“Troisième pont, pont de Jacqueville, de la Marahoué : Ouattara sur les chantiers de Gbagbo ». C’est cette manchette que Notre Voie a proposée à ses lecteurs vendredi dernier. Sous la plume de J-S Lia, le porte-voix du Front populaire ivoirien explique que les grands chantiers comme le troisième pont, le pont de Jacqueville, de la Marahoué et même l’autoroute Abidjan-Grand Bassam avaient déjà été pensés et inaugurés par le président Laurent Gbagbo. « Si l’Ivoirien consciencieux ne peut bouder son plaisir et dissimuler sa fierté de voir que la Côte d’Ivoire se remet en chantier, il ne peut toutefois s’empêcher de faire remarquer que sur une page déjà noircie par les idées lumineuses de Laurent Gbagbo que Alassane Ouattara veut réécrire l’histoire à son profit. Il appelle cela son programme de gouvernement. Ouattara n’a rien à proposer », écrit l’auteur de l’article. Notre Voie prétend que le troisième pont, le pont de Jacqueville, de la Marahoué, l’autoroute de Gnrand-bassam sont des « chantiers » qui appartiennent à Laurent Gbagbo qui, selon lui, les avaient déjà annoncés ou en avait posé les premières pierres. Pour Notre Voie, ces chantiers sont une propriété exclusive de Laurent Gbagbo, parce qu’il les aurait évoqués au moins une fois entre deux cérémonies de pose de première pierre.
Paroles contre actions
Ce qui n’est pas du tout vrai. Car raisonner ainsi serait faire fausse route. Les besoins d’une collectivité appartiennent à la collectivité. Et le mérite ne revient qu’à celui qui aura la capacité et la compétence de les traduire en réalité. Laurent Gbagbo a certes parlé de ces projets entre deux meetings de campagne électorale. Il a peut-être même eu l’intention de les réaliser. Mais ce n’était que de bonnes intentions. Car parler de « chantiers » avec Laurent Gbagbo s’est donc trop dire. Pour le troisième pont, il a eu tout le temps de commencer les travaux. Pendant plus de cinq ans, la Côte d’Ivoire est restée dans une période de ni guerre ni paix où rien ne s’est passé. De 2005 à 2010, la Côte d’Ivoire n’a pas connu de crise majeure. A part quelques échauffourées pendant les audiences foraines et pendant le processus d’identification que le FPI, lui-même, a pris le soin de susciter par sa volonté farouche de ne pas aller aux élections. Et durant tout ce temps, a-t-on vu un tracteur ou une pelleteuse près du site où se dérouleront les travaux du troisième pont ? Non. Au contraire. Pendant toutes ces années, Laurent Gbagbo se contentera de dénoncer le contrat qui liait l’Etat ivoirien à Bouygues, sous prétexte qu’il aurait trouvé une offre plus alléchante auprès des Chinois. Alors que le financement du projet était déjà bouclé par le gouvernement du président Bédié et que les déguerpis avaient été déjà dédommagés ou recasés. Si Laurent Gbagbo n’a pas pu commencer les travaux du troisième pont, il ne doit s’en prendre qu’à lui-même. Car il a eu tout le temps de le faire. Et les arguments comme la guerre ou le coût très élevé de l’ouvrage ne peuvent en aucun cas être brandis comme des excuses pour masquer son incompétence, comme essaye de le faire Notre Voie aujourd’hui. Ouattara ne peut pas être sur « les chantiers de Laurent Gbagbo ». Pour la simple raison qu’il n’en a jamais eus sous son règne. On peut se demander si l’intention de l’ancien président était vraiment de construire le troisième pont. D’autant que les faits poussant dans ce sens sont encore vivaces dans l’esprit de tous les Ivoiriens. Qui n’a pas vu Laurent Gbagbo poser la première pierre du quatrième pont reliant Azito à l’île Boulay qui devrait porter son nom ? En tout cas tout Ivoirien en âge de comprendre en a entendu parler. Comment comprendre que l’on n’a pas