Calendrier diplomatique très chargé pour le président de la République, durant les 48 heures qu’il a passées dans la capitale équato-guinéenne, Malabo. Arrivé dans cette cité de l’UA à 16 h, mercredi dernier, le chef de l‘Etat Alassane Ouattara n’a pas eu de répit. Il a accordé plusieurs audiences parmi lesquelles celle qu’il a accordée au Conseil National de Transition (CNT) de la Libye conduit par Aberahmane Chalgam, Ambassadeur de la Libye près les Nations-Unies et composée de Ali Zeida, Représentant spécial du CNT en Europe, et Mansur Seifal Nasser, représentant du CNT à Paris, la capitale française. Après la rencontre avec l’opposition libyenne, des échanges avec des émissaires du Guide libyen étaient annoncés, selon le service de communication. Cette audience a été suivie d’une seconde. Il s’agit de celle accordée à la délégation de l’UNFPA (Fonds des Nation-Unies pour la population) conduite par le son Directeur exécutif, le Pr Babatundé Osotimehin. Le président Ouattara a également échangé avec une délégation des USA conduite par Johnnie Carson, sous-secrétaire d’Etat américain pour l’Afrique qui était accompagné de Cheryl Benton et Reta Lewis. Toutes ces audiences ont eu lieu avant-hier à sa résidence du ‘’village présidentiel’’ de Sipopo. Hier, le chef de l’Etat a eu un bref huis-clos avec ses homologues du Liberia et du Benin, Mme Ellen Johnson Sirleaf et Boni Yayi, dans l’une des salles VIP du Centre de conférence de Sipopo. Rien n’a filtré de cette rencontre, mais on imagine sans doute que ces tête-à-tête, ont abordé les questions non moins sensibles des réfugiés ivoiriens au Liberia et au Benin, ainsi que les tracasseries policières aux frontières de la Côte d’Ivoire avec les deux pays. Avant toutes ces rencontres, le président Ouattara, dès son arrivée à Malabo, a échangé avec le numéro un du Faso, le président Blaise Compaoré. Les deux personnalités qui logent dans le ‘’village présidentiel’’ ont échangé sur des questions d’intérêt commun entre leurs deux pays. Rappelons que le PF occupe la villa No 26 et ADO la No 20. Notons que dès le premier jour de son arrivée à Malabo, ADO a été reçu en audience, par le président du pays hôte, Teodoro Obiang Nguemme Mbasogo. Les échanges ont porté sur les relations de coopération entre les deux pays. « (…) Nous avons convenu que l’expérience de la Guinée Equatoriale dans le domaine pétrolier nous serait très utile compte tenu des perspectives que nous avons en Côte d’Ivoire et que nous pourrions nous aussi aider par rapport au secteur agricole où nous avons une très grande expérience,» avait déclaré à la presse, le président de la République qui a jugé cette rencontre de ‘’très riche’’, tout en précisant que «le président Obiang NGuema est un ami de la Côte d’Ivoire». A cette longue liste d’audiences officielles, certaines, non moins importantes ont eu lieu avec des représentants d’institutions internationales, des diplomates et autres émissaires de chefs d’Etat et de gouvernement. Qui pour remettre au goût du jour leur coopération avec ce pays jadis leader de la sous-région, qui pour réchauffer les relations diplomatiques avec Abidjan qui ont pris du plomb dans l’aile sous l’ex-Refondation. C’est à juste titre que le président de la Commission de l’UA, Jean Ping a, lors de son discours d’ouverture du Sommet des dirigeants africains, déclaré que l’UA «tient à réaffirmer sa détermination à accompagner ce pays frère pour lui permettre de retisser son tissu social, de retrouver son rôle de locomotive économique en Afrique de l’ouest, fidèle à sa tradition de générosité et d’hospitalité». Avec ADO, lentement certes, mais sûrement, le pays est en train de reprendre la place qu’il n’aurait jamais dû perdre dans le concert des Nations en général et dans la région en particulier.
Yves-M. ABIET (Envoyé spécial à Malabo)
Yves-M. ABIET (Envoyé spécial à Malabo)