DSK, Hissène Habré et le Sud-Soudan
Le monde marcherait-il sur la tête ? La question, pour provocatrice qu’elle peut paraître, n’en vaut pas moins la peine d’être posée. Tenez, le 14 mai dernier, on apprenait par les télévisions de toute la planète que, celui qui était le patron du Fonds Monétaire International, le FMI, l’une des institutions les plus puissantes de Bretton Woods, était pris….en flagrant délit d’adultère !
L’affaire
Pire, ces mêmes télévisions nous révélaient avec les images à l’appui, que Dominique Strauss- Kahn, plus connu depuis, sous les initiales de DSK, était poursuivi pour sept chefs d’inculpation : « agression sexuelle, viol, séquestration… ». Les faits supposés, et dont la gravité l’est tout autant, se seraient déroulés dans une suite du Sofitel de New- York, aux Etats-Unis. L’une des chaînes hôtelières les plus huppées du monde. Tant pis pour ceux qui croyaient jusque-là, que de telles histoires ne concernaient que les auberges des bidonvilles d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine. Que nenni ! Au vu de l’extrême gravité de l’accusation, DSK est placé en garde à vue suivi d’un contrôle judiciaire très stricte. DSK, lui, continue de nier en bloc, avec un entêtement déconcertant, les faits qui lui sont reprochés. Se limitant juste de démissionner du poste de directeur du FMI. Cela, d’autant plus que sa victime présumée, Nafissatou Diallo, était jusqu’à récemment encore, sans visage, bénéficiant alors d’une inédite protection de la justice américaine. On savait seulement qu’elle est d’origine guinéenne, et qu’elle a quitté les terres de Sékou Touré pour aller chercher un mieux-vivre au pays de Martin Luther King. Dans un premier temps, on l’a présenté comme une jeune femme tranquille, au comportement irréprochable, mère d’une fille, bien intégrée à la vie quotidienne de son quartier du Bronx et au sein de la communauté guinéenne locale.
Multiples rebondissements
Tout laissait inévitablement à penser que le sort de DSK était réglé, qu’il était bien parti pour purger les 74 ans de prison qu’il encourt, alors même qu’il n’est pas encore jugé. Mieux, l’enquête menée par le procureur New-Yorkais, Cyrus Vance Jr, qui a conscience d’avoir entre les mains une affaire en or, est loin d’avoir donné ses dessous. Premier rebondissement, et non des moindres, c’est ce même procureur qui va anticiper une audience, pour informer les avocats de DSK des révélations de son enquête parallèle : Nafissatou Diallo aurait menti devant le grand jury sur les motivations qui l’ont amené à demander l’asile politique, qu‘elle a un compte bancaire extrêmement fourni pour une femme de chambre, qu‘elle aurait poursuivi ses activités de commerce sexuel dans la chambre d’hôtel où elle est logée par la justice américaine... Surtout, le jour de l’interpellation de DSK, la plaignante aurait appelé un détenu, qui serait son compagnon, pour l’informer du « gros bonnet » qu’elle tient, pensant déjà à ce qu’elle pourrait en retirer. Face à ce flot de révélations, le procureur Cyrus Vance, n’a pas d’autre choix que de desserrer le contrôle judiciaire de DSK, qui reste toutefois, interdit de quitter le territoire américain.
C’était sans compter avec les nombreuses contradictions et des informations difficilement vérifiables autour de ce qui, à n’en point douter, est devenu l’un des feuilletons, les plus suivis de notre temps. Surtout que DSK a le privilège de la personnalité la plus connue au monde après le regretté Ben Laden, en dit long sur l’engouement autour des épisodes de l’affaire. Allez ! Parions que ce ne sera pas le dernier revirement. Des fuites, visiblement orchestrées, font état de ce que DSK aurait, non seulement fait venir une maîtresse dans sa suite avant de solliciter les faveurs de deux autres femmes de chambre du Sofitel de New-York et de se retourner vers Nafissatou Diallo. On apprend aujourd’hui, que la guinéenne a du faire preuve d’une moralité sans faille pour obtenir son emploi au Sofitel…
Tristane Banon enfonce le clou
En attendant l’audience du 18 juillet 2011, tout peut encore arriver dans la phase de l’instruction. L’avocat de Nafissatou Diallo, le très charismatique Kenneth Thompson, peut continuer à faire pression sur le procureur Cyrus Vance, sans jamais être certain d’obtenir qu’il soit dessaisi de l’affaire. Nafissatou Diallo ne perd rien à attendre, DSK risque toujours d’être condamné, même à une peine moins lourde mais avec des indemnités conséquentes. Quant à DSK, il est dans une logique de jusqu’au-boutiste avec le secret espoir d’être blanchi. Peut-être aussi, avec la ferme intention de revenir en héros en France, après avoir eu raison de la justice américaine. Sauf qu’un autre procès l’attend déjà. La plainte déposée par Tristane Banon pour…« Tentative de viol», est au stade d‘une enquête préliminaire ouverte par le parquet. C’est à l’issue de celle-ci, qu’il sera décidé si cette plainte est oui ou non recevable. On aimerait toujours savoir, pourquoi elle a attendu si tardivement avant de saisir la justice. Elle qui avait fait part en 2007, lors d’une émission télévisée, de ce que DSK aurait été pressante à son encontre, alors qu’elle venait recueillir ses confidences pour un livre qu’elle était en train d’écrire. Le livre en question est aujourd’hui épuisé ! Mais que les jours doivent paraître longs à tous les protagonistes de toutes ces affaires ex-tra-or-di-nai-res ! Heureusement, l’actualité ne s’arrête jamais.
