Personne ne voulait prendre l’information au sérieux. Le concerné, lui-même, a fait l’autruche jusqu’au dernier moment avant d’admettre l’imminence du danger auquel il est exposé. M. Miaka Ouretto, secrétaire général et actuel président par intérim du Fpi, est menacé de mort.
Les militants du Front populaire ivoirien (FPI, renversé le 11 avril 2011 par l’armée française) ont le droit de le savoir. M. Sylvain Miaka Ouretto, ancien Secrétaire général du parti investi, le samedi 23 juillet dernier, dans les fonctions de président par intérim du parti, va vivre dans la clandestinité pour plusieurs jours. C’est une mesure conservatoire « douloureusement » prise par ses proches collaborateurs pour observer et voir passer les nuages noirs qui planent sur son intégrité physique.
Au bout de cette période de « retrait sécuritaire », si les menaces s’estompent, Miaka Ouretto reprendra correctement ses activités au grand jour. Cependant, de sa cachette, le président intérimaire du parti fondé par le président Gbagbo continuera de diriger son parti. De quoi s’agit-il ?
Depuis quelques semaines, probablement après la démission du Pr. Mamadou Koulibaly de cette même présidence intérimaire et son départ du FPI, « les informations les plus persistantes nous parvenaient de ce que le Secrétaire général
allait être l’objet d’un enlèvement », révèle un membre influent du cabinet de Miaka. Selon cette source, « l’information a été prise au départ pour de la rumeur, mais
elle a pris de l’ampleur puis s’est précisée depuis la confirmation de Miaka à la
présidence intérimaire par le Comité central élargi du FPI ». D’après l’information
reçue, des hommes armés s’apprêteraient à enlever le président intérimaire du
FPI, à l’abattre dans un endroit bien indiqué et à laisser traîner son corps criblé
de balles, quelque part, afin de terroriser et décourager toute nouvelle initiative
pour « réveiller » le FPI. Pour les concepteurs du plan d’assassinat de Sylvain
Miaka Ouretto, il sera facile d’expliquer, après coup, que « la mort crapuleuse »
du président intérimaire du FPI est due « à la situation sécuritaire globale plus que
précaire du pays, et rien de plus ».
Le FPI, l’alternative démocratique
ivoirienne
En vérité, selon ceux qui ont alerté les membres du cabinet de Miaka, dans certaines officines politiques extrêmes, l’on ne décolèrerait pas de constater que le FPI renait de ses cendres tel un sphinx. Beaucoup avaient parié que le parti dirigé par Pascal Affi N’Guessan était complètement à terre après l’arrestation de son fondateur, Laurent Gbagbo et de ses principaux dirigeants que sont Affi, Sangaré Abou Drahamane, Simone Ehivet Gbagbo etc. Dans cette ambiance, la démission du Pr. Koulibaly a été chaleureusement saluée et vue comme le moyen divin d’anéantir, sans un autre effort, le FPI. Or, bien au contraire, depuis le samedi 23 juillet, avec l’avènement de Miaka à la présidence intérimaire, la preuve est faite que le FPI reste débout. Du coup, les populations murmurent de plus en plus bruyamment que le parti de Laurent Gbagbo sait surmonter les épreuves et qu’il demeure l’alternative crédible pour la démocratie, le développement et la souveraineté du peuple ivoirien. Et Miaka est l’homme qui capitalise tant d’espoir pour la reprise du combat démocratique dont le FPI est le porte étendard. « Alors, on veut tuer Miaka pour anéantir le FPI dont certains pensent ou disent ouvertement qu’il doit être dissous », note notre informateur.
Après plusieurs réunions consacrées à l’analyse du sujet, « le cabinet du président du FPI par intérim s’est souvenu que l’on continue de reprocher à notre parti d’avoir négligé beaucoup d’informations de cette nature et de s’être laissé surprendre bien des fois par le passé », indique notre informateur. C’est pourquoi, en attendant de tout tirer au clair, une mesure conservatoire a été prise. « Miaka se mettra à l’abri pour quelques jours, peut-être même pour quelques heures, mais on ne veut pas prendre de risque inutile », conclut notre interlocuteur. Qui a donc vraiment intérêt à tuer Miaka ? Qui veut que le FPI soit anéanti ou dissous ? Certes, autour d’Alassane Dramane Ouattara, des va-t-en- guerre affichent tant de rancœur que l’on est tenté de les accuser en première analyse. Mais, le danger peut aussi venir d’ailleurs.
