Le président de la République de Côte d`Ivoire, Alassane Ouattara, était hier l`invité de la 1ère
chaîne de télévision française, Tf1. Le chef de l`Etat a été interrogé sur plusieurs sujets de
l`actualité dans son pays et dans le monde. Ci-dessous, l`intégralité de l`entretien.
Vous avez pris vos fonctions à la présidence il y a quatre mois, après des semaines de guerre civile entre vos partisans et ceux de Laurent Gbagbo. Dans quel état se trouve la Côte d`Ivoire aujourd`hui?
La Côte d`Ivoire va mieux. Les moments difficiles sont passés. Nous avons maintenant la
paix. Nous sommes en période de réconciliation, et cela se passe bien. Nous sommes en
pleine construction de l`Etat de droit. Cela m`est cher. Et en même temps, nous nous attelons à faire en sorte que mon programme économique soit mis en œuvre pour améliorer le quotidien des Ivoiriens. Donc, ça va beaucoup mieux.
Concernant Laurent Gbagbo, où se trouve-t-il détenu ? Qui et où sera-t-il jugé ?
Laurent Gbagbo est actuellement en résidence à Korhogo dans de bonnes conditions. Il a été inculpé. Normalement, il devrait se trouver en prison. Mais pour le respect de la dignité et de la considération que nous avons pour un ancien chef d`Etat, il est en résidence. Une résidence bien équipée. Il sera jugé bien sûr en Côte d`Ivoire pour les crimes économiques pour lesquels il a déjà été inculpé. Il sera également jugé par la Cour pénale internationale à notre demande pour que le procès soit transparent.
Est-ce à dire que les exactions qui ont lieu d`un ou de l`autre côté, du côté de Laurent Gbagbo ou de votre côté, est-ce que vous avez souhaité que les auteurs soient jugés même s`il s`agit de vos partisans ?
Oui, vous savez, la loi sera la même pour tous. L`impunité ne sera pas tolérée. Ceux qui
devront passer devant le juge le seront. Nous ne ferons pas d`exception. Donc, les violations
des droits, les crimes, seront punis.
On va parler des relations entre la France et la Côte d`Ivoire. Elles sont toujours très fortes.
Est-ce que vous voyez un accroissement de la coopération économique entre les deux pays ?
Oui, beaucoup. D`abord, la France nous a aidés à régler les salaires dès le départ de Laurent Gbagbo. Un prêt important de 400 millions d`Euros. Ensuite, nous avons été privilégiés d`avoir la visite du président français à l`occasion de mon investiture quelque temps après la visite du Premier ministre français. Les investisseurs, surtout français reviennent. Je crois que la situation s`améliore de jour en jour. De toutes les façons, les relations sont excellentes. Et je pense que si un renforcement était possible, ce serait renforcé davantage.
Comment est-ce que vous allez consolider la relance économique de votre pays qui forcément accuse le coup après des mois de guerre civile ?
Déjà même avant la crise, pendant la campagne électorale, j`ai indiqué à mes compatriotes que je leur proposais un programme économique et financier d`à peu près 15 milliards d`Euros.
C`est ce programme que nous avons commencé à appliquer. Les financements viennent, plus rapidement que nous avions espéré. Par conséquent, tous les grands travaux commenceront.
Les constructions de ponts, les constructions de barrages hydroélectriques, les infrastructures reliant les pays voisins, les chemins de fer. La Côte d`Ivoire va connaître, en 2012, un taux de croissance de 8%, quatre fois le taux de croissance en France.
Dans l`actualité française, l`avocat Robert Bourgi a accusé Jacques Chirac et Dominique de
Villepin d`avoir reçu de l`argent en provenance des pays d`Afrique, notamment de la Côte
d`Ivoire sous la période de Laurent Gbagbo. Est-ce que vous confirmez ces allégations qui
sont démenties par les intéressés ?
Vous savez, moi, j`étais opposant, donc je n`avais pas accès à ces informations si elles sont
vérifiées ou elles sont réelles.
M Koulibaly, qui est président de l`Assemblée nationale, affirme qu`il s`agit de trois millions
d`Euros qui sont partis d`Abidjan vers Paris.
Quel dommage pour la Côte d`Ivoire si c`était vrai !