Même pas en Angleterre où le plus que centaine tabloïde «News of the world » vient d’éditer son dernier numéro, à cause d’un scandale des écoutes téléphoniques. Une affaire qui pourrait bien éclabousser le Premier ministre David Cameron.
Vive le Sud-Soudan indépendant !
Et l’Afrique dans tout ça ? Alors que l’ex-Président du Tchad Hissène Habré, vient enfin d’être extradé du côté de N’djamena, par décret du Président du Sénégal, Abdoulaye Wade, pour y être jugé pour « Crimes et tortures», commis durant les huit années de sa présidence, un rayon de soleil nous vient d’Afrique de l’Est. Samedi dernier, 9 juillet, le Sud-Soudan est devenu le 54ème pays du continent africain et le 193ème Etat du monde. Une conclusion heureuse après plusieurs décennies de guerre entre le Nord et le Sud-Soudan. Un conflit qui aurait fait plus d’un million de morts et qui a presque, mis le pays à genou. Mais, Omar el Bechir, le Président du Soudan, a été le premier chef d’Etat à reconnaître l’indépendance du Sud Soudan, la veille même de la célébration. Déjà le Président Sud-Soudanais, Kalva Kiir, adoubé par l’Union Africaine avait été longuement félicité par le président de la Commission de l’union Africaine, Jean Ping, lors du 17ème Sommet de l’organisation panafricaine à Malabo, les 30 juin et 1er juillet 2011 derniers. Des centaines de soudanais, jadis réfugiés en Ouganda, ont regagné Juba, la capitale du Sud-Soudan pour assister à la fête.
Mais la question du pétrole, dont plus de 80% vient du Sud pour être raffiné dans le Nord, risque de destabiliser le bel mais encore fragile équilibre du Soudan. A moins que les autorités de Khartoum et de Juba fassent preuve d’un sens hors du commun pour l’intérêt général. Après tout, impossible est-il africain ?
A lundi prochain pour de nouvelles palabres !
Par JANSEE
Le monde marcherait-il sur la tête ? La question, pour provocatrice qu’elle peut paraître, n’en vaut pas moins la peine d’être posée. Tenez, le 14 mai dernier, on apprenait par les télévisions de toute la planète que, celui qui était le patron du Fonds Monétaire International, le FMI, l’une des institutions les plus puissantes de Bretton Woods, était pris….en flagrant délit d’adultère !
L’affaire
Pire, ces mêmes télévisions nous révélaient avec les images à l’appui, que Dominique Strauss- Kahn, plus connu depuis, sous les initiales de DSK, était poursuivi pour sept chefs d’inculpation : « agression sexuelle, viol, séquestration… ». Les faits supposés, et dont la gravité l’est tout autant, se seraient déroulés dans une suite du Sofitel de New- York, aux Etats-Unis. L’une des chaînes hôtelières les plus huppées du monde. Tant pis pour ceux qui croyaient jusque-là, que de telles histoires ne concernaient que les auberges des bidonvilles d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine. Que nenni ! Au vu de l’extrême gravité de l’accusation, DSK est placé en garde à vue suivi d’un contrôle judiciaire très stricte. DSK, lui, continue de nier en bloc, avec un entêtement déconcertant, les faits qui lui sont reprochés. Se limitant juste de démissionner du poste de directeur du FMI. Cela, d’autant plus que sa victime présumée, Nafissatou Diallo, était jusqu’à récemment encore, sans visage, bénéficiant alors d’une inédite protection de la justice américaine. On savait seulement qu’elle est d’origine guinéenne, et qu’elle a quitté les terres de Sékou Touré pour aller chercher un mieux-vivre au pays de Martin Luther King. Dans un premier temps, on l’a présenté comme une jeune femme tranquille, au comportement irréprochable, mère d’une fille, bien intégrée à la vie quotidienne de son quartier du Bronx et au sein de la communauté guinéenne locale.
