En marge du sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement lundi dernier à Lomé capitale togolaise, le chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara, avant de regagner Abidjan, a échangé avec la Communauté ivoirienne résidant au Togo. Invitant ses compatriotes au rassemblement, à la cohésion et au pardon, le Président Ouattara a réclamé le retour au pays de tous.
Nous sommes à Lomé après l'investiture de mon frère Jonathan Goodluck, président du Nigeria, après notre participation au sommet du G8 à Deauville. Nous avons pensé que nous pouvions avoir cette rencontre hier soir, pour nous donner un peu plus de temps, mais nous sommes arrivés très tard et cela n'a pas été possible. La rencontre de l'Uemoa de ce jour a duré presque cinq heures de temps et nous sommes obligés d'être un peu hâtifs pour pouvoir nous rendre à Abidjan dès après cette rencontre. Mais je tiens d'abord à vous dire que le sommet a été un grand succès. Et en tant que chef de l'Etat, je voudrais saluer la présence de madame le ministre chargée des affaires sociales de la République togolaise et lui demander de réitérer au président Faure toute notre gratitude pour l'hospitalité qui est toujours offerte aux Ivoiriens au Togo car les liens entre la Côte d'Ivoire et le Togo sont bien connus. C'est des liens d'amitié, de confiance et une fois encore le président Faure vient de nous témoigner toute sa disponibilité. Madame le ministre, je vous charge de lui dire merci au nom de tous les Ivoiriens et en mon nom propre. Ce sommet a été un succès parce que j'ai indiqué aux chefs d'état que la réconciliation était une priorité pour moi car le pays a été divisé, meurtri avec beaucoup de destruction et avec malheureusement plus de 3000 morts, un million de déplacés et plus de 200.000 déplacés, y compris ici même au Togo, au Ghana et ailleurs. La conférence a bien compris ce message et a mis à la disposition du gouvernement une somme de deux milliards de F Cfa pour aider au fonctionnement de la commission dialogue-vérité-réconciliation. La Côte d'Ivoire a été par ailleurs confirmée dans son droit de nommer le gouverneur de la Bceao et nous venons de procéder à la désignation d'un nouveau gouverneur à la Bceao. Chers frères et sœurs, je voudrais vous dire que c'est vrai, les chantiers sont de deux ordres, la réconciliation et la reconstruction. Au niveau de la réconciliation, le comité va se mettre en place très rapidement. J'en ai désigné le président en la personne de l'ancien Premier ministre Charles Konan Banny et nous allons au niveau du gouvernement mettre en œuvre tout ce qui a trait à son fonctionnement et également les délais dans lesquels cette commission devra livrer ses conclusions car nous sommes tous d'accord que nous devons nous parler plus que nous l'avons fait par le passé. Le dialogue ne doit pas se situer au sommet de l'Etat seulement. Cela a été le cas dans le cadre de l'Accord politique de Ouagadougou, mais il faut aller plus et couvrir toute la Côte d'Ivoire pour que nous puissions nous parler et que la vérité soit sue de tous les Ivoiriens. Toutes les télévisons et radios ivoiriennes seront mises à contribution. Cela doit nous permettre d'arriver à la réconciliation et j'espère au pardon car la Côte d'Ivoire a besoin de se rassembler. C'est vrai, une procédure judiciaire suit son cours parce que mon objectif a toujours été d'avoir un état de droit. La Côte d'Ivoire est un état majeur et nous ne devons pas donner l'impression que nous sommes une république bananière et que les droits des citoyens ne sont pas respectés. Aussi bien les droits des victimes que les droits des fauteurs de trouble. C'est pour cela que la procédure judicaire est engagée et le Premier ministre a donné toutes les instructions au garde des sceaux pour que les droits des uns et des autres soient respectés. Je voudrais que vous sachiez que cette commission va faire son travail de manière responsable