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Sport Publié le mardi 13 septembre 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien / Primo Corvaro (Observateur FIFA) : ‘’Le ministre des Sports a exprimé un sentiment légitime, même si la manière nous a paru brutale’’

La Fédération internationale de football association (FIFA) a dépêché deux émissaires à Abidjan à la faveur de l’assemblée générale élective de la FIF du samedi 10 septembre 2011. L’un d’eux, en l’occurrence, l’Italien, Primo Corvaro, a fait des révélations à l’IA, à l’issue du scrutin.

Quelles sont vos impressions après l’AG élective de la FIF ?
Dans l’ensemble, nous pouvons dire que tout s’est déroulé dans la transparence. La Commission électorale a fait un travail remarquable. Elle a assuré cette tâche avec beaucoup de sérieux et de professionnalisme. L’atmosphère est sereine et nous sommes satisfaits.

Aviez-vous eu des appréhensions avant votre arrivée à Abidjan ?
Comme toujours, lorsqu’il y a des élections, vous savez, c’est comme une campagne électorale de la présidentielle dans un pays. Le ton peut monter, ça peut chauffer un tout petit peu à gauche ou à droite. Pour la Côte d’Ivoire, nous étions plutôt optimistes, dans la mesure où l’adoption des statuts nouveaux, s’est déroulée dans de bonnes conditions le 09 juillet 2011. Les acteurs du football ivoirien ont fait preuve d’une grande maturité. C’est pour dire que nous n’avons pas eu d’appréhensions. Si nous devrions avoir des appréhensions, c’est la capacité du nouveau président à gérer l’après Jacques Anouma. La nouvelle équipe doit être à la hauteur du travail qui a été fait jusque-là. Il faut que la Côte d’Ivoire gagne des trophées maintenant. Vous avez d’excellents joueurs, très talentueux et il faudrait que la nouvelle équipe travaille pour faire gagner des titres au pays. Jacques Anouma, le président sortant, a fait beaucoup, mais il n’a pas eu la chance de gagner une CAN.
Vous avez rendu un vibrant hommage à Jacques Anouma lors de votre intervention à l’AG. Pour vous, devrait-il rester à son poste ?
Oui, son bilan parle de lui-même. Il a fait beaucoup pour le football ivoirien. Président de la Fédération, ensuite membre du Comité exécutif de la CAF et de la FIFA c’est une personne qui a d’énormes expériences du football. Il a fait sa part et nous respectons son choix de ne plus se présenter pour un nouveau mandat à la tête de la FIF. Ceci dit, c’est la nouvelle équipe qui doit être à la hauteur et porter le football ivoirien vers des sommets.

Comment vous êtes-vous sentis lorsque le ministre des Sports, Légré Philippe, a dit haut et fort que l’Etat ne peut pas laisser le football dans le désordre en Côte d’Ivoire ?
Nous pensons que le ministre a exprimé un sentiment légitime, même si la manière nous a tous paru brutale. Nous ne sommes pas particulièrement inquiets, puisque nous avions eu à échanger avec le ministre des Sports dès notre arrivée à Abidjan. En Afrique et partout ailleurs, les autorités mettent beaucoup d’argent dans le football. Parce qu’elles savent à quel point le football est important dans la société. Nous croyons qu’il a dit, on va vous appuyer mais soyez à la hauteur, qu’on ne va pas accepter la pagaille, la bagarre etc. Nous supposons que c’était une façon de parler. Ce ne doit pas être une menace, dans la mesure où nous avons instruit les autorités sur la nécessité de saisir la FIFA quand il y aura problème en Côte d’Ivoire. C’est ensemble que nous pouvons gérer certaines crises. Avec le ministre, nous avions parlé du processus électoral, des différents candidats, comment il voyait ces élections et de l’aspect sécuritaire. Mais, nous avons insisté sur le fait que les autorités ne s’ingèrent pas dans les affaires de la Fédération. Nos principes sont clairs en la matière. Quelquefois, vous savez, la FIFA est perçue comme un ennemi des Etats. Nous savons à quel point les Etats jouent un rôle important dans le développement du football, mais cela doit se faire dans les normes. Le ministre ne devrait pas anticiper parce qu’il n’y a pas de problèmes. Jusqu’à présent, tout se passe bien. Il ne faut donc pas projeter des crises.

Selon vous, que faut-il en Afrique en général et en Côte d’Ivoire en particulier, pour que la Fédération de football soit autonome, qu’elle ne tende pas la main à l’Etat, comme on le voit en France ?
La réponse est relativement simple : trouver de l’argent ailleurs. La Côte d’Ivoire est un pays qui a assez de ressources. Certes, la crise postélectorale a causé beaucoup de problèmes au pays, mais il y a suffisamment d’acteurs économiques qui peuvent booster le football ivoirien. Cependant, l’appui des autorités reste indispensable. La construction de stades, des pelouses, la promotion du football sont à l’actif de l’Etat et cela se fait aussi en Europe, malgré l’autonomie des fédérations. Nous ne pouvons pas interdire l’Etat, car il a son rôle à jouer en dehors de l’ingérence au sein des fédérations.
Réalisé par Annoncia Sehoué
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