C'est la passe d'armes entre Charles Konan Banny et les organisations de la société civile, à propos de la conduite du processus de réconciliation nationale. Après la réplique du camp Banny, après ses critiques de samedi dernier, Alphonse Soro, président de l'Alliance pour le changement (Apc), a remis une couche à ses reproches contre la méthode de Charles Konan Banny. « La méthode Banny souffre de la tare indélébile du manque de visibilité et de cohérence. Nous voulons des institutions fortes et non des individus prédestinés, aussi sages, courageux et stratèges soient-ils. La commission chargée de réconcilier les Ivoiriens, doit se mettre rapidement en place et convaincre les Ivoiriens par sa méthode. En attendant, les actes isolés et personnels de M. Banny seront critiqués et il devra l'assumer avec responsabilité. Car, l'Apc dit non à toute ''réconciliation vuvuzela'' », renvoie Alphonse Soro, au président de la Commission ''dialogue, vérité et réconciliation''. En effet, pour le président de l'Apc, « c'est pour avoir échoué à la réconciliation en 2001 que les Ivoiriens ont été entraînés dans un conflit qui a duré plus de dix ans et tué des milliers de compatriotes ». Aussi, tout en invitant les partisans de M. Banny à éviter les amalgames entre ses charges de président de l'Apc avec sa proximité avec le Premier ministre, Guillaume Soro, Alphonse Soro exhorte le président de la Commission ''dialogue, vérité et réconciliation'' à tirer le meilleur parti des critiques qui lui sont faites, pour revoir sa feuille de route. « Les Ivoiriens attendaient et attendent toujours légitimement de savoir la composition de la commission, ses attributions, son fonctionnement, l'adoption d'une stratégie consensuelle et transparente, avec une planification précise et une méthodologie rigoureuse. Nous souhaitons vivement qu'il puise dans les vertus républicaines et démocratiques qui forgent l'idéal et le consensus de la nation ivoirienne, la force d'accepter les critiques et le débat, y compris sur ses méthodes, en faisant mentir ceux qui prétendent lui trouver des velléités tribalistes et politiciennes », a argumenté Alphonse Soro.
Marc Dossa
Marc Dossa