Le ministre de l’Intégration africaine, Adama Bictogo, prendra part avec son collègue des Affaires étrangères à la réunion de l’Union du fleuve Mano, à Monrovia du 16 au 17 Juillet. Les deux ministres ivoiriens qui sont dans la capitale libérienne depuis hier, participeront à la réunion ordinaire du Conseil des ministres qui se tiendra aujourd’hui au City Hall. Pour cette 20ème session, les ministres plancheront sur les questions de la sécurité et des infrastructures dans la sous-région. La rencontre des ministres de l’Union du fleuve Mano devrait aboutir le dimanche, donc demain, 17 juillet au Sommet des chefs d’Etat. Il faut rappeler que l’Union du Fleuve Mano a été créée en 1973. Elle est le regroupement de quatre pays d`Afrique de l`Ouest à des fins de coopération et d`intégration régionale, entre le Liberia et la Sierra Leone. L’Union fut rejointe en 1980 par la Guinée et par la Côte d’ivoire en Avril 2008. Le but étant de promouvoir la coopération économique. Elle tire son nom du fleuve Mano qui prend sa source sur les pentes des Monts Nimba et sert ensuite de frontière entre le Liberia et la Sierra Leone. Le président de la République Alassane Ouattara est très attendu à cette rencontre avec ses pairs. En marge de ce sommet, le président de la République, naturellement, rencontrera son homologue Ellen Johnson Sirleaf. Les deux personnalités évoqueront la non moins sensible et névralgique question de la sécurité à leurs frontières communes. L’importance de la question avait déjà nécessité un bref entretien entre ADO et Sirleaf à Malabo, au Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine. Rien n’avait filtré de cet entretien. Avec le déplacement du numéro un ivoirien dans la capitale libérienne, la présidente libérienne et son hôte mettront à profit leur temps pour élucider d’autres préoccupations dont la présence massive des réfugiés ivoiriens dans ce pays voisin, le sort des Libériens qui ont fait le coup de feu à Abidjan lors de la crise post-électorale et qui se sont évaporés dans la nature avant de se retrouver dans leur pays, l’extradition aussi de la centaine de miliciens ivoiriens mis aux arrêts et actuellement en détention au Libéria. En effet, les frontières entre la Côte d’Ivoire et son voisin de l’ouest n’ont jamais été aussi poreuses que lors des dernières crises qui ont secoué ces deux pays et plus particulièrement durant la crise post-électorale qu’a connue la Côte d’Ivoire. Le président Ouattara qui a fait de la sécurité dans son ensemble, son cheval de bataille, accorde un intérêt tout particulier à ce déplacement. Lors de son séjour à Monrovia, et comme il l’a fait dans tous les pays qu’il a visités depuis son accession au pouvoir, le président de la République rencontrera les Ivoiriens vivant au Libéria. Il leur demandera de regagner le pays qui est définitivement sorti de la crise. «Retournez au pays, il y a du travail pour vous», avait-il dit aux Ivoiriens de Guinée Equatoriale. A coup sûr, il le répétera, à juste titre d’ailleurs, à ses compatriotes vivant au pays de Sirleaf dont la majorité est sans emploi dans ce pays qui a connu plusieurs années de guerre civile.
Yves-M. ABIET (Envoyé spécial)
Yves-M. ABIET (Envoyé spécial)