encore réussi à entamer les travaux du troisième pont et qu’on songe au quatrième ? La seule explication qui tienne est l’incapacité d’un dirigeant à traduire en réalité un projet que lui a pourtant légué clé en main son prédécesseur. Ouattara ne prétend pas avoir inventé l’eau chaude. Mais lui au moins, il a réussi en moins de cinq mois, dans des circonstances difficiles, à mettre en œuvre le vieux projet de 15 ans que Henri Konan Bédié a laissé et que Laurent Gbagbo n’a pas été capable de réaliser malgré ses dix ans de règne. Dire que le pont de Jacqueville est un autre chantier de Laurent Gbagbo est également fait preuve de malhonnêteté intellectuelle. La construction du pont de Jacqueville est un vieux projet qui date de l’ère du président Félix Houphouët-Boigny. Jacqueville était lié au reste du pays par la route jusqu’à la création du canal de Vridi. A l’époque déjà, il était question de désenclaver Jacqueville par un pont. C’est d’ailleurs cette doléance qui tarde à se réaliser que les populations Aladjan, Ahizi et Avikam ont réitérée à Laurent Gbagbo lors de son passage dans cette ville en 2009. On se souvient qu’il avait annoncé en fanfare le début des travaux dans « quelques semaines ». Est-ce parce qu’il a annoncé qu’il construirait le pont de Jacqueville qu’il peut en réclamer la paternité ? A-t-il envoyé un seul tracteur dans cette ville pour commencer les travaux qui auraient été interrompus par la situation sociopolitique ? Il faut qu’on arrête de prendre les Ivoiriens pour des nez percés. Le prolongement de l’autoroute de Grand Bassam, la construction du pont de la Marahoué et tous les grands ouvrages sont des projets prévus depuis fort longtemps. Mieux, ils font partie du grand plan d’urbanisation et de construction prévu par le grand bâtisseur qu’était le président Félix Houphouët-Boigny. Son successeur Henri Konan Bédié, dès son accession au pouvoir, s’est lancé dans cette vision. Laurent Gbagbo qui était plus préoccupé à pérenniser son pouvoir autocratique, ne pouvait en faire ses priorités. La pruve., rien n’a été bâti. Les grands diseurs n’étant pas de grands faiseurs, Laurent Gbagbo a passé tout son temps à bavarder. Ouattara, pour sa part, a décidé de travailler et de mettre les Ivoiriens au travail. Rendez-vous dans cinq ans pour le premier bilan. Pour le reste, comme lui-même l’a si bien dit lors de la visite du Premier ministre français François Fillon en juillet dernier, « les chiens aboient, la caravane passe ».
Jean-Claude Coulibaly
Paroles contre actions
Ce qui n’est pas du tout vrai. Car raisonner ainsi serait faire fausse route. Les besoins d’une collectivité appartiennent à la collectivité. Et le mérite ne revient qu’à celui qui aura la capacité et la compétence de les traduire en réalité. Laurent Gbagbo a certes parlé de ces projets entre deux meetings de campagne électorale. Il a peut-être même eu l’intention de les réaliser. Mais ce n’était que de bonnes intentions. Car parler de « chantiers » avec Laurent Gbagbo s’est donc trop dire. Pour le troisième pont, il a eu tout le temps de commencer les travaux. Pendant plus de cinq ans, la Côte d’Ivoire est restée dans une période de ni guerre ni paix où rien ne s’est passé. De 2005 à 2010, la Côte d’Ivoire n’a pas connu de crise majeure. A part quelques échauffourées pendant les audiences foraines et pendant le processus d’identification que le FPI, lui-même, a pris le soin de susciter par sa volonté farouche de ne pas aller aux élections. Et durant tout ce temps, a-t-on vu un tracteur ou une pelleteuse près du site où se dérouleront les travaux du troisième pont ? Non. Au contraire. Pendant toutes ces années, Laurent Gbagbo se contentera de dénoncer le