La cohésion sociale est en train d’être sérieusement emmêlée à Sénégaz, un village de la sous-préfecture de Bayota, situé à une trentaine de kilomètres de Gagnoa. Les populations allogènes et autochtones se sont affrontées mortellement, hier. Le triste bilan a fait un mort, Gbassou Ouraga Daniel, et plusieurs blessés dont 2 cas graves. Le Premier ministre Soro Guillaume a dépêché sur les lieux son émissaire, en la personne de d’Abel Djohoré, cadre de la région et directeur de cabinet du ministre Dosso Moussa. Ce, pour rencontrer les différents protagonistes et tenter de ramener la paix entre les Bété et les Malinké. Les faits remontent à la nuit du lundi 20 au mardi 21 juin. Deux jeunes de chacune de ces communautés ont eu à échanger sur un sujet d'ordre politique qui a dégénéré. L'information arrive aux oreilles du chef de village Wounézré Pierre. En sa qualité d'autorité administrative, il se rend dans la famille adverse pour en savoir un peu plus. La très forte délégation qui l'accompagne fait penser à l'autre camp qu'il s'agit d'une attaque. Il se met sur la défensive. Mieux, le chef malinké, Kéita Aboulaye, fait appel à ses ressortissants qui arrivent sans tarder. De part et d'autre, l'on suspecte l'adversaire d’être venu pour en découdre. Et, la meilleure manière de se défendre, c'est d'attaquer. Outre la perte en vie humaine et les blessés de part et d'autre, il y a également eu des dégâts matériels importants. Le médiateur, Abel Djohoré, qui était accompagné du sous- préfet de Bayota et des éléments des forces républicaines "FRCI" a tenu un langage de vérité aux bagarreurs. « Celui qui pense que parce que je suis du bord du président Ouattara, je vais lui donner raison, a tort. Ceux qui pensent que parce que je suis fils de la région, je vais leur donner raison, ont aussi tort. Ouattara n'est pas le président des Bété ni des Malinké », a-t-il précisé. Et d'ajouter : « rien ne justifie que vous vous entretuez ». Il nous est revenu que pendant l'affrontement, des chasseurs traditionnels appelés dozos ont été passifs. Alors que leur intervention aurait pu éviter ce malheur. Abel Djohoré a saisi l'occasion pour démanteler tous les barrages illégaux sur les axes menant dans les villages. Les blessés ont été évacués au Chr de la ville où ils sont pris en charge par Djohoré.
Alain Kpapo à Gagnoa
Alain Kpapo à Gagnoa