« Gbagbo kafissa ! »
En Côte d’Ivoire, les exactions des soldats pro-Ouattara contre les populations sont décriées partout. Les organisations de défense des droits humains n’en peuvent plus de compter les morts sous Ouattara. L’ONUCI a peur pour ses agents. Le racket est devenu le sport national de la branche pro-Ouattara des Frci. La vie promise gaie et moins chère par Ouattara est devenue insupportable. Le panier de la ménagère, léger et déjà énervant sous le régime Gbagbo, est devenu dramatiquement vide sous Ouattara. Les pauvres sont devenus plus pauvres. A la place des emplois promis, l’administration est expurgée des pro-Gbagbo jetés à la rue sans ménagement. Les concours organisés sous Gbagbo sont annulés, les lauréats à la rue. Conséquence, les rumeurs courent, annonçant la volonté « d’une marche sociale contre la vie chère » au cours de laquelle des tricots à l’effigie « Gbagbo Kafissa ! », Gbagbo vaut mieux en Malinké, langue du Nord du pays, origine de la rébellion dont la France s’est servi pour opérer le coup d’Etat du 11 avril dernier. Enfin, les promesses ratées d’Alassane Dramane Ouattara sont si nombreuses en trois mois que partout, le pays bruit de rumeurs de reprise de la violence, de la guerre ou du coup d’Etat. Dans une telle situation, il est possible aussi que ceux qui tiennent à opérer des changements violents au sommet de l’Etat ne soient pas prêts à accepter qu’un parti comme le FPI, fondamentalement opposé aux coups d’Etat, les « perturbe » en réclamant la démocratie. Rien que la démocratie !
En attendant de tout clarifier, le président intérimaire du FPI s’est certainement déjà éclipsé. Juste momentanément. Alassane Dramane Ouattara en est interpellé. Lui qui aurait dû déjà ordonné une protection rapprochée pour Sylvain Miaka Ouretto, au moins depuis le 23 juillet 2011.
C. E.
César Etou
cesaretou2002@yahoo.fr
Les militants du Front populaire ivoirien (FPI, renversé le 11 avril 2011 par l’armée française) ont le droit de le savoir. M. Sylvain Miaka Ouretto, ancien Secrétaire général du parti investi, le samedi 23 juillet dernier, dans les fonctions de président par intérim du parti, va vivre dans la clandestinité pour plusieurs jours. C’est une mesure conservatoire « douloureusement » prise par ses proches collaborateurs pour observer et voir passer les nuages noirs qui planent sur son intégrité physique.
Au bout de cette période de « retrait sécuritaire », si les menaces s’estompent, Miaka Ouretto reprendra correctement ses activités au grand jour. Cependant, de sa cachette, le président intérimaire du parti fondé par le président Gbagbo continuera de diriger son parti. De quoi s’agit-il ?
Depuis quelques semaines, probablement après la démission du Pr. Mamadou Koulibaly de cette même présidence intérimaire et son départ du FPI, « les informations les plus persistantes nous parvenaient de ce que le Secrétaire général
allait être l’objet d’un enlèvement », révèle un membre influent du cabinet de Miaka. Selon cette source, « l’information a été prise au départ pour de la rumeur, mais
elle a pris de l’ampleur puis s’est précisée depuis la confirmation de Miaka à la
présidence intérimaire par le Comité central élargi du FPI ». D’après l’information
reçue, des hommes armés s’apprêteraient à enlever le président intérimaire du
FPI, à l’abattre dans un endroit bien indiqué et à laisser traîner son corps criblé
de balles, quelque part, afin de terroriser et décourager toute nouvelle initiative
pour « réveiller » le FPI. Pour les concepteurs du plan d’assassinat de Sylvain
Miaka Ouretto, il sera facile d’expliquer, après coup, que « la mort crapuleuse »
du président intérimaire du FPI est due « à la situation sécuritaire globale plus que
précaire du pays, et rien de plus ».