et que la justice en fera de même. A l'issue de ces deux procédures, ensemble, nous déciderons de ce qui a lieu de faire. En venant ici à Lomé, je voudrais également vous demander à vous tous de travailler au rassemblement. De grâce, oubliez vos divisions politiques et autres qui ont émaillé nos communautés un partout, entretenus par le passé. Ce qui m'intéresse, c'est de rassembler tous les Ivoiriens. Je ne fais pas de différence entre les ivoiriens du Nord, du Sud, de l'Est, de l'Ouest ou du centre, entre les chrétiens et les musulmans, entre les blancs, les noirs ou les libanais. Ce n'est pas mon souci. Mon souci est que tous, nous travaillons dans l'intérêt de la Côte d'Ivoire et dans le seul intérêt de notre pays. La Côte d'Ivoire a besoin de chacun et de chacune de nous. Je voudrais vous lancer un appel au rassemblement, à la cohésion et à la confiance entre vous et au pardon. Madame le ministre m'a dit par exemple qu'il y a des réfugiés qui refusent d'aller dans les camps des refugiés parce qu'ils ont peur d'affronter certains réfugiés qui sont déjà dans ces camps. Elle prend le temps de leur parler, de les rassurer et de leur faire comprendre qu'ils doivent apprendre à vivre ensemble. C'est le même appel que je vous lance, d'accepter de vivre ensemble et de le faire dans la paix et la fraternité. Chers compatriotes, je voudrais que vous soyez également rassurés de ma volonté de remettre la Côte d'Ivoire au travail. Ça été l'objet principal de mon déplacement en France et j'ai eu la chance d'avoir été invité par le G8 et la parole m'a été donnée pour que je puisse exposer la situation en Côte d'Ivoire, priorités ainsi que nos besoins en financement. Comme vous l'avez sans doute entendu par la presse, mon programme de campagne a été évalué à 10.000 milliards de Francs Cfa, soit 15 milliards d'Euros et c'est ce chiffre que j'ai indiqué au G8 en disant que nous avons besoin de ce soutien le plus tôt possible et qu'en réalité l'évaluation est beaucoup plus élevée et que nous pouvons aller jusqu'à 20 milliards d'Euros en raison des difficultés des cinq derniers mois. Je voudrais vous rassurer que les ressources seront disponibles. Et avec ces ressources, nous allons entreprendre de grands projets. Nous allons créer des emplois pour tous et notamment pour les jeunes. Comme je l'ai dit à mes frères et sœurs d'Abuja et de Paris, je vous invite à rentrer au pays, vous aurez du travail. Je sais que vous apporterez beaucoup au pays. L'ouverture est un atout considérable et le fait que vous résidiez ici pendant plusieurs années pour certains vous a permis de voir les qualités du peuple togolais et ce peuple est reconnu comme un peuple travailleur. Je voudrais vous dire de rentrer et nous aurons du travail pour vous dans les semaines et mois qui viennent. Chers frères et sœurs, votre porte-parole a donné tout à l'heure la liste de vos doléances. A Abuja, c'était la même chose et à Paris, n'en parlons pas. Mais ayez confiance, nous travaillons à résoudre les problèmes des Ivoiriens où qu'ils soient et quels qu'ils soient et vous pouvez nous faire confiance. Nous allons regarder ces doléances et nous commencerons par faire ce que nous pouvons et vous verrez qu'Alassane Ouattara est un homme de parole et je tiendrai parole. Chers frères et sœurs, je vous laisse entre les mains de Monsieur l'ambassadeur qui est un bon et un vieil ami. Si je l'ai nommé à Accra et à Lomé, c'est en raison des relations particulières que j'ai avec ces deux chefs d'état. Bernard peut d'ailleurs vous le dire, il a été le premier que j'ai proposé comme ambassadeur avant même de nommer des ambassadeurs à New York, à Washington ou à Paris. Nos relations avec le Ghana et le Togo me tiennent à cœur et je souhaite que chacun de vous se comporte comme l'ambassadeur de Côte d'Ivoire au Togo. Je sais que Bernard Ehui fera notre fierté et je souhaite qu'il soit fier de chacun et de chacune d'entre vous ".
