La grande chancelière a donné le ton de sa nouvelle politique en décorant, à titre posthume, les sept femmes tuées à Abobo lors d’une marche contre le braquage du pouvoir par Laurent Gbagbo.
Machiami Bamba, Sylla Malo, Ouattara Rokia, Coulibaly Fatima, Touré Adjara, Koné Mayamou, Coulibaly Ami. Ces femmes sont entrées dans l’histoire de la Côte d’Ivoire en tant que martyr. Le 3 mars 2011, elles sont tombées sous les balles assassines de militaires pro-Gbagbo alors qu’elles manifestaient pour demander son départ du pouvoir. La veille du jour anniversaire de leur mort, 153 jours après, la Côte d’Ivoire leur rend hommage. Elles ont été élevées, hier, par la grande chancelière, Henriette Dagri Diabaté, au rang de chevalier de l’ordre national à titre posthume. Avec elles, dix autres femmes qui encadraient les autres dans leur lutte pour la démocratie. C’était au cours de la cérémonie de présentation de la nouvelle politique de la grande chancellerie à la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères. « La situation tragique de leur mort nécessite qu’un hommage national leur soit rendu », a expliqué Henriette Diabaté. Qui a souligné qu’il ne s’agit pas de « rappeler des souvenirs tragiques ». Elle a soutenu que cela permet également de corriger leur inhumation anonyme là où elles auraient dû bénéficier d’une cérémonie de reconnaissance nationale. « Elles ont démontré que la démocratie et la paix sont des causes qui méritent qu’on se batte pour elles », a commenté l’historienne qui n’a pas tari d’éloges à l’égard de celles qu’elle a baptisées « les artisanes de la paix ». Elle s’est réjouie que le sacrifice des femmes martyres n’ait pas été vain. La patronne de la grande chancellerie a confié que l’institution compte honorer de plus en plus des personnes ‘’anonymes’’. Sa nouvelle politique, a-t-elle révélé, consistera à jouer d’autres rôles qui lui sont dévolus. Notamment le renforcement de l’Etat de droit et de la cohésion nationale. Elle a reconnu que l’institution est mal connue de la population. Un problème qu’elle s’est engagée à corriger. « Cette décoration est un soulagement pour nous car elle marque la reconnaissance du sacrifice de nos femmes et de nos filles pour un ordre nouveau », s’est exprimé Bamba Mamadou, au nom des parents des martyres. « La perte d’un être cher est toujours douloureuse. Mais elle l’est encore plus lorsqu’elle est arrachée dans la fleur de l’âge », a-t-il ajouté. « Malgré la douleur qui nous étreint, je dis au nom de mes pairs que nous avons pardonné », a poursuivi Bamba Mamadou. Un pardon salué par le président de la République, Alassane Ouattara. « Je suis particulièrement soulagé d’entendre le porte-parole des victimes dire que vous avez pardonné », a-t-il argué. A l’en croire, « aucun combat ne se gagne dans la vie sans la contribution des femmes ». Il a félicité Henriette Diabaté pour la grande énergie avec laquelle elle entre dans ses nouvelles fonctions. Alassane Ouattara l’a exhortée ainsi que ses collaborateurs à la rigueur.
Bamba K. Inza
Machiami Bamba, Sylla Malo, Ouattara Rokia, Coulibaly Fatima, Touré Adjara, Koné Mayamou, Coulibaly Ami. Ces femmes sont entrées dans l’histoire de la Côte d’Ivoire en tant que martyr. Le 3 mars 2011, elles sont tombées sous les balles assassines de militaires pro-Gbagbo alors qu’elles manifestaient pour demander son départ du pouvoir. La veille du jour anniversaire de leur mort, 153 jours après, la Côte d’Ivoire leur rend hommage. Elles ont été élevées, hier, par la grande chancelière, Henriette Dagri Diabaté, au rang de chevalier de l’ordre national à titre posthume. Avec elles, dix autres femmes qui encadraient les autres dans leur lutte pour la démocratie. C’était au cours de la cérémonie de présentation de la nouvelle politique de la grande chancellerie à la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères. « La situation tragique de leur mort nécessite qu’un hommage national leur soit rendu », a expliqué Henriette Diabaté. Qui a souligné qu’il ne s’agit pas de « rappeler des souvenirs tragiques ». Elle a soutenu que cela permet également de corriger leur inhumation anonyme là où elles auraient dû bénéficier d’une cérémonie de reconnaissance nationale. « Elles ont démontré que la démocratie et la paix sont des causes qui méritent qu’on se batte pour elles », a commenté l’historienne qui n’a pas tari d’éloges à l’égard de celles qu’elle a baptisées « les artisanes de la paix ». Elle s’est réjouie que le sacrifice des femmes martyres n’ait pas été vain. La patronne de la grande chancellerie a confié que l’institution compte honorer de plus en plus des personnes ‘’anonymes’’. Sa nouvelle politique, a-t-elle révélé, consistera à jouer d’autres rôles qui lui sont dévolus. Notamment le renforcement de l’Etat de droit et de la cohésion nationale. Elle a reconnu que l’institution est mal connue de la population. Un problème qu’elle s’est engagée à corriger. « Cette décoration est un soulagement pour nous car elle marque la reconnaissance du sacrifice de nos femmes et de nos filles pour un ordre nouveau », s’est exprimé Bamba Mamadou, au nom des parents des martyres. « La perte d’un être cher est toujours douloureuse. Mais elle l’est encore plus lorsqu’elle est arrachée dans la fleur de l’âge », a-t-il ajouté. « Malgré la douleur qui nous étreint, je dis au nom de mes pairs que nous avons pardonné », a poursuivi Bamba Mamadou. Un pardon salué par le président de la République, Alassane Ouattara. « Je suis particulièrement soulagé d’entendre le porte-parole des victimes dire que vous avez pardonné », a-t-il argué. A l’en croire, « aucun combat ne se gagne dans la vie sans la contribution des femmes ». Il a félicité Henriette Diabaté pour la grande énergie avec laquelle elle entre dans ses nouvelles fonctions. Alassane Ouattara l’a exhortée ainsi que ses collaborateurs à la rigueur.
Bamba K. Inza
