Routes, assainissement, financement de projets jeunes etc… - Ouattara tient ses premières promesses de campagne

Aussitôt élu, aussitôt au travail. Le président de la République qui avait promis aux Ivoiriens des ‘’solutions’’ à leurs problèmes et difficultés, est à la tâche. Le communiqué du Conseil des ministres de mercredi dernier, montre déjà la volonté et la détermination affichées par le gouvernement pour faire face, dans l’urgence, aux problèmes causés par les pluies diluviennes. La ville d’Abidjan qui abrite au bas mot 5 millions de personnes a été choisie en priorité pour être ‘’revue et corrigée’’. Dans les moindres détails, le communiqué du conseil des ministres a énuméré tout ce qui empêche Abidjan de redevenir la Perle des Lagunes qu’elle était, dans un passé encore récent, en tout cas avant l’avènement des Refondateurs au pouvoir : « (…) En effet, la ville d’Abidjan connait plusieurs problèmes qui ont un impact important au niveau du système d’assainissement et de drainage et du système de voirie. Ce sont notamment; une croissance très forte de sa population, une urbanisation peu ou pas maitrisée avec une dispersion importante des zones d’habitation, un système de drainage et d’assainissement qui n’a pas suivi l’extension de la ville et de sa périphérie. Un accroissement très important du trafic de véhicules de transport de biens, marchandises et personnes, qui concourent également à la dégradation avancée de la voirie, le vieillissement généralisé du réseau, la défaillance des systèmes de drainage, la non mise à jour des normes de construction et d’urbanisme La faiblesse, voire l’absence d’entretien routier. A cela s’ajoutent des facteurs comportementaux (occupation illégale du domaine public, de voirie et des emprises de routes, l’obstruction volontaire ou non des canalisations destinées au drainage des eaux de pluie)» mentionne le communiqué. Ce constat fait, le gouvernement a décidé d’entreprendre des travaux d’Hercule. En s’attaquant à la racine de tous ces maux. D’où «une intervention prioritaire et massive de réhabilitation des voies structurantes», comme l’indique le gouvernement. Ainsi, les travaux d’aménagement du fameux carrefour de l’Indénié ont démarré, et
une étude de l’aménagement du bassin versant de Bonoumin, un autre endroit où des inondations font rage, est en cours. En tout état de cause, le Président de la République et son équipe ont arrêté «une intervention prioritaire et massive de réhabilitation des voies structurantes, des actions ordinaires de maintenance des voies réhabilitées avec un accent particulier qui sera mis sur la réhabilitation (à partir de 2012) des ponts Houphouët-Boigny et De Gaulle. En plus de ces mesures générales, des interventions urgentes seront effectuées entre juillet et décembre 2011. Il s’agit d’actions concertées de libération des emprises et de destruction des constructions empêchant l’accès aux ouvrages et canalisations de drainage. Avec la réparation des points de menaces de ruptures, le traitement des nids de poules et des plaques dégradées, le renouvellement du parc de feux tricolores et de la signalisation routière, la réalisation d’études de renforcement de voies secondaires bitumées et la réalisation d’études de bitumage de nouvelles voies.» Comme on le constate, tout ce qui a été arrêté doit se dérouler dans les délais. Il ne s’agit donc pas de paroles en l’air comme on nous l’avait habitué durant dix ans. Si, dans la réalisation de ces projets, les Ivoiriens n’y voient pas un début d’exécution, alors, ils ont la latitude d’interpeller le gouvernement. En outre, le Président de la République a, également, tenu une des ses nombreuses de campagne, à savoir l’emploi-jeunes. Le gouvernement a décaissé la bagatelle de 2 milliards pour le Fonds national de solidarité (FNS). C’est ce qui est ressorti d’une rencontre avant-hier à l’Immeuble Sciam entre le ministère de l’Economie et des Finances et les responsables du FNS. Une bouffée d’oxygène pour les jeunes ivoiriens qui pourront, par ce fonds, bénéficier d’aides ou de prêts pour monter des petites entreprises pouvant leur permettre de se prendre en charge afin de ne plus être confinés dans le rôle de ceux qui placent ou ramassent des chaises avant et après les cérémonies officielles. Le FNS a été créé en 2003. Il a été fonctionnel l’année qui a suivi, c’est-à-dire en 2004. Et avait besoin, de 10 milliards comme fonds de roulement. Et comme les préoccupations des jeunes n’avaient jamais été le souci premier des anciens dirigeants, ces derniers n’avaient décaissé en tout et pour tout que …1,5 milliard. Selon des chiffres officiels, le nombre de jeunes sans emplois s’élève à 4 millions, soit à peu près le quart de la population ivoirienne. C’est justement pourquoi, le président de la République en a fait sa préoccupation.

Yves-M. ABIET