'occident, autant de représentation,
autant de personnes qui ont apporté leur appui au moment de l'élection, qui
ont apporté leur appui au moment de la proclamation des résultats et qui
voyaient en cette célébration la consécration de toute une lutte, de tout un
combat, de tout un processus. Je pense que c'est ce qu'il faut retenir de cette
cérémonie d'investiture.

LP : La cérémonie de Yamoussoukro avait aussi pour objet de ramener
Houphouët dans l'esprit des Ivoiriens. L'avez-vous senti ?
FAA : Je dois dire qu'au niveau de Treichville, Houphouët reste présent parce
que quand vous parcourez notre commune, il y a des lieux symboles. Il y a
l'étoile du sud, il y a la maison du congrès du PDCI RDA, il y a la maison Yacouba
Sylla, il y a la maison Jacques Aka. Tout cela pour la population de Treichville
est très important. Il faut rappeler que Treichville a voté à 60,48% pour le
candidat du RHDP, le candidat Alassane Ouattara. Treichville est foncièrement
Houphouëtiste. Mais ce qui nous a marqué sur le trajet Abidjan Yamoussoukro,
c'est de voir que dans chaque village traversé les gens arboraient soient des
tee-shirts RHDP soient des images d'Houphouët-Boigny. On avait l'impression
qu'on faisait revivre Félix Houphouët-Boigny à travers cette cérémonie
d'investiture qui s'est déroulée dans un lieu plein de symbole, Yamoussoukro.

LP : Au moment où on parle de réconciliation, le FPI pose des conditions pour
sa participation au gouvernement d'union. Quel commentaire en faites-vous?
FAA : Mon sentiment est que quand on va à une élection, le camp qui a gagné
doit gouverner parce qu'il a son programme à appliquer. Le Président dans sa
campagne a fait la proposition d'un gouvernement d'ouverture parce que nous

avions pensé à l'époque que l'élection se déroulerait dans un climat normal et
qu'à la proclamation des résultats, les deux camps les accepteraient. Mais, la
proclamation des résultats a entrainé une crise qui a duré pratiquement cinq
mois. Aujourd'hui, les positions sont suffisamment tranchées. Je pense que le
FPI a ses raisons de ne pas vouloir aller tout de suite dans le gouvernement.
C'est une promesse que le candidat du RHDP veut honorer vue la situation. S'ils
ne se sentent pas prêts, je pense que la Président n'aura pas à se reprocher
quoique ce soit. Il doit pouvoir prendre les personnes qu'il faut pour appliquer
son programme. Le programme que la majorité des Ivoiriens ont adopté en
l'élisant à la tête du pays.

LP : En tant que président de l'UVICOCI, comment comptez-vous apporter
votre contribution pour la réussite de ce programme ?
FAA : Il faut dire qu'au niveau de l'UVICOCI, nous avions regardé les
programmes des différents candidats avant l'élection. L'avantage au niveau du
Président Ouattara est qu'il avait un programme commun de tous les candidats
du RHDP. Ce programme en matière de décentralisation avait plu à l'ensemble
des maires que nous sommes. C'est pour cela que je pense que maintenant
que le Président est élu, une fois qu'il aura nommé son ministre en charge
de l'administration, les faitières que nous sommes UVICOCI, ADDCI entreront
en relation avec le nouveau responsable pour pouvoir avoir un calendrier
de réalisation de promesses du candidat en matière de décentralisation.
Nous avons déjà eu un premier contact avec le ministre Hamed Bakayoko,
un premier contact qui s'est très bien passé. Mais nous pensons que le
Président réglera très rapidement tous les problèmes liés à la décentralisation.
Problèmes qui passent d'abord par la reconnaissance du rôle important des
maires et des présidents des conseils généraux dans leur circonscription.
Reconnaissance qui passe par la signature de tous les textes de 2007 qui sont
encore sur la table du gouvernement. Le ministre Hamed Bakayoko nous
en a fait la promesse que très rapidement cela sera signé. Une fois que ces
textes qui consacrent le véritable transfert des compétences de l'Etat vers les
communes, de l'Etat vers les conseils généraux, je pense que nos populations
verront un nouveau visage de leur commune, un nouveau visage de leur
département qui leur permettra de connaître un véritable développement.