Multiples rebondissements
Tout laissait inévitablement à penser que le sort de DSK était réglé, qu’il était bien parti pour purger les 74 ans de prison qu’il encourt, alors même qu’il n’est pas encore jugé. Mieux, l’enquête menée par le procureur New-Yorkais, Cyrus Vance Jr, qui a conscience d’avoir entre les mains une affaire en or, est loin d’avoir donné ses dessous. Premier rebondissement, et non des moindres, c’est ce même procureur qui va anticiper une audience, pour informer les avocats de DSK des révélations de son enquête parallèle : Nafissatou Diallo aurait menti devant le grand jury sur les motivations qui l’ont amené à demander l’asile politique, qu‘elle a un compte bancaire extrêmement fourni pour une femme de chambre, qu‘elle aurait poursuivi ses activités de commerce sexuel dans la chambre d’hôtel où elle est logée par la justice américaine... Surtout, le jour de l’interpellation de DSK, la plaignante aurait appelé un détenu, qui serait son compagnon, pour l’informer du « gros bonnet » qu’elle tient, pensant déjà à ce qu’elle pourrait en retirer. Face à ce flot de révélations, le procureur Cyrus Vance, n’a pas d’autre choix que de desserrer le contrôle judiciaire de DSK, qui reste toutefois, interdit de quitter le territoire américain.
C’était sans compter avec les nombreuses contradictions et des informations difficilement vérifiables autour de ce qui, à n’en point douter, est devenu l’un des feuilletons, les plus suivis de notre temps. Surtout que DSK a le privilège de la personnalité la plus connue au monde après le regretté Ben Laden, en dit long sur l’engouement autour des épisodes de l’affaire. Allez ! Parions que ce ne sera pas le dernier revirement. Des fuites, visiblement orchestrées, font état de ce que DSK aurait, non seulement fait venir une maîtresse dans sa suite avant de solliciter les faveurs de deux autres femmes de chambre du Sofitel de New-York et de se retourner vers Nafissatou Diallo. On apprend aujourd’hui, que la guinéenne a du faire preuve d’une moralité sans faille pour obtenir son emploi au Sofitel…
Tristane Banon enfonce le clou
En attendant l’audience du 18 juillet 2011, tout peut encore arriver dans la phase de l’instruction. L’avocat de Nafissatou Diallo, le très charismatique Kenneth Thompson, peut continuer à faire pression sur le procureur Cyrus Vance, sans jamais être certain d’obtenir qu’il soit dessaisi de l’affaire. Nafissatou Diallo ne perd rien à attendre, DSK risque toujours d’être condamné, même à une peine moins lourde mais avec des indemnités conséquentes. Quant à DSK, il est dans une logique de jusqu’au-boutiste avec le secret espoir d’être blanchi. Peut-être aussi, avec la ferme intention de revenir en héros en France, après avoir eu raison de la justice américaine. Sauf qu’un autre procès l’attend déjà. La plainte déposée par Tristane Banon pour…« Tentative de viol», est au stade d‘une enquête préliminaire ouverte par le parquet. C’est à l’issue de celle-ci, qu’il sera décidé si cette plainte est oui ou non recevable. On aimerait toujours savoir, pourquoi elle a attendu si tardivement avant de saisir la justice. Elle qui avait fait part en 2007, lors d’une émission télévisée, de ce que DSK aurait été pressante à son encontre, alors qu’elle venait recueillir ses confidences pour un livre qu’elle était en train d’écrire. Le livre en question est aujourd’hui épuisé ! Mais que les jours doivent paraître longs à tous les protagonistes de toutes ces affaires ex-tra-or-di-nai-res ! Heureusement, l’actualité ne s’arrête jamais.
Même pas en Angleterre où le plus que centaine tabloïde «News of the world » vient d’éditer son dernier numéro, à cause d’un scandale des écoutes téléphoniques. Une affaire qui pourrait bien éclabousser le Premier ministre David Cameron.
Vive le Sud-Soudan indépendant !
Et l’Afrique dans tout ça ? Alors que l’ex-Président du Tchad Hissène Habré, vient enfin d’être extradé du côté de N’djamena, par décret du Président du Sénégal, Abdoulaye Wade, pour y être jugé pour « Crimes et tortures», commis durant les huit années de sa présidence, un rayon de soleil nous vient d’Afrique de l’Est. Samedi dernier, 9 juillet, le Sud-Soudan est devenu le 54ème pays du continent africain et le 193ème Etat du monde. Une conclusion heureuse après plusieurs décennies de guerre entre le Nord et le Sud-Soudan. Un conflit qui aurait fait plus d’un million de morts et qui a presque, mis le pays à genou. Mais, Omar el Bechir, le Président du Soudan, a été le premier chef d’Etat à reconnaître l’indépendance du Sud Soudan, la veille même de la célébration. Déjà le Président Sud-Soudanais, Kalva Kiir, adoubé par l’Union Africaine avait été longuement félicité par le président de la Commission de l’union Africaine, Jean Ping, lors du 17ème Sommet de l’organisation panafricaine à Malabo, les 30 juin et 1er juillet 2011 derniers. Des centaines de soudanais, jadis réfugiés en Ouganda, ont regagné Juba, la capitale du Sud-Soudan pour assister à la fête.
Mais la question du pétrole, dont plus de 80% vient du Sud pour être raffiné dans le Nord, risque de destabiliser le bel mais encore fragile équilibre du Soudan. A moins que les autorités de Khartoum et de Juba fassent preuve d’un sens hors du commun pour l’intérêt général. Après tout, impossible est-il africain ?
A lundi prochain pour de nouvelles palabres !
Par JANSEE