Depuis mars 2011, la Banque mondiale a changé sa stratégie vis-à-vis de l`Afrique subsaharienne en général et de la Côte d`Ivoire en particulier. Dans l`ensemble, la nouvelle stratégie met en avant le partenariat entre les parties. Avec d`un côté la Banque mondiale mettant à disposition son assistance et de l`autre l`État africain libre de mener sa politique économique. « La Banque mondiale ne se substituera jamais à un gouvernement », a soutenu Emmanuel Noubissié Ngankam (Chargé principal des Opérations Côte d`Ivoire, Bénin, Burkina Faso, Togo), récemment, dans le cadre de la présentation de cette stratégie au siège de ladite Banque à Abidjan. De fait, en ce qui concerne la Côte d`Ivoire, beaucoup de choses changent. Mme Yao Madeleine (Coordonnateur du Don de Gouvernance et de Développement institutionnel Côte d`Ivoire / Dgdi; conseiller spécial du ministre de l`Économie et des Finances, Charles Diby Koffi) a signifié à cette rencontre que les rapports entre la Côte d`Ivoire et la Banque mondiale ont évolué. On est passé d`un mode de financement direct des projets à un partenariat entre les deux entités en passant par une coopération dans un passé récent. Ce partenariat se veut efficient au bénéfice des populations parce qu`effectué avec des partenaires précis. Ainsi, par ordre d`importance suivent le gouvernement (premier pourvoyeur de fonds), la société civile, le secteur privé (un partenaire incontournable), les institutions internationales, etc. Selon le bailleur de fonds, avec la nouvelle stratégie, les différentes interventions financières à l`endroit de la Côte d`Ivoire se feront de façon harmonisée sous sa coupole. L`objectif est d`éviter qu`il n`y ait pas, pour le même projet, plus d`un financement d`origines diverses et sans contrôle. Emmanuel Noubissié Ngandam a précisé que «le financement n`est pas important» dans la nouvelle donne. «L`important pour la Banque mondiale, c`est l`utilisation des financements», a indiqué la Banque mondiale dont la stratégie est fondée sur la bonne gouvernance et les capacités du secteur privé. En suivant le programme macroéconomique du gouvernement, l`institution encadrera plusieurs secteurs d`activités en fonction de deux (2) piliers (compétitivité -emploi et vulnérabilité - résilience). Quatre (4) axes prioritaires sont identifiés depuis octobre 2010. Il s`agit du renforcement de la gouvernance et des institutions, de l`amélioration de la performance du secteur agricole, du renforcement du secteur privé et l`assainissement du climat d`investissement et de la renaissance des infrastructures et le rétablissement des services de base. « Il y a beaucoup à faire (...) Dans l`immédiat, nous allons aider les Ivoiriens à faire face aux besoins les plus urgents et leur redonner espoir car nous avons toujours fait le pari que ce pays, poumon de l`économie ouest-africaine, va redémarrer et servir à nouveau de locomotive sous régionale », fait savoir la Banque mondiale. Actuellement, l`institution financière travaille sur des opérations de plus grande envergure qui permettront d`appuyer durablement la Côte d`Ivoire. Les premiers appuis devraient intervenir à partir du mois prochain.
Hermance K-N
Hermance K-N