Approuvé entre les deux tours de la présidentielle de 2010, puis gelé du fait de la crise postélectorale, le financement du projet intégré du bassin du Gourou dont l’exutoire se trouve au carrefour de l’Indénié sera bientôt disponible dans les caisses de l’Etat ivoirien. Si l’on s’en tient à l’accord, il s’agit de prêt et non de don d’un montant global de plus 80 milliards de Fcfa de milliards de Fcfa de la Banque africaine de développement (Bad) signé dans la mouvance de la dernière assemblée annuelle du Groupe de la Bad tenue à Lisbonne au Portugal. D’un montant total de 200 millions de dollars, soit 80 milliards de Fcfa, «le prêt est destiné, d’une part de 80%, au financement du programme d’urgence pour la restauration des services sociaux et administratifs de base ; et d’autre part, à la phase d’urgence du projet de gestion intégrée du bassin du Gourou. Le projet de gestion intégrée du bassin versant du Gourou, quant à lui, permettra de mieux réguler les eaux de drainage vers l’exutoire ; et une meilleure gestion de l’environnement ainsi que des déchets solides. Il sera exécuté sur 36 mois.» Précise le communiqué de presse de la Bad relatif à cette cérémonie de signature qui a eu lieu entre le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi et le Rwandais Donald Kaberuka, Président du Groupe de la Bad. S’il est à se féliciter de cet soutien renouvelé de cette institution à la Côte d’Ivoire, il convient dès à présent d’attirer l’attention des autorités du pays, sur la bonne exécution de ce projet intégré du bassin du versant du Gourou dont les travaux partent selon un schéma bien défini de Williamsville jusqu’à l’endroit où il doit être construit un barrage excréteur, identique à celui réalisé au niveau du Palm Club, dans la commune de Cocody courant 2006 et 2007. Cet ouvrage qui permet de filtrer les eaux de ruissellement qui viennent en amont des II Plateaux et d’Angré d’une part, et de retenir les déchets solides d’autre part, a permis de mettre fin à l’inondation du boulevard de la Corniche. Selon une étude commandée par l’Agence de Gestion des Routes (Ageroute, les Pouvoirs publics sachant depuis longtemps de quoi souffre le carrefour d’Indénié. «Depuis au moins 2005, nous savons exactement ce qui se passe au carrefour de l`Indénié. C`est nous-mêmes qui avons commandé cette étude au Bnetd. Le rapport du Bnetd dit clairement que ce n`est pas un problème de canalisation à curer. C`est un problème plus sérieux d`assainissement comparable à celui que nous connaissions au niveau de la Corniche. Pour des questions de financement, nous avons commencé par la Corniche. Le gouvernement de Côte d`Ivoire qui est souverain, sait ce qu`il y a faire. A l`époque, nous avions besoin de 3 milliards de Fcfa pour régler le problème » nous avait indiqué M. Bouaké Fofana, le Dg de l’Ageroute. Malheureusement, la bataille pour le contrôle des fonds alloués aux travaux, s’est muée en conflits politico- ministériels. Mettant en scène le ministère des Infrastructures économiques (tenu par le Pdci-Rda), et tutelle technique de l’Ageroute, d’une part, et le ministère de la Construction, de l’Urbanisme et du Cadre de Vie( Rdr), celui de l’Environnement( Pit) et enfin le ministère de la Ville et de la Salubrité Urbaine( Udcy) d’autre part. Résultat, les travaux réalisés par le ministère tenu par l’Udcy n’ont pas résisté aux premières pluies. Car, aux dires d’un expert en assainissement, on a commencé les travaux par ce par quoi, on devrait les terminer. Avec la configuration de l’actuel gouvernement Rhpd et les palabres politiques larvées, il est à craindre qu’on ne se retrouve avec les mêmes acteurs aux mêmes appétits et les mêmes conflits d’intérêts.
Bamba Mafoumgbé
Bamba Mafoumgbé