Ah qu’est-ce qu’on te doit comme fortune mon cher Football ... Encore une fois, tu nous as rassemblés, dans les stades, sur les pelouses, autour du ballon, par le jeu, la liberté, la création, les émotions, les instincts. Tu nous as captivés , fascinés , oxygénés , insufflé ce propre humanisme perdu ...Oui grâce à toi , FOOTBALL , nous redevenons des hommes , avec les mêmes joies, les mêmes douleurs , les mêmes aspirations , les mêmes fatalités ... En 48h , au Stade Camille Chamoun de Beyrouth , d’abord , j’ai vu 35. 000 Libanais en joie communier avec Mohammad Ghaddar , Hassan Maatouk face aux champions d’Arabie venus du Koweït , avec comme juge un voisin Japonais ... Deux jours plus tôt, à Marrakech, j’ai vu des Lions de l’Atlas retrouver le génie de leurs aînés Bouderbala, Timoumi, Faras ... A Paris, j’ai vu une France souffrir sans rompre, renaître dans la douleur, se retrousser les manches et revenir de loin... En face, la Bosnie Herzégovine du fascinant “Prince du Parc” Susic, nous enchantait par ses valeurs, ses prises de balle, sa discipline, et nous démontrait que labeur, force , abnégation ne sont pas antinomiques à l’instinct, à l’aventure, à l’art ... Cet instinct brillera toujours en Afrique, bien sûr, ou j’ai vu le Syli national de Guinée devenir éternel ... avec dans les gênes de ses héritiers, le sang sacré des Bangaly Sylla, Chérif Souleymane, Petit Sory, Mory Koné ... A Caracas , j’ai vu le tendre et beau Venezuela battre l’Argentine pour la première fois de son histoire, avec dix nouveaux joueurs de champ utilisés par son maître d’entraîneur César Faria... Partout, sur tous les continents, dans les villages et contrées les plus reculées du monde, Football, tu nous as ainsi rassemblés, pauvres, affamés, rois, tyrans, jaunes, rouges, noirs ... Tu nous as fait fêter, tu nous as récréés, amusés, passionnés... Tu nous a permis d’oublier ce monde monstrueux fabriqué de nos propres pauvres mains, tu nous as présenté une fois de plus, le monde merveilleux qui aurait dû être le nôtre, celui du sourire, de la solidarité, de l’égalité dans la différence, du plaisir, du jeu, de l’insouciance... Football, permets moi cette supplication : Toi qui crée tant de bonheur à partir de ta seule balle, intercède pour nous auprès du Tout-Puissant... pour qu’il nous transforme l’ONU en Fifa, les politiciens en dirigeants de Fédérations, les militaires en entraîneurs, les égoïstes, les méchants en joueurs de classe mondiale ou en camarades du dimanche ... Football ce que tu fais est déjà miraculeux et, plus que jamais, nous avons besoin de toi ... Football, reste avec nous, je t’en supplie ...
Nasser El Fadel
Nasser El Fadel