Le discours de Diakité Ladji est prêt. En marge du 17e sommet ordinaire des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union africaine, le président de l’Association des Ivoiriens de Guinée-Equatoriale aura le privilège de prendre la parole devant Alassane Ouattara. Au nom de ses compatriotes vivant au pays d’Obiang N’Guema, l’achèvement du processus d’ouverture d’une représentation diplomatique ivoirienne en Guinée-équatoriale et vice versa. Pour obtenir le visa équato-guinéen, les 500 ressortissants ivoiriens qui y vivent ont dû, tous, se rendre au Cameroun ou au Bénin, pays qui abritent des ambassades équato-guinéennes. Ils rêvent de la fin de cette gymnastique qui débouche parfois sur un blocage pour certains candidats à l’émigration. Même quand vous avez déjà séjourné en Guinée-Equatoriale et que vous regagnez la Côte d’Ivoire sans avoir au préalable pris un visa aller-retour, vous vous retrouvez devant les mêmes péripéties. D’autre part, pour D.O., un Ivoirien qui exerce dans le transit à Malabo, la présence d’une ambassade ivoirienne sur place va leur éviter de devoir se rendre dans les ambassades ivoiriennes du Bénin, du Cameroun ou encore du Nigéria pour obtenir certains documents de leur pays. L’on pourrait rétorquer à ces 500 ressortissants que ce n’est pas assez pour créer une ambassade dans un pays. La réponse du transitaire ne s’est pas fait attendre. « Une ambassade, ce n’est pas seulement pour servir des ressortissants, mais aussi et surtout pour des opportunités d’affaires entre deux Etats », suggère-t-il. Grâce à ses ressources naturelles comme le pétrole, la Guinée Equatoriale affiche aujourd’hui son ambition de booster son développement. Les nombreux chantiers visibles dans la capitale Malabo en sont la preuve. Boulevards et échangeurs sont en construction ou sont fraîchement achevés. De nouveaux immeubles poussent partout. Il y a aussi la création d’infrastructures sportives dans la perspective de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (Can). Parallèlement, le pays doit rattraper son retard en matière de services de base comme la fourniture d’électricité et d’eau courante. « C’est maintenant que les réseaux d’eau courante sont en train d’être installés. Et il y a des heures de la journée où la fourniture est interrompue par endroits », explique un de nos guides. La Côte d’Ivoire qui jouit d’une relative avancée dans ce domaine pourrait, par exemple, vendre son expertise à la Guinée -Equatoriale. Les deux pays pourraient également avoir une coopération dans le domaine pétrolier. Et c’est certainement dans cette optique que le ministre des Mines et de l’Energie, Adama Toungara, figure dans la délégation qui accompagne le président Ouattara.
Les Ivoiriens vivant dans ce pays vont aussi célébrer avec leur chef d’Etat la fin de la crise post-électorale. Une crise dont ils ont eux-aussi tant souffert. D’une part, parce qu’ils ont partagé, à distance, les jours et les nuits d’enfer que leurs compatriotes ont vécus pendant les combats entre les Forces républicaines de Côte d’Ivoire(Frci) et les militaires et les miliciens pro-Gbagbo. « Au téléphone, j’entendais les détonations d’armes. Nos parents étaient obligés de passer des journées sous leurs lits. Ils n’avaient plus de nourriture…j’ai complètement fondu à cette période-là », avoue Diakité Ladji.
D’autre part, les Ivoiriens de Guinée -Equatoriale ont souffert de la colère des autorités locales suite à l’arrestation de Laurent Gbagbo qui, on le sait, était très lié à l’actuel président de l’Union africaine. Les Ivoiriens pro-Ouattara, très nombreux à Malabo, ne pouvaient pas manifester la moindre joie. « Nous ne pouvions pas circuler de peur de subir le courroux des hommes du pouvoir d’ici. Un de nos compatriotes a même été arrêté chez lui parce qu’il regardait France 24 à cette période. La délivrance des certificats de résidence aux Ivoiriens a été suspendue », révèle un autre interlocuteur.
C.S.
Les Ivoiriens vivant dans ce pays vont aussi célébrer avec leur chef d’Etat la fin de la crise post-électorale. Une crise dont ils ont eux-aussi tant souffert. D’une part, parce qu’ils ont partagé, à distance, les jours et les nuits d’enfer que leurs compatriotes ont vécus pendant les combats entre les Forces républicaines de Côte d’Ivoire(Frci) et les militaires et les miliciens pro-Gbagbo. « Au téléphone, j’entendais les détonations d’armes. Nos parents étaient obligés de passer des journées sous leurs lits. Ils n’avaient plus de nourriture…j’ai complètement fondu à cette période-là », avoue Diakité Ladji.
D’autre part, les Ivoiriens de Guinée -Equatoriale ont souffert de la colère des autorités locales suite à l’arrestation de Laurent Gbagbo qui, on le sait, était très lié à l’actuel président de l’Union africaine. Les Ivoiriens pro-Ouattara, très nombreux à Malabo, ne pouvaient pas manifester la moindre joie. « Nous ne pouvions pas circuler de peur de subir le courroux des hommes du pouvoir d’ici. Un de nos compatriotes a même été arrêté chez lui parce qu’il regardait France 24 à cette période. La délivrance des certificats de résidence aux Ivoiriens a été suspendue », révèle un autre interlocuteur.
C.S.