contrat qui liait l’Etat ivoirien à Bouygues, sous prétexte qu’il aurait trouvé une offre plus alléchante auprès des Chinois. Alors que le financement du projet était déjà bouclé par le gouvernement du président Bédié et que les déguerpis avaient été déjà dédommagés ou recasés. Si Laurent Gbagbo n’a pas pu commencer les travaux du troisième pont, il ne doit s’en prendre qu’à lui-même. Car il a eu tout le temps de le faire. Et les arguments comme la guerre ou le coût très élevé de l’ouvrage ne peuvent en aucun cas être brandis comme des excuses pour masquer son incompétence, comme essaye de le faire Notre Voie aujourd’hui. Ouattara ne peut pas être sur « les chantiers de Laurent Gbagbo ». Pour la simple raison qu’il n’en a jamais eus sous son règne. On peut se demander si l’intention de l’ancien président était vraiment de construire le troisième pont. D’autant que les faits poussant dans ce sens sont encore vivaces dans l’esprit de tous les Ivoiriens. Qui n’a pas vu Laurent Gbagbo poser la première pierre du quatrième pont reliant Azito à l’île Boulay qui devrait porter son nom ? En tout cas tout Ivoirien en âge de comprendre en a entendu parler. Comment comprendre que l’on n’a pas encore réussi à entamer les travaux du troisième pont et qu’on songe au quatrième ? La seule explication qui tienne est l’incapacité d’un dirigeant à traduire en réalité un projet que lui a pourtant légué clé en main son prédécesseur. Ouattara ne prétend pas avoir inventé l’eau chaude. Mais lui au moins, il a réussi en moins de cinq mois, dans des circonstances difficiles, à mettre en œuvre le vieux projet de 15 ans que Henri Konan Bédié a laissé et que Laurent Gbagbo n’a pas été capable de réaliser malgré ses dix ans de règne. Dire que le pont de Jacqueville est un autre chantier de Laurent Gbagbo est également fait preuve de malhonnêteté intellectuelle. La construction du pont de Jacqueville est un vieux projet qui date de l’ère du président Félix Houphouët-Boigny. Jacqueville était lié au reste du pays par la route jusqu’à la création du canal de Vridi. A l’époque déjà, il était question de désenclaver Jacqueville par un pont. C’est d’ailleurs cette doléance qui tarde à se réaliser que les populations Aladjan, Ahizi et Avikam ont réitérée à Laurent Gbagbo lors de son passage dans cette ville en 2009. On se souvient qu’il avait annoncé en fanfare le début des travaux dans « quelques semaines ». Est-ce parce qu’il a annoncé qu’il construirait le pont de Jacqueville qu’il peut en réclamer la paternité ? A-t-il envoyé un seul tracteur dans cette ville pour commencer les travaux qui auraient été interrompus par la situation sociopolitique ? Il faut qu’on arrête de prendre les Ivoiriens pour des nez percés. Le prolongement de l’autoroute de Grand Bassam, la construction du pont de la Marahoué et tous les grands ouvrages sont des projets prévus depuis fort longtemps. Mieux, ils font partie du grand plan d’urbanisation et de construction prévu par le grand bâtisseur qu’était le président Félix Houphouët-Boigny. Son successeur Henri Konan Bédié, dès son accession au pouvoir, s’est lancé dans cette vision. Laurent Gbagbo qui était plus préoccupé à pérenniser son pouvoir autocratique, ne pouvait en faire ses priorités. La pruve., rien n’a été bâti. Les grands diseurs n’étant pas de grands faiseurs, Laurent Gbagbo a passé tout son temps à bavarder. Ouattara, pour sa part, a décidé de travailler et de mettre les Ivoiriens au travail. Rendez-vous dans cinq ans pour le premier bilan. Pour le reste, comme lui-même l’a si bien dit lors de la visite du Premier ministre français François Fillon en juillet dernier, « les chiens aboient, la caravane passe ».
Jean-Claude Coulibaly