L’académie des sciences des arts, des cultures et des diasporas africaines (Ascad) a organisé jeudi dernier, à l’Assemblée nationale, au Plateau, sa première conférence publique de l’année 2011 sous le thème central «Variations de la Pluviométrie en Côte d’Ivoire et Changements Climatiques : Implications Environnementales et Agronomiques». C’est le prof Prof. Crépin B. Pene, Agronome Hydraulicien-Climatologiste, directeur de Recherches Afrique de l’Ouest et du Centre qui a présenté ce thème devant ses pairs académiciens et des invités. Pour ce dernier, depuis les années 1960 et 1970, la Côte d’Ivoire et l’Afrique tropicale humide connaissent une baisse notable de la pluviométrie. Une situation qui s’explique par les pratiques culturales extensives et itinérantes, surpâturage, exploitation forestière irrationnelle et frein à la politique de reboisement. Ainsi pour lui, ce tableau sombre est une menace pour la sécurité alimentaire, le développement durable et la lutte contre la pauvreté. Avec donc des méthodes scientifiques, il a expliqué la répartition de la pluviométrie des différentes zones climatiques de la Côte D’Ivoire. Le constat général qui ressort de cette analyse est que la pluviométrie s’est beaucoup réduite en Côte d’Ivoire. Il a expliqué que cela est dû à des faits. A savoir, les éruptions volcaniques, les rejets Co2, H2so4, la circulation océanique d’origine thermo haline, la Plongée des eaux froides des hautes latitudes et la circulation sous-marine vers les basses latitudes; la circulation des eaux chaudes des basses latitudes vers les hautes Interactions océan atmosphère (Enso) . Il a ajouté aussi, la combustion des énergies fossiles, l’industrialisation classique. Au niveau de l’agriculture, il a parlé de la déforestation. Ce phénomène a cependant des répercutions sur l’agriculture. Notamment, le déplacement et raccourcissement des saisons culturales, l’insécurité alimentaire, le manque de terre au nord et centre et l’effondrement de l’ex-boucle de cacao et la migration des populations rurales vers l’ouest avec comme corollaire la pression foncière. Au niveau de l’environnement, il y a le surpâturage au centre et nord avec la dégradation des sols, la déforestation accélérée, les feux de brousse accru et parfois dévastateur, une perte de biodiversité végétale et animale. Concernant l’élevage et la pêche, on a l’appauvrissement des pâturages naturels et la transhumance bovine aggravée, la surpêche dans les plans d’eau continentale et la recrudescence des conflits agriculteurs éleveurs. Pour remédier à cette situation, le prof Crépin Pene a souhaité qu’un certain nombre de dispositions soient prises à savoir l’énergie renouvelable par l’hydroélectricité marémotrice, éolienne, géothermique, thermo-solaire, biocombustibles, biocarburants et la réduction empreinte carbone. Elle va se traduire par la baisse du thermostat, du produit recyclable, de la préférence des produits locaux. Et aussi faire les trajets courts à la marche ou à vélo et la préférence du train à l’avion, le reboisement pour fixer le co2 et le tri des déchets pour compostage. Le conférencier a aussi souhaité la prise de conscience internationale ou sous-régionale pour promouvoir des actions de mitigation concertées ; promouvoir en Afrique tropicale humide, une organisation intergouvernementale en complément du Cils visant à fédérer les nouvelles stratégies de Recherche et de développement en réponse à la désertification…
Renaud Djatchi
Renaud Djatchi