Si ce n’est pas un acharnement, ça y ressemble tout de même. Depuis quelque temps, on a l’impression que quelqu’un veut abattre le Qatar. Car il se passe plus de mois sans que la fédération qatarie de football soit citée dans une affaire de corruption concernant sa victoire à l’organisation de la coupe du monde 2022. Il n’y a pas si longtemps que ça, le Sunday Times, un tabloïd anglais, sans apporter la moindre preuve, accusait le comité de candidature de Qatar 2022 d’avoir acheté le vote d’Issa Hayatou et de Jacques Anouma. Naturellement le président de la CAF et l’Ivoirien s’en sont défendus. Mieux, la fédération qatarie, elle-même, a blanchi les mis en cause. En attendant les preuves du parlement britannique qui s’est saisi de l’affaire, le Qatar s’est mis à préparer activement la première coupe du monde de football du Moyen-Orient. Au moment où cette affaire semblait loin de la sphère footballistique, voila qu’à la faveur des élections à la FIFA, une autre éclate. Cette fois-ci, c’est le président de la confédération asiatique de football qui est cité dans une affaire de corruption. Il est reproché au milliardaire qatari Mohamed Bin Hammam d’avoir tenté d’acheter des voix pour l’élection du président de la FIFA. Notons que c’est demain que l’instance mondiale du football renouvelle ses instances. Et au poste de président Blatter avait pour adversaire, Bin Hammam. C’est donc à quelques jours du 1er juin que le nouveau scandale a éclaté. Pour les partisans du Qatari qui a tout nié, c’est une machination du camp du président sortant pour écarter leur candidat. Et à tout point de vue, si c’en était une, elle aura bien fonctionné. Car depuis avant-hier, la commission d’éthique de la FIFA a décidé de suspendre Bin Hammam de façon provisoire jusqu’à la fin de l’enquête qui serait en cours. Une décision qui a aussitôt amené le Qatari à jeter l’éponge. « J’ai pris cette décision de me retirer par que j’étais et je resterai toujours solidaire de la FIFA… Je souhaite qu’on ne lie pas mon retrait à l’enquête de la comité d’éthique », a commenté celui qui dit avoir été motivé par la volonté de ne pas nuire à la réputation de la FIFA. Blatter qui était aussi accusé de malversations a été blanchi par la commission d’éthique. Le Suisse part donc en roue libre pour sa propre succession. Cela met-il fin à la tempête qui secoue la FIFA ? Pas si sûr que ça. Car le président de la Concacaf (Amérique du nord), Jack Warner, et vice-président de la FIFA, aussi sous sanction provisoire, n’entend pas se laisser faire. Il accuse également Blatter d’avoir tenté de corrompre la Concacaf au congrès de Miami le 3 mai dernier. «Je nie les allégations portées selon lesquelles j’aurais fait des déclarations à la Confédération des Caraïbes sur des dons venant de M. Bin Hammam. J’ai aussi indiqué à la commission d’éthique qu’à Miami, au congrès de la Concacaf le 3 mai, Monsieur Blatter avait fait un don d’un million de dollars à notre fédération», a-t-il fait savoir. Le Qatar qui a remporté avec brio l’organisation de la coupe du monde 2002 ne voit pas d’un bon œil tout ce remue-ménage. La fédération s’est insurgée contre toutes ces accusations, « sans fondement et sans preuves ». Koné Lassiné
Sport Publié le mardi 31 mai 2011 | Le Patriote