Propos recueillis par Paul Koffi
chaîne de télévision française, Tf1. Le chef de l`Etat a été interrogé sur plusieurs sujets de
l`actualité dans son pays et dans le monde. Ci-dessous, l`intégralité de l`entretien.
Vous avez pris vos fonctions à la présidence il y a quatre mois, après des semaines de guerre civile entre vos partisans et ceux de Laurent Gbagbo. Dans quel état se trouve la Côte d`Ivoire aujourd`hui?
La Côte d`Ivoire va mieux. Les moments difficiles sont passés. Nous avons maintenant la
paix. Nous sommes en période de réconciliation, et cela se passe bien. Nous sommes en
pleine construction de l`Etat de droit. Cela m`est cher. Et en même temps, nous nous attelons à faire en sorte que mon programme économique soit mis en œuvre pour améliorer le quotidien des Ivoiriens. Donc, ça va beaucoup mieux.
Concernant Laurent Gbagbo, où se trouve-t-il détenu ? Qui et où sera-t-il jugé ?
Laurent Gbagbo est actuellement en résidence à Korhogo dans de bonnes conditions. Il a été inculpé. Normalement, il devrait se trouver en prison. Mais pour le respect de la dignité et de la considération que nous avons pour un ancien chef d`Etat, il est en résidence. Une résidence bien équipée. Il sera jugé bien sûr en Côte d`Ivoire pour les crimes économiques pour lesquels il a déjà été inculpé. Il sera également jugé par la Cour pénale internationale à notre demande pour que le procès soit transparent.
Est-ce à dire que les exactions qui ont lieu d`un ou de l`autre côté, du côté de Laurent Gbagbo ou de votre côté, est-ce que vous avez souhaité que les auteurs soient jugés même s`il s`agit de vos partisans ?
Oui, vous savez, la loi sera la même pour tous. L`impunité ne sera pas tolérée. Ceux qui
devront passer devant le juge le seront. Nous ne ferons pas d`exception. Donc, les violations
des droits, les crimes, seront punis.
On va parler des relations entre la France et la Côte d`Ivoire. Elles sont toujours très fortes.
Est-ce que vous voyez un accroissement de la coopération économique entre les deux pays ?
Oui, beaucoup. D`abord, la France nous a aidés à régler les salaires dès le départ de Laurent Gbagbo. Un prêt important de 400 millions d`Euros. Ensuite, nous avons été privilégiés d`avoir la visite du président français à l`occasion de mon investiture quelque temps après la visite du Premier ministre français. Les investisseurs, surtout français reviennent. Je crois que la situation s`améliore de jour en jour. De toutes les façons, les relations sont excellentes. Et je pense que si un renforcement était possible, ce serait renforcé davantage.
Comment est-ce que vous allez consolider la relance économique de votre pays qui forcément accuse le coup après des mois de guerre civile ?
Déjà même avant la crise, pendant la campagne électorale, j`ai indiqué à mes compatriotes que je leur proposais un programme économique et financier d`à peu près 15 milliards d`Euros.
C`est ce programme que nous avons commencé à appliquer. Les financements viennent, plus rapidement que nous avions espéré. Par conséquent, tous les grands travaux commenceront.
Les constructions de ponts, les constructions de barrages hydroélectriques, les infrastructures reliant les pays voisins, les chemins de fer. La Côte d`Ivoire va connaître, en 2012, un taux de croissance de 8%, quatre fois le taux de croissance en France.
Dans l`actualité française, l`avocat Robert Bourgi a accusé Jacques Chirac et Dominique de
Villepin d`avoir reçu de l`argent en provenance des pays d`Afrique, notamment de la Côte
d`Ivoire sous la période de Laurent Gbagbo. Est-ce que vous confirmez ces allégations qui
sont démenties par les intéressés ?
Vous savez, moi, j`étais opposant, donc je n`avais pas accès à ces informations si elles sont
vérifiées ou elles sont réelles.
M Koulibaly, qui est président de l`Assemblée nationale, affirme qu`il s`agit de trois millions
d`Euros qui sont partis d`Abidjan vers Paris.
Quel dommage pour la Côte d`Ivoire si c`était vrai !
Propos recueillis par Paul Koffi