Alassane Ouattara a toujours été sous le feu des projecteurs. En tant que gouverneur de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (Bceao) et comme directeur général adjoint du Fonds monétaire international (Fmi). Egalement, en sa qualité de Premier ministre d’Houphouet-Boigny, il était au devant de la scène. Mais c’est surtout après avoir entamé sa carrière politique que le matraquage médiatique autour d’Alassane Ouattara s’est intensifié. Indépendamment même de sa volonté. En effet, les pouvoirs successifs, dans leur volonté de le briser politiquement, ont enclenché contre lui une campagne politico-médiatique visant à salir son image : sa moralité et sa filiation ont été remises en cause. Effet boomerang, à force de vouloir le faire passer pour un démon, ses adversaires politiques ont fait sa pub. A tel point que la victime d’exclusion qu’Alassane Ouattara était devenue, a gagné la sympathie de millions de personnes. Et, attiré l’intérêt de medias nationaux et internationaux. Ce qui explique la marée humaine que drainait l’économiste à chacune de ses sorties politiques. L’ex-chef d’Etat, Laurent Gbagbo, faisait remarquer à ce sujet qu’Alassane Ouattara « déchaîne les passions ». L’influence du Rassemblement des républicains (Rdr) qui parraine sa candidature viendrait de là. Né seulement en 1994, ce parti a bouleversé le microcosme politique ivoirien pour arriver à la présidence au terme de la seule élection présidentielle à laquelle elle a pu prendre part. Le Rdr doit également ce succès à la maturité politique que son champion a acquise au fil des années. L’enfant de Kong a compris que pour arriver au sommet, il ne lui suffisait pas d’être brillant, intelligent et probe : un peu de politique s’imposait. D’où les alliances nouées tour à tour avec ses adversaires politiques d’hier. Celle avec le Parti démocratique de Côte d’ivoire (Pdci) et deux autres formations politiques, au sein d’une coalition d’houphouétistes dont il est à l’origine, lui a permis justement d’arriver au palais. Quant aux médias, ils ont vite vu en Alassane Ouattara un produit qui se vend bien. Aujourd’hui encore, cet intérêt se poursuit. Fait foi le nombre grandissant de journalistes qui couvrent les sorties du président ivoirien. En à peine une semaine après son investiture, plusieurs organes internationaux dont Europe 1, Tv5 monde, Le monde, Rfi et Jeune Afrique ont réalisé des interviews avec le nouvel homme fort d’Abidjan. Un intérêt qui pourrait continuer pendant encore longtemps.
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza