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Société Publié le samedi 5 novembre 2011 | Le Temps

Tabaski : Ça ne va pas dans les ménages

C’est demain 6 novembre que la Communauté musulmane de Côte d’Ivoire, à l’instar de celle du monde (en fonction du fuseau horaire) va célébrer la Tabaski ou la fête du mouton. Malheureusement, pour beaucoup de ménages ivoiriens, le prix du mouton de la fête reste hors de portée. Même si nous dit-on le parc à bétail a été bien achalandé. Le ministre ivoirien du Commerce qui était le jeudi dernier à l’abattoir de Port-Bouët, à l’occasion de la 5e édition de la Foire de la Tabaski, l’a bien reconnu même s’il soutient que les prix sont relativement meilleurs. Selon Dagobert Bannzio, les informations en sa possession font état de ce que les prix oscillent 30 mille et 120 mille Fcfa. Mais sur le terrain, c’est tout autre chose. Car, il faudra payer le prix fort pour s’offrir une bête qui puisse satisfaire la famille et les voisins qui viendront. Aussi, pour confectionner les mets succulents pour la fête ou la pitance quotidienne, il faut encore débourser beaucoup. Les prix par tête de bélier oscillent entre 45 mille Fcfa et 85 mille Fcfa. Et pourtant, «au lendemain de la crise post-électorale, rapporte le site www.Koaci.com, des solutions miracles avaient été annoncées pour sortir tous les ivoiriens du gouffre. L’amélioration des conditions de vie des populations, parmi lesquelles, des plans de lutte contre la vie chère». Pour cela, la réduction des coûts de produits sur le marché, cheville ouvrière de la lutte contre la "vie chère" aurait déjà eu ses effets, selon certaines autorités du gouvernement en place. Cependant, les différentes investigations et avis recueillis sur le terrain, et au sein de la population donnent à croire que jusqu’aujourd’hui rien n’a changé. «Rien n’a changé», nous confirme Mme Cherif, commerçante au grand marché d’Abobo et interrogé à ce sujet, ce jeudi 3 novembre 2011. Car selon elle, après la crise, certains produits auraient particulièrement augmenté sur le marché. «Avec l’exemple du poisson qui fait l’objet de son commerce, le carton auparavant à 18.000 Fcfa serait passé à 27.000 Fcfa. Une inflation générale, d’environ 10.000 Fcfa. Si Mme Cherif se plaint de l’inflation, Adeline, vendeuse de gombo et d’aubergine dans le même marché, souffrirait de la réticence et de la rareté des clients». Rapporte le site. «La crise a multiplié les commerçants. Tout le monde vend», nous explique cette dernière. Peu de clients pour plus de commerçants, donc la baisse des recettes, tout ceci causerait ses pertes. Pour Salimata Diomandé, tous les aliments de consommation sont disponibles, mais «la cherté subsiste». Vendeuse de légume au marché d’Abobo, elle annonce le prix du kilogramme d’oignon et de pomme de terre, qui étaient de 300 Fcfa, serait passé de 450 à 500 Fcfa. Ouattara Fatou, quant à elle, se veut optimiste. Spécialisée dans la vente de riz en gros et détail, elle confirme l’augmentation de la vie chère. Une inflation générale d’environ 5.000 Fcfa sur toutes les qualités de riz. Ainsi de 16.000 Fcfa, le sac de 50 kilogrammes, on serait aujourd’hui à presque 21.000 Fcfa. Pour Mme Zoro Lou Rose «la vie devient de plus en plus chère, et le président ne réagit toujours pas». «Nos biens sont détruits et l’argent, on en trouve plus». Contrairement aux communs avis, Tidiane, consommateur et commerçant voit les choses différemment. «De 2002 aux élections, c’était difficile, maintenant il y a du mieux». Quant à Moudji, de la grande boucherie du marché d’Abobo, sa souffrance serait liée à la diminution du stock de viande. «Nos partenaires Cedeao ont réduit de moitié, le stock de livraison des animaux». Ce qui justifierait pour sa part le coût élevé du kilogramme de viande sur le marché. Auparavant à 1700 Fcfa, le prix serait aux jours d’aujourd’hui à 2000 Fcfa. Des recommandations à l’attention du nouveau venu, le président Alassane Ouattara sont faites. «Faites mieux que votre prédécesseur, car la vie est toujours chère» signe Brice étudiant dans une grande école. En somme, avec «Ado Solutions», dans les cuisines, les chats sont couchés dans les trépieds et refusent de bouger. C’est dans ce contexte d’inflation que le gouvernement ivoirien sous le prétexte de faire baisser les prix de la viande de volaille et des produits de volaille à la consommation veut prendre une décision qui faire grogner les producteurs locaux de volailles. Sans même consulter, les membres de l’Interprofession des Avicole (Ipravi), le gouvernement sur proposition du ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques, vient de faire baisser le taux de prélèvement sur la viande de volaille et produits de volailles importés hors Cedeao de 1000 Fcfa à 400 Fcfa par kilogramme. Une mesure dont l’annonce après le dernier conseil des ministres a sonné tous les producteurs locaux. Car, selon eux, le ministre Adjoumani vient d’induire le Chef de l’Etat ivoirien en erreur. «La filière locale qui a la capacité de couvrir les besoins de la consommation nationale en produits de très bonne qualité va mourir et c’est dommage qu’on fasse ainsi la part belle aux importateurs …» nous a indiqué l’un d’eux, joint hier par téléphone.

Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr
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