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Politique Publié le jeudi 30 juin 2011 | Soir Info

Cas de Gbagbo : Ce que fait la France

© Soir Info Par DR
Coopération: Visite du ministre français de la Défense, Gérard Longuet à Abidjan
Lundi 27 juin 2011. Le ministre français de la Défense, Gerard Longuet en visite de travail en Côte d`Ivoire a été reçu par le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara
Le Président de la République Alassane Ouattara est peu à peu en train de tourner la page de son prédécesseur Laurent Gbagbo. L’exercice semble difficile, parce que son rival, bien que se trouvant dans une situation des plus inconfortables, n’est pas encore politiquement mort dans l’esprit de ses partisans. Le Chef de l’Etat actuel s’active, sans relâche, à marquer son ère, pour faire oublier, comme on l’a dit, celui à qui il a livré un véritable combat de survie. Et dans cette démarche, pour définitivement dire la messe à Gbagbo, il n’est pas isolé. La France est encore et toujours bien présente. Il faut définitivement effacer toute trace de l’ex-empêcheur de tourner en rond. Et pour ce faire, le « Coq Gaullois » de l’époque Sarkozy, ne se prive pas d’apporter sa touche. L’occasion est bien bonne, vu qu’Ado l’élu, est désormais pleinement à la baguette. La dernière volonté de l’ex-colonie de ne plus avoir affaire à une quelconque trace du « Duc de Mama », connaît plus ou moins une matérialisation par la visite de Gérard Longuet, son ministre de la Défense et des anciens combattants, qui a débarqué en terre ivoirienne, dans la nuit du dimanche 26 juin 2011. Reçu dès le lendemain par le Chef de l’Etat Alassane Ouattara, il s’est voulu clair au sortir de l’audience : « Les accords de défense ont été abordés. Naturellement, nous avons constaté qu’ils avaient juste plus de 50 ans. Les accords de défense qui existent , en ce moment, datent de mai 1961 et ils ont besoin naturellement d’être revus. J’ai remis au Président Ouattara….un projet pour commencer à réfléchir ». Si le contenu de ce projet, concernant les accords de défense que doivent signer nos deux Etats, demeure pour l’heure secret, il reste toutefois à présager clairement, qu’il va être taillé dans un format qui marquerait toujours la présence militaire française en Côte d’Ivoire. Avec une plus profonde implication, vu que nos frontières sont soupçonnées de servir de rampes de tumultes nocifs au pouvoir. Cette vue de protectorat du reste, était totalement contraire aux options du régime déchu, incarné par Gbagbo qui la trouvait un peu trop impérialiste. Le « frontiste », en son temps, avait clairement défini son inimité pour une présence massive et agissante militaire française en Côte d’Ivoire. Il avait préconisé de revisiter ces accords qui réduiraient à un prorata insignifiant, cette présence. Et au plus fort de la crise qui secouait le pays, il avait promis que Licorne, soupçonnée de collusion avec son adversaire, quitterait la Côte d’Ivoire. Sans compter qu’il n’était pas détestable à ses yeux, que la base militaire française du 43ème Bima, n’existe plus que de nom.

Tourner la page…

Gbagbo parti, la France réchauffe les accords et remet au goût du jour sa position de soutien militaire clairement antinomique à celle du prédécesseur d’Alassane Ouattara. Gérard Longuet, comme pour montrer que Gbagbo et ses positions hostiles, la France ne veut plus en entendre parler, note : « Dès maintenant, nous sommes prêts à accueillir comme par le passé, des officiers et sous-officiers dans nos écoles comme à Saint-Cyr à l’école d’application. C’est la coopération traditionnelle qui reprend sa dimension». Ce sont exactement ces propos qui mettaient en courroux le patron des Refondateurs. Rappelons que la France de part cette position, n’entend qu’une fois pour toutes, tourner la page de l’ex-Président de la République. Cela, après l’avoir « puni » d’une façon ou d’une autre. Des punitions, allant entre autres, on s’en souvient, de l’interdiction de voyage, du gel des avoirs, de la fermeture des banques, au non-acheminement des médicaments, en terminant, sous le couvert de la résolution 1975 du 31 mars 2011, par cette participation active de la mise à l’écart total de Gbagbo, en ce fameux lundi 11 avril 2011. La France semble avoir définitivement réglé le cas Gbagbo.

KIKIE Ahou Nazaire
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