LP : Doit-on dire que le maire que vous êtes attend beaucoup du nouveau
gouverneur du district?
FAA : Je dois dire que le gouverneur Mambé, lors de son discours de prise
de pouvoir a indiqué qu'il allait rencontrer régulièrement les maires afin
d'harmoniser les points de vue et de travailler ensemble sur le terrain. Il a

commencé déjà par rendre visite individuellement aux maires avant de les
rencontrer collectivement. Je pense que c'est un bon signe pour le départ. Il a
été lui-même vice-gouverneur au début de l'année 2004. Mais le recul qui lui
a permis de voir Abidjan d'un œil extérieur, lui permettra d'envisager l'avenir
avec beaucoup d'optimiste. Au niveau des maires, nous pensons que le travail
pourra se faire à partir du moment où se sera en synergie, se sera de manière
harmonieuse. Nous pensons que nous devrions avoir de bons rapports avec le
Gouverneur et cela devrait se traduire sur le terrain par des actions concrètes
pour les populations.

LP : qu'est ce qui explique les interminables querelles entre les maires et le
district, du temps du gouverneur Amondji ?
FAA : Je vais vous prendre un seul exemple. C'est le problème de la salubrité.
Les textes qui régissaient la ville d'Abidjan disaient que la pré-collecte et la
collecte revenaient aux communes et le transport revenait au district. Jusqu'à
l'ordonnance du 4 octobre 2007, qui a enlevé la gestion des ordures aux
structures décentralisées pour les confier à une agence gouvernementale, à
l'ANASUR. Aujourd'hui, l'évolution nous permet de voir que l'ANASUR devient
un organe de régulation et la gestion des ordures ménagères revient petit à
petit aux communes. Je pense que c'est déjà un grand pas et les populations
pourront le sentir. On le voit déjà avec l'enlèvement des dépôts sauvages, avec
les opérations villes propres. Il y a une amélioration des conditions de vie. C'est
un pas qui nous permet d'être optimistes. Au-delà, il y a les problèmes liés au
transport en commun, à l'environnement. Aucun maire ne peut travailler de
manière autonome. Il faut une convergence, il faut une association de tous
pour résoudre les problèmes.

LP : Avec les déplacements massifs des populations et surtout des élèves
pensez-vous qu'on peut encore sauver l'année scolaire ?
FAA : j'ai écouté Mme la ministre Kandia Camara quand a elle a reçu le
personnel de l'éducation national. Elle a dit qu'on pouvait sauver l'année. Je
suis de cet avis là. Nous devons mettre tous les moyens à notre disposition
pour sauver l'année. Nos enfants, nos jeunes ont été traumatisés par tout ce
qu'ils ont vécu. Nous ne devons pas en plus de ces traumatismes en ajouter
d'autres qui passeraient par une année blanche. Si on doit prendre des
mesures exceptionnelles comme prolonger l'année, il faut le faire pour ne
pas que nos enfants trainent un lourd handicap. Il faut tout faire pour sauver
l'année. Au niveau universitaire, il faut régler tous les problèmes avant de tout
démarrer.

LP : Avez-vous à niveau sanitaire pris des dispositions pour combattre
d'éventuelles pandémies ?
FAA : Dès que nous avons découvert les premiers cas de fièvre jaune chez
nous, en relation avec le ministère de la santé nous avons pris des dispositions.
Eliminés les pneus, éliminer toutes les flaques d'eau, faire la sensibilité au
niveau des populations pour qu'elles prennent certaines dispositions. Cela a
permis d'éliminer ce cas de maladie. Aujourd'hui on a affaire à d'autres
pathologies, un peu de cholera par-ci, un peu de fièvre jaune par-là. Mais ce
n'est plus l'épidémie que nous avons connue en son temps. Le fait que dans le
programme d'urgence on ait parlé de gratuité de soin a permis de résorber un
certain nombre de pathologies. Je pense que nous devons continuer dans
cette voie. Le Président a parlé de l'accès aux soins. Il faut que très rapidement,
cela soit mis en place et qu'il y ait de la rigueur dans la gestion des dispositions
qui sont arrêtées.

Réalisée par Koné Lassiné
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