Rapide, mais efficace et fructueux. La visite de jeudi du Président Alassane Ouattara à Accra a tenu toutes ses promesses. Le Président ivoirien a quitté Accra en renforçant ses relations personnelles avec son «ami» John Evans Atta Mills, son homologue. Mais surtout en renforçant les relations entre les deux pays, en relançant leur coopération dans divers domaines. Mais le plus important est sans doute l’isolement en réalité de ses opposants qui se sont retirés au Ghana. Ces opposants devraient oublier leurs bras armés qui devront déménagés vers un pays un peu plus loin de la Côte d’Ivoire. Les partisans de Laurent Gbagbo perdront également leurs otages, les citoyens ordinaires refugiés au Ghana. Avec l’accord tripartite Ghana-Côte d’Ivoire-HCR, même si on parle de « rapatriement volontaire », beaucoup seront contraints de fait de regagner leur terre natale, la Côte d’Ivoire. Ni le Ghana ni le HCR ne pourront se soustraire à leur signature. Bien sûr, la Côte d’Ivoire également qui devrait réunir un minimum de conditions et donner un minimum de garanties pour leur retour. Excepté la poursuite devant les tribunaux de tous ceux qui ont commis des crimes de sangs ou économiques. Sur ce point Ouattara s’est toujours montré intransigeants. Visiblement, il a convaincu le Président ghanéen dont le pays devrait donner des suites aux commissions rogatoires et aux mandats d’arrêts émis par la justice ivoirienne. Une victoire certes pour cette justice, mais diplomatique et politique pour le Président Ouattara. Du coup, ses opposants devront faire profil bas dans leur pays d’accueil. John Atta Mills a été clair : « Le Ghana n’encouragerait, ne tolérerait ni ne soutiendrait aucune activité de déstabilisation de la part des réfugiés ivoiriens à partir de son territoire. Ils doivent se conformer à nos lois et aux lois internationales. Nous les encourageons à rentrer chez eux ». Qu’attendre de plus ? Sinon que les deux pays reprennent leur coopération normalement comme avant. Cela aussi a été acquis. Les coopérations stratégique et économique vont reprendre. Des commissions mixtes vont se réunir avant la fin de l’année. Et même une visite du Chef de l’Etat Ghanéen est prévue. Du chemin a été fait. Discrètement, Alassane Ouattara a marqué le Ghana et son Président afin d’obtenir ces résultats. Il est beaucoup rare d’obtenir de telles suites en à peine 6 mois. Ouattara s’est assuré le soutien d’un voisin qui ne s’est pas vraiment montré enthousiaste à son accession au pouvoir. Mais peu lui importe. L’essentiel est de se construire une atmosphère paisible pour dérouler son programme. Et aussi rassurer ses compatriotes que personne ne viendra d’ailleurs pour déranger leur quiétude. C’est désormais le cas. Lui qu’on soupçonne de peu de génie politique a fait mentir bien de gens.
KIGBAFORY Inza
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