Au moins 1.700 personnes, n’ayant ni statut, ni contrat de travail clair, émargeant pourtant à la Présidence de la République chaque mois depuis plusieurs années, ont été découvertes, suite à un audit du fichier du personnel, opéré par les nouvelles autorités ayant en charge la direction des ressources humaines et des moyens généraux de la Présidence. Nous avons appris l’information, le mercredi 31 août 2011, auprès d’une source proche du dossier. Sur un personnel estimé à « 2500 employés, seulement 800 ont un statut et un contrat de travail clair à la Présidence de la République », a ajouté notre source qui a plaidé l’anonymat. « Ces gens n’ont aucun contrat avec la Présidence. Mais chaque fin de mois, ils passent à la caisse. Nous les avons démasqués et avons décidé de les retirer, purement et simplement, du fichier du personnel. Ce sont des employés fictifs que nous aurions pu traduire devant les juridictions ivoiriennes », s’est emporté notre interlocuteur. Pour lui, il serait abusif, dans le cas de ces personnes, de parler de « licenciement » car elles n’ont jamais fait partie du personnel de la présidence. Chasse aux sorcières ou chasse au personnel fictif ? Quoiqu’il en soit, la Présidence a décidé de mettre un peu d’ordre dans la maison. C’est dans ce cadre que Mme Gneba Nadine, Directeur des ressources humaines a convoqué, le lundi dernier 29 août, le personnel du Palais pour lui faire part de la décision de dégraissage, voire de purge qui devrait toucher 530 employés issus de toutes les catégories. Ce sont, entre autres, des agents de bureau, des secrétaires, des journalistes, des cadres, des conseillers techniques, des chauffeurs, qui pourraient être virés. A Yamoussoukro, au moins 142 employés auraient été touchés par ce vent de « nettoyage » qui souffle sur la Présidence. La liste des « déflatés » devrait être affichée, hier mercredi 31 août au palais de la présidence. Mais jusqu’en milieu d’après-midi, cette liste se faisait toujours attendre. Au dernier moment, la direction du personnel aurait choisi la formule la moins dégradante, qui consisterait à adresser, directement, sous pli fermé, les lettres de « licenciement » à ces 530 personnes qualifiées de fictives.
Armand B. DEPEYLA
Armand B. DEPEYLA