C’est aujourd’hui que l’université de Bouaké retourne officiellement sur son site. Un retour qui n’est pas sans difficultés tant pour les étudiants que pour l’administration.
«J’ai décidé de louer une maison avec deux autres camarades. De préférence dans le quartier Ahougnansou, non loin de l’université», indique Blandine N’Guessan, étudiante en deuxième année de lettres modernes à l’université de Bouaké à Abidjan. «Moi par contre, je me suis déjà trouvée un tuteur », se réjouit Agnès Koffi, sa voisine d’amphi. Comme elles, ils sont nombreux les étudiants qui préparent activement leur retour dans la capitale de la paix. Ils s’organisent en petits groupes ou individuellement. Le temps est bien compté. La nouvelle a surpris plus d’un en juin dernier. Le gouvernement, en décidant du retour de l’université de Bouaké sur son site d’origine, a cru bien faire. Hélas, cette information ne fait pas que des heureux. Ce mardi 20 septembre, nous sommes à l’Ecole normale supérieure (Ens) de Cocody. Les étudiants pour la plupart de l’unité de formation et de recherche (Ufr) communication, milieu et société (Cms) sont en pleine composition. Depuis l’annonce du retour, les enseignants mettent tout en œuvre pour terminer l’année académique 2009-2010. Dans cet espace, entre deux programmations, l’anxiété se lit sur les visages et les langues se délient. Une question revient sur les lèvres. Le minimum de conditions est-il réuni pour un retour ? Ils sont nombreux ceux qui veulent louer des maisons. «Je veux m’associer avec deux ou trois personnes pour louer une maison. Actuellement, mes camarades sont hésitants», s’inquiète Evariste Yapo, étudiant en sciences économiques. Selon Abdoul-Karim Diomandé, la solution se résume en la cité universitaire du campus. «Malheureusement, je ne sais pas si je pourrai avoir une chambre disponible là-bas. Avec le retour, de nombreux camarades ont déjà réservé des chambres par personnes interposées. En plus, il faut débourser près de 40.000 f Cfa pour l’acquisition d’une chambre », souligne-t-il. Pour lui, avoir une chambre en cité règle le problème de la restauration. «Pour nous qui ne sommes pas des habitués de la ville, il sera difficile de se nourrir. D’après nos informations, il existe sur place un restaurant, donc une solution. Il sera facile pour moi de me restaurer», espère-t-il.
Les enseignants préoccupés
Pour beaucoup de compagnons de Diomandé, notamment les étudiants en fin de cycle, l’une des solutions est de faire une maîtrise appliquée. Ces personnes ne veulent pas partir. Elles préfèrent rester sur place et mettre fin ainsi à leurs études. Ils ont été nombreux à signer des fiches d’abandon pour changer d’options. « A Bouaké, je ne pense pas avoir les outils nécessaires pour faire mes recherches. Tout le monde sait ce qu’a traversé cette ville. Les étudiants qui sont sur place ont des difficultés. Il n’y a pas de bibliothèques, ni de centres de recherches pour faciliter l’encadrement. Je préfère faire une maîtrise appliquée et m’arrêter-là », indique-t-il. Les enseignants aussi ont des préoccupations. Selon le Pr Célestin Dadié, chef du département de lettres modernes, tout ce qui est précipité pose problème. Son retour dans cette localité sera progressif. Pas question, pour le moment, de partir avec sa famille. « Il y a une spéculation terrible sur les prix des loyers là-bas. Avec le retour, les loyers sont majorés. Dans un premier temps, je compte faire des allers et retours. Néanmoins, je vais louer un studio », clame-t-il. Le Dr grammairien Irié ne compte pas s’installer dans cette ville. « Nos enfants sont scolarisés à Abidjan. Il ne sera pas facile, pour eux, de résider dans cette ville», explique-t-il. Il y a 4 mois, le président de l`université de Bouaké, Pr Lazare Marcelin Poamé, s’est dit heureux de la décision du gouvernement. En attendant la reconstruction de l`université sur un site déjà trouvé grâce au préfet de région, des salles seront utilisées dans les établissements privés de Bouaké.
