Côte d’Ivoire, Liberia, Guinée et Sierra Leone. Les trois premiers pays ont les frontières en commun. Mais tous les quatre ont connu l’instabilité politique. Quoi de plus normal que de se retrouver et de se parler afin de trouver des solutions idoines en matière de renforcement de la sécurité transfrontalière. La réunion du Conseil des ministres de l’Union du Fleuve Mano et la 20ème Session des chefs d’Etat et de gouvernement de la même Union, qui se sont tenues samedi et dimanche dernier, dans la capitale libérienne a donc tout son sens et toute son importance. Dans ce cas, qui mieux le président ivoirien, dont le pays a connu une longue crise armée et près d’un semestre de crise postélectorale, saluerait cette initiative? C’est à juste titre donc qu’il a effectué le déplacement au Libéria pour échanger sur toutes ces questions avec ses homologues libérien, guinéen et sierra léonais. Et les conclusions de ces deux jours de réflexion de haut niveau sur les questions de la sécurité et des infrastructures dans ces quatre pays, sont la preuve que si l’Union du Fleuve Mano n’avait pas existé, il aurait fallu tout simplement fallu l’inventer. C’est pourquoi, au cours des travaux, les discussions ont été franches, cordiales et que les délégués des quatre pays ont mis les petits plats dans les grands pour qu’aucun détail ne leur échappe ou qu’aucun point ne soit omis. Pour sa part, le président de la République, qui tient à la sécurité dans son ensemble comme à la prunelle de ses yeux, l’a clairement signifié dans son discours devant ses pairs lors de la cérémonie d’ouverture de la 20ème Session des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union du Fleuve Mano : « (…) Quant à la sécurité, mon pays est présentement engagé dans un processus irréversible de désarmement, de démobilisation et réinsertion, accompagné d’un mouvement de restructuration et de reconstruction de son armée nationale. La récente passation des charges entre les différents responsables des composantes de cette armée nouvelle, témoigne de notre volonté de donner à la Côte d’Ivoire et à la sous-région des bases sécuritaires nécessaires à la réalisation de notre ambitieux programme socio-économique. Nous sommes encouragés dans cette démarche par des soutiens multiformes de la communauté internationale et des pays amis. C’est en collaborant étroitement que nos gouvernements parviendront à juguler toute forme d’insécurité, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de nos frontières. Je peux vous assurer d’ores et déjà que la Côte d’Ivoire jouera pleinement sa partition dans le concert des efforts pour la réalisation de nos objectifs de développement (…) », a expliqué en long et en large, le numéro un ivoirien. Comme on le constate, ADO est convaincu que la stabilité dans les pays frontaliers est un gage d’équilibre politique et un atout majeur pour le développement économique. Cette philosophie est également celle du bon voisinage qui induit des relations de confiance entre les pays qui partagent des frontières. En effet, si cette politique avait existé sous le régime déchu, la Côte d’Ivoire ne connaitrait pas la grave crise postélectorale qui l’a défigurée et qui a provoqué un afflux massif de mercenaires et autres chiens de guerre payés par les Refondateurs pour venir faire le coup de feu en Côte d’Ivoire, à la suite d’une élection dont le vainqueur est pourtant sorti des urnes. Selon des indiscrétions qui circulent au Libéria, les mercenaires n’ont pas caché leur joie de venir faire la guerre en Côte d’Ivoire : «Comme vous n’aimez pas votre beau pays et que vous voulez qu’on vienne le détruire, on va venir vous aider à le détruire», auraient dit certains d’eux que les cadres et responsables de la Refondation, et fils de l’ouest du pays ont recruté et payé rubis sur ongles pour maintenir un pouvoir qui a perdu les élections. L’héritier de ce pays dévasté et détruit par son prédécesseur ne pouvait que répondre présent à une telle réunion. Et le verrouillage des frontières de ces différents Etats par les autorités compétentes sont la preuve que ce sommet n’a pas été un rencontre pour rien.
YMA
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