Propos recueillis par Patrice Yao à Lomé
Nous sommes à Lomé après l'investiture de mon frère Jonathan Goodluck, président du Nigeria, après notre participation au sommet du G8 à Deauville. Nous avons pensé que nous pouvions avoir cette rencontre hier soir, pour nous donner un peu plus de temps, mais nous sommes arrivés très tard et cela n'a pas été possible. La rencontre de l'Uemoa de ce jour a duré presque cinq heures de temps et nous sommes obligés d'être un peu hâtifs pour pouvoir nous rendre à Abidjan dès après cette rencontre. Mais je tiens d'abord à vous dire que le sommet a été un grand succès. Et en tant que chef de l'Etat, je voudrais saluer la présence de madame le ministre chargée des affaires sociales de la République togolaise et lui demander de réitérer au président Faure toute notre gratitude pour l'hospitalité qui est toujours offerte aux Ivoiriens au Togo car les liens entre la Côte d'Ivoire et le Togo sont bien connus. C'est des liens d'amitié, de confiance et une fois encore le président Faure vient de nous témoigner toute sa disponibilité. Madame le ministre, je vous charge de lui dire merci au nom de tous les Ivoiriens et en mon nom propre. Ce sommet a été un succès parce que j'ai indiqué aux chefs d'état que la réconciliation était une priorité pour moi car le pays a été divisé, meurtri avec beaucoup de destruction et avec malheureusement plus de 3000 morts, un million de déplacés et plus de 200.000 déplacés, y compris ici même au Togo, au Ghana et ailleurs. La conférence a bien compris ce message et a mis à la disposition du gouvernement une somme de deux milliards de F Cfa pour aider au fonctionnement de la commission dialogue-vérité-réconciliation. La Côte d'Ivoire a été par ailleurs confirmée dans son droit de nommer le gouverneur de la Bceao et nous venons de procéder à la désignation d'un nouveau gouverneur à la Bceao. Chers frères et sœurs, je voudrais vous dire que c'est vrai, les chantiers sont de deux ordres, la réconciliation et la reconstruction. Au niveau de la réconciliation, le comité va se mettre en place très rapidement. J'en ai désigné le président en la personne de l'ancien Premier ministre Charles Konan Banny et nous allons au niveau du gouvernement mettre en œuvre tout ce qui a trait à son fonctionnement et également les délais dans lesquels cette commission devra livrer ses conclusions car nous sommes tous d'accord que nous devons nous parler plus que nous l'avons fait par le passé. Le dialogue ne doit pas se situer au sommet de l'Etat seulement. Cela a été le cas dans le cadre de l'Accord politique de Ouagadougou, mais il faut aller plus et couvrir toute la Côte d'Ivoire pour que nous puissions nous parler et que la vérité soit sue de tous les Ivoiriens. Toutes les télévisons et radios ivoiriennes seront mises à contribution. Cela doit nous permettre d'arriver à la réconciliation et j'espère au pardon car la Côte d'Ivoire a besoin de se rassembler. C'est vrai, une procédure judiciaire suit son cours parce que mon objectif a toujours été d'avoir un état de droit. La Côte d'Ivoire est un état majeur et nous ne devons pas donner l'impression que nous sommes une république bananière et que les droits des citoyens ne sont pas respectés. Aussi bien les droits des victimes que les droits des fauteurs de trouble. C'est pour cela que la procédure judicaire est engagée et le Premier ministre a donné toutes les instructions au garde des sceaux pour que les droits des uns et des autres soient respectés. Je voudrais que vous sachiez que cette commission va faire son travail de manière responsable et que la justice en fera de même. A l'issue de ces deux procédures, ensemble, nous déciderons de ce qui a lieu de faire. En venant ici à Lomé, je voudrais également vous demander à vous tous