La rencontre que le ministre de l’Agriculture a eue avec les acteurs du secteur cajou s’est soldée par d’importantes décisions.
Le ministre de l’Agriculture est très agacé de voir les dossiers chauds de la filière anacarde bloqués par une gouvernance impossible ainsi que par les querelles de personnes dans certaines organisations professionnelles agricoles. Sangafowa Coulibaly a décidé de hausser le ton pour mettre un terme à l’anarchie qui selon lui, découle, dans une grande mesure, d’un problème organisationnel et de légitimité. Il l’a fait savoir vertement aux acteurs de la filière, notamment aux producteurs, aux coopératives et aux exportateurs en les convoquant hier pour une réunion de vérité à son cabinet. «Nous avons eu des échanges riches en informations. J’en viens à la conclusion qu’il y a un problème d’organisation et de représentativité dans la filière. Or l’Etat, pour implémenter sa politique, ne peut le faire qu’avec des organisations professionnelles fortes », a déclaré le ministre Sangafowa Coulibaly. Mais en attendant de trouver la solution à tous ces dysfonctionnements, il a annoncé des décisions conservatoires : audit sur la gestion de l’Autorité de régulation coton-anacarde (Areca), audit et gel des prélèvements en direction de l’Interprofession du cajou (Intercajou). «Que les dirigeants des structures se mettent à la disposition des auditeurs », a-t-il plaidé, insinuant la possibilité d’intenter une procédure judiciaire en cas de manquements. Une vraie volée de bois vert administrée à l’Intercajou qui, à l’évidence, paie le prix fort à son bras de fer engagé avec l’autorité ministérielle. Beaucoup, en effet, voient dans ces mesures administratives, une suspension de cet organe qui, ces derniers jours, a fait preuve de peu de diplomatie pour dénoncer l’indolence de la tutelle à prendre des mesures devant faciliter les prélèvements en sa faveur. Certains administrateurs sont allés jusqu’à soupçonner le membre du gouvernement de complicité de prédation de leurs deniers. Mais pour le ministre, il faut que la filière progresse sur la question des relations commerciales avec les producteurs. «L’Intercajou n’a pas compétence à instituer des prélèvements. Parce qu’il s’agit d’une parafiscalité. Même le ministre n’a pas ce pouvoir. Seul un décret présidentiel peut le faire », a fait remarquer M. Coulibaly. «On me dit que Intercajou réclame 25 Fcfa par kilo. Ce n’est pas possible. Au nom de quoi et pour quoi faire », s’est-il étonné, ajoutant qu’il serait inflexible devant de telles irrégularités. Le délégué du Worodougou, Mamadou Tioté, réagissant à cette réunion houleuse, s’est déclaré « en phase avec le ministre », qui demande que « chacun assume ses responsabilités ! ».
Lanciné Bakayoko
Le ministre de l’Agriculture est très agacé de voir les dossiers chauds de la filière anacarde bloqués par une gouvernance impossible ainsi que par les querelles de personnes dans certaines organisations professionnelles agricoles. Sangafowa Coulibaly a décidé de hausser le ton pour mettre un terme à l’anarchie qui selon lui, découle, dans une grande mesure, d’un problème organisationnel et de légitimité. Il l’a fait savoir vertement aux acteurs de la filière, notamment aux producteurs, aux coopératives et aux exportateurs en les convoquant hier pour une réunion de vérité à son cabinet. «Nous avons eu des échanges riches en informations. J’en viens à la conclusion qu’il y a un problème d’organisation et de représentativité dans la filière. Or l’Etat, pour implémenter sa politique, ne peut le faire qu’avec des organisations professionnelles fortes », a déclaré le ministre Sangafowa Coulibaly. Mais en attendant de trouver la solution à tous ces dysfonctionnements, il a annoncé des décisions conservatoires : audit sur la gestion de l’Autorité de régulation coton-anacarde (Areca), audit et gel des prélèvements en direction de l’Interprofession du cajou (Intercajou). «Que les dirigeants des structures se mettent à la disposition des auditeurs », a-t-il plaidé, insinuant la possibilité d’intenter une procédure judiciaire en cas de manquements. Une vraie volée de bois vert administrée à l’Intercajou qui, à l’évidence, paie le prix fort à son bras de fer engagé avec l’autorité ministérielle. Beaucoup, en effet, voient dans ces mesures administratives, une suspension de cet organe qui, ces derniers jours, a fait preuve de peu de diplomatie pour dénoncer l’indolence de la tutelle à prendre des mesures devant faciliter les prélèvements en sa faveur. Certains administrateurs sont allés jusqu’à soupçonner le membre du gouvernement de complicité de prédation de leurs deniers. Mais pour le ministre, il faut que la filière progresse sur la question des relations commerciales avec les producteurs. «L’Intercajou n’a pas compétence à instituer des prélèvements. Parce qu’il s’agit d’une parafiscalité. Même le ministre n’a pas ce pouvoir. Seul un décret présidentiel peut le faire », a fait remarquer M. Coulibaly. «On me dit que Intercajou réclame 25 Fcfa par kilo. Ce n’est pas possible. Au nom de quoi et pour quoi faire », s’est-il étonné, ajoutant qu’il serait inflexible devant de telles irrégularités. Le délégué du Worodougou, Mamadou Tioté, réagissant à cette réunion houleuse, s’est déclaré « en phase avec le ministre », qui demande que « chacun assume ses responsabilités ! ».
Lanciné Bakayoko