Depuis la capitale de la cité du Poro, Korhogo, où il est assigné à résidence, l’ex-chef d’Etat, Laurent Gbagbo rêve toujours de revenir au pouvoir. En effet, selon son nouveau porte-parole, Koné Katinan Justin, « Laurent Gbagbo rassure l’ensemble des militantes, militants et sympathisants de sa détermination à poursuivre le combat pour lequel aucune humiliation n’est de trop pour lui ». Cette adresse qui, dans son ensemble, frise la chute et la fin politique d’un homme encore attaché aux prophéties de Malachie est le sucre d’orge des journaux se réclamant de l’ex-président. Rien de plus surprenant quand on sait que sa propre maison vole en éclats. Des querelles intestines et des intérêts égoïstes n’ont pas manqué de fragiliser la vague bleue. L’on a encore en mémoire la gifle de Mamadou Koulibaly à l’équipe. Le président de l’Assemblée nationale, président intérimaire du Fpi, (jusqu’au 11 juillet dernier) a fait ses adieux à la famille bleue pour voler de ses propres ailes. Une décision qui s’est avérée une pilule difficile à avaler pour nombre de frontistes, le comparant à un traitre de la lutte. Ainsi, hier, les Ivoiriens attendaient beaucoup plus de Gbagbo sur le cas de Koulibaly, l’éternel incompris du Fpi. Mais, Laurent Gbagbo n’a, à aucun moment, fait allusion à ce cas. L’a-t-il fait exprès ? En tous cas, pour nombre d’observateurs de la politique ivoirienne et imprégnés des rapports entre les deux hommes, Gbagbo ne pouvait pas ne pas dire « un mot » sur le départ du Fpi de Mamadou Koulibaly. « Laissez Koulibaly où il est », n’avait de cesse d’ironiser l’ex-chef de l’Etat, chaque fois qu’il devait analyser un acte posé par son « ex-dauphin politique ». Conscient, à n’en point douter, de la délicatesse du sujet, l’hôte de Fofié Kouakou s’est tu et a préféré, selon les termes de son nouveau porte-parole, se réjouir: « que, malgré les difficultés et adversités du moment, le Fpi soit resté une maison solide qui a su garder le cap de la claire vision de sa responsabilité historique dans le combat pour la démocratie et la souveraineté de notre pays et de notre continent(…) ». Une astuce bien trouvée par Laurent Gbagbo pour éviter le cas Koulibaly qui dit mener autrement ce combat. L’ex-chef de l’Etat doit donc se rendre compte qu’il est loin des réalités du pays et que la donne a changé.
Boris N’Gotta
Boris N’Gotta