Alassane Ouattara a proclamé la fin de la belligérance et demandé la fin des exactions des Frci sur les populations. En sa qualité de chef suprême des armées, Ouattara a ordonné depuis longtemps, le retour des Frci dans les casernes. Depuis qu’il a fait cette déclaration, rien n’a encore véritablement changé. A Abidjan, des hommes vêtus de treillis et toujours en armes occupent des coins de rue, des stations d’essence. On les trouve devant des super-marchés et continuent de dormir dans des maisons et hôtels qui ne leur appartiennent pas et qui ne sont pas des baux administratifs réservés aux forces de l’ordre. Ces hommes armés se disputent même la sécurité des privés avec les vigiles dont c’est le travail de veiller sur les sociétés légalement constituées. Ce ne sont pas des exemples qui font défaut. A Yopougon, du Palais de justice au nouveau pont qui relie la Sideci à Niangon, ces groupes armés de kalach, vêtus de treillis et coiffés de bérets rouges sont disposés ça et là. A l’hôtel Timotel, au carrefour Azito, toujours à Niangon, ces détachements de bandes armées sont dans les rues et dans des locaux qui ne leur sont pas destinés. A Yopougon-Camp militaire, non loin du terminus des bus, au carrefour Gandhi, on trouve les mêmes éléments comme en face de la Coopec de Yopougon- Selmer. Dans ce quartier, des soldats sont en permanence à un poste sans que les résidents ne sachent pourquoi. Et dès que la nuit tombe, quelques éléments de ces hommes se déportent devant la Coopec pour se constituer en vigile alors que deux sociétés de sécurité privée y sont déjà. La cour de la mairie de Yopougon est abandonnée à ces soldats qui font des prisonniers, bastonnent et exigent des sommes d’argent avant de remettre en liberté leurs détenus. Le siège du Cojep, organisation de Charles Blé Goudé à Yopougon-Toits rouges, est transformé en caserne militaire. Les hôtels Apoa, Assonvon, Kimi, Timotel à Yopougon, l’hôtel Lagune à M’Pouto et beaucoup d’autres sont illégalement occupés aux frais des propriétaires qui sont obligés de faire face aux règlements des factures Cie et Sodeci. Des résidences d’honnêtes citoyens sont, elles aussi, occupées par ces forces qui se réclament des Frci.
Hors d’Abidjan, les villes et villages de l’intérieur sont assiégés. Dans les villages, pour circuler, des paysans sont soumis à des rançons. Dans les villes, ces éléments dorment paisiblement dans des maisons des cadres et imposent au quotidien de grosses sommes d’argent aux commerçants et transporteurs. Malgré le timide redéploiement de la police et de la gendarmerie, les Frci demeurent une force incontournable qui se met au-dessus des préfets, commissaires de police et commandants de brigade de gendarmerie. Les litiges fonciers sont réglés par ces soldats de Ouattara. Toutes les plaintes nées de divers conflits sont adressées aux éléments des Frci. Même les conflits dans les foyers se règlent chez eux. A côté de ces éléments dont la plupart ne savent pas s’exprimer en français, il y a des dozos et des ressortissants de la Cedeao qui ont pour leur part investi villages et hameaux en s’y implantant contre le gré des populations hôtes. Cette force traditionnelle qui n’exerçait que dans le Nord de la Côte d’Ivoire, s’est redéployée sur toute l’étendue du territoire à la faveur de la crise armée. Des dozos qui sont en réalité une milice, procèdent au contrôle routier, font des patrouilles dans les villages et s’érigent en juges dans le règlement des contentieux.
Cet état de fait n’est pas ignoré par Ouattara. Les dozos et les Frci qui ont combattu pour lui, refusent de s’effacer au profit de la police et la gendarmerie. Ces deux forces ne sont ni en caserne ni désarmées. Elles continuent de sévir sans se soumettre aux injonctions de leur patron, Alassane Ouattara. Qui reste impuissant et montre tous les jours son incapacité à mettre de l’ordre dans la gestion des bandes armées qui ont lutté pour son avènement au pouvoir.
Certaines langues disent que ces combattants attendent l’argent qui leur a été promis par leur employeur Ouattara, avant de se retirer de la scène. Combien Ouattara leur a-t-il promis et qu’est-ce qu’il attend pour les satisfaire afin qu’ils laissent les Ivoiriens et les opérateurs économiques vaquer librement à leurs occupations ?
Si l’on tient compte de cette requête des Frci et dozos, on peut dire que Alassane Ouattara se trouve pris en otage par sa propre armée. Les Frci et dozos sont un os dans sa gorge. Il ne sait pas comment s’en débarrasser. Ces forces ne sont ni payées ni logées. Elles sont donc obligées de racketter, rançonner et occuper illégalement les maisons des citoyens. Ouattara avait demandé la fin des exactions, mais ses soldats continuent de commettre graves exactions.
Benjamin Koré
benjaminkore@yahoo.fr
Hors d’Abidjan, les villes et villages de l’intérieur sont assiégés. Dans les villages, pour circuler, des paysans sont soumis à des rançons. Dans les villes, ces éléments dorment paisiblement dans des maisons des cadres et imposent au quotidien de grosses sommes d’argent aux commerçants et transporteurs. Malgré le timide redéploiement de la police et de la gendarmerie, les Frci demeurent une force incontournable qui se met au-dessus des préfets, commissaires de police et commandants de brigade de gendarmerie. Les litiges fonciers sont réglés par ces soldats de Ouattara. Toutes les plaintes nées de divers conflits sont adressées aux éléments des Frci. Même les conflits dans les foyers se règlent chez eux. A côté de ces éléments dont la plupart ne savent pas s’exprimer en français, il y a des dozos et des ressortissants de la Cedeao qui ont pour leur part investi villages et hameaux en s’y implantant contre le gré des populations hôtes. Cette force traditionnelle qui n’exerçait que dans le Nord de la Côte d’Ivoire, s’est redéployée sur toute l’étendue du territoire à la faveur de la crise armée. Des dozos qui sont en réalité une milice, procèdent au contrôle routier, font des patrouilles dans les villages et s’érigent en juges dans le règlement des contentieux.
Cet état de fait n’est pas ignoré par Ouattara. Les dozos et les Frci qui ont combattu pour lui, refusent de s’effacer au profit de la police et la gendarmerie. Ces deux forces ne sont ni en caserne ni désarmées. Elles continuent de sévir sans se soumettre aux injonctions de leur patron, Alassane Ouattara. Qui reste impuissant et montre tous les jours son incapacité à mettre de l’ordre dans la gestion des bandes armées qui ont lutté pour son avènement au pouvoir.
Certaines langues disent que ces combattants attendent l’argent qui leur a été promis par leur employeur Ouattara, avant de se retirer de la scène. Combien Ouattara leur a-t-il promis et qu’est-ce qu’il attend pour les satisfaire afin qu’ils laissent les Ivoiriens et les opérateurs économiques vaquer librement à leurs occupations ?
Si l’on tient compte de cette requête des Frci et dozos, on peut dire que Alassane Ouattara se trouve pris en otage par sa propre armée. Les Frci et dozos sont un os dans sa gorge. Il ne sait pas comment s’en débarrasser. Ces forces ne sont ni payées ni logées. Elles sont donc obligées de racketter, rançonner et occuper illégalement les maisons des citoyens. Ouattara avait demandé la fin des exactions, mais ses soldats continuent de commettre graves exactions.
Benjamin Koré
benjaminkore@yahoo.fr