de travailler au rassemblement. De grâce, oubliez vos divisions politiques et autres qui ont émaillé nos communautés un partout, entretenus par le passé. Ce qui m'intéresse, c'est de rassembler tous les Ivoiriens. Je ne fais pas de différence entre les ivoiriens du Nord, du Sud, de l'Est, de l'Ouest ou du centre, entre les chrétiens et les musulmans, entre les blancs, les noirs ou les libanais. Ce n'est pas mon souci. Mon souci est que tous, nous travaillons dans l'intérêt de la Côte d'Ivoire et dans le seul intérêt de notre pays. La Côte d'Ivoire a besoin de chacun et de chacune de nous. Je voudrais vous lancer un appel au rassemblement, à la cohésion et à la confiance entre vous et au pardon. Madame le ministre m'a dit par exemple qu'il y a des réfugiés qui refusent d'aller dans les camps des refugiés parce qu'ils ont peur d'affronter certains réfugiés qui sont déjà dans ces camps. Elle prend le temps de leur parler, de les rassurer et de leur faire comprendre qu'ils doivent apprendre à vivre ensemble. C'est le même appel que je vous lance, d'accepter de vivre ensemble et de le faire dans la paix et la fraternité. Chers compatriotes, je voudrais que vous soyez également rassurés de ma volonté de remettre la Côte d'Ivoire au travail. Ça été l'objet principal de mon déplacement en France et j'ai eu la chance d'avoir été invité par le G8 et la parole m'a été donnée pour que je puisse exposer la situation en Côte d'Ivoire, priorités ainsi que nos besoins en financement. Comme vous l'avez sans doute entendu par la presse, mon programme de campagne a été évalué à 10.000 milliards de Francs Cfa, soit 15 milliards d'Euros et c'est ce chiffre que j'ai indiqué au G8 en disant que nous avons besoin de ce soutien le plus tôt possible et qu'en réalité l'évaluation est beaucoup plus élevée et que nous pouvons aller jusqu'à 20 milliards d'Euros en raison des difficultés des cinq derniers mois. Je voudrais vous rassurer que les ressources seront disponibles. Et avec ces ressources, nous allons entreprendre de grands projets. Nous allons créer des emplois pour tous et notamment pour les jeunes. Comme je l'ai dit à mes frères et sœurs d'Abuja et de Paris, je vous invite à rentrer au pays, vous aurez du travail. Je sais que vous apporterez beaucoup au pays. L'ouverture est un atout considérable et le fait que vous résidiez ici pendant plusieurs années pour certains vous a permis de voir les qualités du peuple togolais et ce peuple est reconnu comme un peuple travailleur. Je voudrais vous dire de rentrer et nous aurons du travail pour vous dans les semaines et mois qui viennent. Chers frères et sœurs, votre porte-parole a donné tout à l'heure la liste de vos doléances. A Abuja, c'était la même chose et à Paris, n'en parlons pas. Mais ayez confiance, nous travaillons à résoudre les problèmes des Ivoiriens où qu'ils soient et quels qu'ils soient et vous pouvez nous faire confiance. Nous allons regarder ces doléances et nous commencerons par faire ce que nous pouvons et vous verrez qu'Alassane Ouattara est un homme de parole et je tiendrai parole. Chers frères et sœurs, je vous laisse entre les mains de Monsieur l'ambassadeur qui est un bon et un vieil ami. Si je l'ai nommé à Accra et à Lomé, c'est en raison des relations particulières que j'ai avec ces deux chefs d'état. Bernard peut d'ailleurs vous le dire, il a été le premier que j'ai proposé comme ambassadeur avant même de nommer des ambassadeurs à New York, à Washington ou à Paris. Nos relations avec le Ghana et le Togo me tiennent à cœur et je souhaite que chacun de vous se comporte comme l'ambassadeur de Côte d'Ivoire au Togo. Je sais que Bernard Ehui fera notre fierté et je souhaite qu'il soit fier de chacun et de chacune d'entre vous ".
Propos recueillis par Patrice Yao à Lomé