Le FPI, l’alternative démocratique
ivoirienne
En vérité, selon ceux qui ont alerté les membres du cabinet de Miaka, dans certaines officines politiques extrêmes, l’on ne décolèrerait pas de constater que le FPI renait de ses cendres tel un sphinx. Beaucoup avaient parié que le parti dirigé par Pascal Affi N’Guessan était complètement à terre après l’arrestation de son fondateur, Laurent Gbagbo et de ses principaux dirigeants que sont Affi, Sangaré Abou Drahamane, Simone Ehivet Gbagbo etc. Dans cette ambiance, la démission du Pr. Koulibaly a été chaleureusement saluée et vue comme le moyen divin d’anéantir, sans un autre effort, le FPI. Or, bien au contraire, depuis le samedi 23 juillet, avec l’avènement de Miaka à la présidence intérimaire, la preuve est faite que le FPI reste débout. Du coup, les populations murmurent de plus en plus bruyamment que le parti de Laurent Gbagbo sait surmonter les épreuves et qu’il demeure l’alternative crédible pour la démocratie, le développement et la souveraineté du peuple ivoirien. Et Miaka est l’homme qui capitalise tant d’espoir pour la reprise du combat démocratique dont le FPI est le porte étendard. « Alors, on veut tuer Miaka pour anéantir le FPI dont certains pensent ou disent ouvertement qu’il doit être dissous », note notre informateur.
Après plusieurs réunions consacrées à l’analyse du sujet, « le cabinet du président du FPI par intérim s’est souvenu que l’on continue de reprocher à notre parti d’avoir négligé beaucoup d’informations de cette nature et de s’être laissé surprendre bien des fois par le passé », indique notre informateur. C’est pourquoi, en attendant de tout tirer au clair, une mesure conservatoire a été prise. « Miaka se mettra à l’abri pour quelques jours, peut-être même pour quelques heures, mais on ne veut pas prendre de risque inutile », conclut notre interlocuteur. Qui a donc vraiment intérêt à tuer Miaka ? Qui veut que le FPI soit anéanti ou dissous ? Certes, autour d’Alassane Dramane Ouattara, des va-t-en- guerre affichent tant de rancœur que l’on est tenté de les accuser en première analyse. Mais, le danger peut aussi venir d’ailleurs.
« Gbagbo kafissa ! »
En Côte d’Ivoire, les exactions des soldats pro-Ouattara contre les populations sont décriées partout. Les organisations de défense des droits humains n’en peuvent plus de compter les morts sous Ouattara. L’ONUCI a peur pour ses agents. Le racket est devenu le sport national de la branche pro-Ouattara des Frci. La vie promise gaie et moins chère par Ouattara est devenue insupportable. Le panier de la ménagère, léger et déjà énervant sous le régime Gbagbo, est devenu dramatiquement vide sous Ouattara. Les pauvres sont devenus plus pauvres. A la place des emplois promis, l’administration est expurgée des pro-Gbagbo jetés à la rue sans ménagement. Les concours organisés sous Gbagbo sont annulés, les lauréats à la rue. Conséquence, les rumeurs courent, annonçant la volonté « d’une marche sociale contre la vie chère » au cours de laquelle des tricots à l’effigie « Gbagbo Kafissa ! », Gbagbo vaut mieux en Malinké, langue du Nord du pays, origine de la rébellion dont la France s’est servi pour opérer le coup d’Etat du 11 avril dernier. Enfin, les promesses ratées d’Alassane Dramane Ouattara sont si nombreuses en trois mois que partout, le pays bruit de rumeurs de reprise de la violence, de la guerre ou du coup d’Etat. Dans une telle situation, il est possible aussi que ceux qui tiennent à opérer des changements violents au sommet de l’Etat ne soient pas prêts à accepter qu’un parti comme le FPI, fondamentalement opposé aux coups d’Etat, les « perturbe » en réclamant la démocratie. Rien que la démocratie !
En attendant de tout clarifier, le président intérimaire du FPI s’est certainement déjà éclipsé. Juste momentanément. Alassane Dramane Ouattara en est interpellé. Lui qui aurait dû déjà ordonné une protection rapprochée pour Sylvain Miaka Ouretto, au moins depuis le 23 juillet 2011.
C. E.
César Etou
cesaretou2002@yahoo.fr