Augustin Sidy Diallo est-il allé à la CAF pour effacer les traces laissées par son élection à la présidence de la Fédération ivoirienne de football (FIF) ? La question garde toute son importance à la lueur des propos confiés par le tout nouveau patron du football ivoirien à Issa Hayatou, le président de la CAF. « Le football n’a pas de parti. Il appartient à toute la population, sans distinction aucune », a-t-il dit à ce dernier, au cours de leur entrevue rapportée par le site de la CAF. Dans la fièvre de la campagne, le candidat Salif Bictogo avait été accusé de servir de béquille sportive à un camp politique en totale dégringolade sur le terrain. Des rumeurs avaient aussi circulé, faisant cas d’interférences politiques dans la course à la maison de verre de Treichville dont le bénéficiaire serait Augustin Sidy Diallo, laissant du coup apparaitre une forte odeur politique autour du scrutin du 10 septembre 2010. Pour ne pas arranger les choses, le ministre des Sports et Loisirs, Philippe Legré n’avait pas manqué d’avertir, devant les émissaires de la FIFA, que le gouvernement ivoirien prendrait toutes ses responsabilités pour parer à tout désordre dans le football. Pour dissiper toute tentation de voir son mandat comme une prime du politique, Augustin Sidy Diallo a cru bon de préciser devant le patron du football africain que le football ivoirien est en dehors de la politique. C’est l’affaire des sportifs ivoiriens. Cette précision était d’autant plus nécessaire que l’opinion sportive s’explique difficilement le fait que Jacques Anouma, le président en exercice de la FIF, ait renoncé à briguer un autre mandat alors qu’il avait le soutien quasi unanime des clubs de football de Côte d’Ivoire. Cette opinion a fortement suspecté la main du politique dans le renoncement du président Anouma à se succéder. Lors de sa réception par Issa Hayatou le samedi 25 septembre au siège de la CAF, Sidy Diallo était en compagnie de Dieng Ousseynou et Jacques Anouma, ses prédécesseurs à la FIF. Dieng et Anouma avaient coanimé une conférence de presse pour dire qu’ils n’étaient pas candidats au fauteuil du troisième étage de la maison de verre de Treichville. Ils étaient au Caire pour crédibiliser que le football n’est effectivement pas une affaire de parti. A défaut de convaincre les clubs ivoiriens que Sidy est le meilleur cheval, ils peuvent rassurer Issa Hayatou de la capacité de leur successeur à continuer leurs œuvres à la tête de la FIF.
Litié BOAGNON
Litié BOAGNON