S.S (stagiaire)
«J’ai décidé de louer une maison avec deux autres camarades. De préférence dans le quartier Ahougnansou, non loin de l’université», indique Blandine N’Guessan, étudiante en deuxième année de lettres modernes à l’université de Bouaké à Abidjan. «Moi par contre, je me suis déjà trouvée un tuteur », se réjouit Agnès Koffi, sa voisine d’amphi. Comme elles, ils sont nombreux les étudiants qui préparent activement leur retour dans la capitale de la paix. Ils s’organisent en petits groupes ou individuellement. Le temps est bien compté. La nouvelle a surpris plus d’un en juin dernier. Le gouvernement, en décidant du retour de l’université de Bouaké sur son site d’origine, a cru bien faire. Hélas, cette information ne fait pas que des heureux. Ce mardi 20 septembre, nous sommes à l’Ecole normale supérieure (Ens) de Cocody. Les étudiants pour la plupart de l’unité de formation et de recherche (Ufr) communication, milieu et société (Cms) sont en pleine composition. Depuis l’annonce du retour, les enseignants mettent tout en œuvre pour terminer l’année académique 2009-2010. Dans cet espace, entre deux programmations, l’anxiété se lit sur les visages et les langues se délient. Une question revient sur les lèvres. Le minimum de conditions est-il réuni pour un retour ? Ils sont nombreux ceux qui veulent louer des maisons. «Je veux m’associer avec deux ou trois personnes pour louer une maison. Actuellement, mes camarades sont hésitants», s’inquiète Evariste Yapo, étudiant en sciences économiques. Selon Abdoul-Karim Diomandé, la solution se résume en la cité universitaire du campus. «Malheureusement, je ne sais pas si je pourrai avoir une chambre disponible là-bas. Avec le retour, de nombreux camarades ont déjà réservé des chambres par personnes interposées. En plus, il faut débourser près de 40.000 f Cfa pour l’acquisition d’une chambre », souligne-t-il. Pour lui, avoir une chambre en cité règle le problème de la restauration. «Pour nous qui ne sommes pas des habitués de la ville, il sera difficile de se nourrir. D’après nos informations, il existe sur place un restaurant, donc une solution. Il sera facile pour moi de me restaurer», espère-t-il.
Les enseignants préoccupés
Pour beaucoup de compagnons de Diomandé, notamment les étudiants en fin de cycle, l’une des solutions est de faire une maîtrise appliquée. Ces personnes ne veulent pas partir. Elles préfèrent rester sur place et mettre fin ainsi à leurs études. Ils ont été nombreux à signer des fiches d’abandon pour changer d’options. « A Bouaké, je ne pense pas avoir les outils nécessaires pour faire mes recherches. Tout le monde sait ce qu’a traversé cette ville. Les étudiants qui sont sur place ont des difficultés. Il n’y a pas de bibliothèques, ni de centres de recherches pour faciliter l’encadrement. Je préfère faire une maîtrise appliquée et m’arrêter-là », indique-t-il. Les enseignants aussi ont des préoccupations. Selon le Pr Célestin Dadié, chef du département de lettres modernes, tout ce qui est précipité pose problème. Son retour dans cette localité sera progressif. Pas question, pour le moment, de partir avec sa famille. « Il y a une spéculation terrible sur les prix des loyers là-bas. Avec le retour, les loyers sont majorés. Dans un premier temps, je compte faire des allers et retours. Néanmoins, je vais louer un studio », clame-t-il. Le Dr grammairien Irié ne compte pas s’installer dans cette ville. « Nos enfants sont scolarisés à Abidjan. Il ne sera pas facile, pour eux, de résider dans cette ville», explique-t-il. Il y a 4 mois, le président de l`université de Bouaké, Pr Lazare Marcelin Poamé, s’est dit heureux de la décision du gouvernement. En attendant la reconstruction de l`université sur un site déjà trouvé grâce au préfet de région, des salles seront utilisées dans les établissements privés de Bouaké.
S.S (stagiaire)