Entamée le mercredi dernier par le service des urgences médicales où deux médecins et un infirmier ont été molestés par des soldats des FRCI en visite à un malade, la grève de protestation du personnel médical et paramédical du Chu de Treichville avait été étendue le jeudi 13 octobre 2011 à tous les services. Le mot d’ordre de grève générale dans toutes les unités de soins de cet établissement sanitaire qui courait depuis ce jour pour un délai «illimité» n’aura duré que 24 heures. Il a été levé finalement hier vendredi 14 octobre 2011 suite à la médiation de la ministre de la Santé qui était aux côtés des agents pour les rassurer des nouvelles dispositions prises par le gouvernement pour éviter toute bastonnade par des hommes armés. Bien avant, réunis en assemblée générale, les praticiens de santé ont asséné leurs vérités à leur ministre de tutelle à qui, ils reprochent de les livrer à la vindicte en les accusant publiquement de détourner les médicaments ou de rançonner les malades. « Les accusations publiques sans preuve et sans fondement contre les personnels de santé taxés de racketteurs nous livrent à la vindicte populaire. Il suffit que nous exprimions un besoin réel pour exercer notre art pour que, suite à ce qui se dit par notre ministre de tutelle, ce soit la porte ouverte aux incompréhensions, aux injures et aux bastonnades. Une tutelle ne livre pas, elle couvre plutôt. Ce qui n’est pas le cas et il faut que cela change », a protesté Fofana Ahmed, porte-parole du collectif des syndicats de santé du CHU. Sans tomber dans la polémique, la ministre N’Dri Yoman a rassuré les agents de son soutien dans «cette épreuve» et les a exhortés à rouvrir les services pour soulager les usagers. C’est cet appel qui a été entendu puisque le mot d’ordre de grève a été levé et les personnels ont repris le service.
M Tié Traoré
M Tié Traoré
