Que le temps passe si vite ! Douze années, jour pour jour, que l’actuel Président de la République de Côte d’Ivoire, a pris les rênes du Rassemblement Des Républicains. En effet, c’est le 1er Août 1999, dans un palais des sports de Treichville, bondé comme un œuf, qu’Alassane Ouattara, mettant un terme à ses fonctions de DGA du Fonds Monétaire International, a décidé de descendre dans l’arène politique national. Ce jour-là, dans une ambiance des temps mémorables que l’Histoire retient jalousement dans ses annales, Alassane Ouattara prenait la Présidence du RDR et se voyait officiellement désigné par cette formation politique centriste, comme son candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2000. « J’ai définitivement mis fin à mes fonctions au FMI, pour mettre mon expérience nationale et internationale au service de mes concitoyens… C’est pour vous que je suis candidat », a-t-il lancé à l’assistance dans une ferveur indescriptible. Depuis cet engagement, ADO n’a point eu de repos, encore moins de répit, devant des pouvoirs et des adversaires politiques qui n’ont jamais voulu l’affronter dans une compétition loyale et qui ont pris le pari de l’exclure du débat et du champ de la conquête du pouvoir d’Etat. La marche vers le palais présidentiel aura été tumultueuse, marquée du fer rouge des assassinats de partisans de Ouattara, de sa diabolisation et des nombreuses tentatives d’atteinte à son intégrité physique. Vivant continuellement le martyre, pour avoir décidé de briguer la Magistrature Suprême, Alassane Ouattara a vu des vertes et des pas mûres, durant la décennie au pouvoir de Laurent Gbagbo. Il a connu les complots de toutes sortes, à maintes reprises le chemin de l’exil, et la mise à mort de ses militants. Cependant, comme « un baobab » pour reprendre l’expression du Pr Zadi Zaourou, il a résisté, au sens noble du terme et a fait preuve d’une capacité extraordinaire à surmonter tous les obstacles et épreuves placés sur son chemin. Forgé dans les douleurs, Ouattara est resté conforme à ses engagements et n’a jamais cessé d’être le leader d’une troupe de militants et de sympathisants, qui n’ont jamais douté de son aura et de sa capacité à fédérer les Ivoiriens, autour des valeurs de paix, de pardon et de réconciliation. Ainsi donc, à force de courage et de ténacité, il est parvenu à déjouer tous les pièges, même les plus fins. A juste titre, le combat pour la démocratie a fini par payer en novembre dernier et Ouattara a remporté l’élection présidentielle, pour devenir le nouveau président de Côte d’Ivoire, après une crise postélectorale particulièrement meurtrière et créée de toutes pièces par Laurent Gbagbo, le mauvais perdant du scrutin. Douze années donc après son accession à la tête du RDR, Alassane Ouattara est aux affaires en Côte d’Ivoire. La preuve est manifeste. L’abnégation et la foi en des convictions finissent toujours par payer. Surtout qu’elles prennent ancrage sur les aspirations populaires et l’amour de la patrie.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga