Sans oublier «les actions en justice contre les corrupteurs.» Comme pour insister sur sa volonté de nettoyer les écuries d’Augias, le président Ouattara a demandé publiquement dans son intervention, à son ministre de la Justice de «donner l’exemple» afin que cela «donne un message très clair à tout ce secteur.» Il a plaidé pour une justice qui «rassure et sécurise sans considération ethnique, politique et raciale». Mais le président de la République n’est pas sans ignorer que les plus belles révolutions ne peuvent aboutir sans moyens financiers et sans l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents. Sur ce point, il en a promis à la Justice dans les meilleurs délais, notamment en 2012. «(…) Les moyens financiers sont indispensables à la justice pour lui permettre de bien fonctionner. Nous avons prévu un programme prioritaire sur cinq ans. (…) En ce qui concerne la part de la justice dans le budget de l’Etat, nous veillerons à ce qu’il passe de 2 % à 3 % soit une augmentation de 50 % sur cinq ans,» a-t-il promis. Le recrutement et la formation de nouveaux magistrats, la construction de nouveaux établissements pénitenciers pour «humaniser les prisons,» la construction d’une Ecole de la magistrature, sont autant de projets énumérés hier par le chef de l’Etat dans le but de «rapprocher la justice du justiciable.» Comme le chef de l’Etat, le ministre de la Justice, Ahoussou Jeannot a regretté que «l’environnement judiciaire qui naguère faisait la fierté de notre pays en favorisant les investissements, soit de moins en moins rassurant et sécurisant pour les opérateurs économiques.» Sans porter de gants, la tutelle a reconnu que la justice ivoirienne «n’arrive pratiquement plus à assumer pleinement son rôle de catalyseur de la croissance économique. Il suffit tout simplement d’écouter les récriminations des justiciables en général et du secteur privé en particulier pour corroborer ce triste constat,» a mentionné le ministre Ahoussou. Le comité d’organisation du séminaire ne s’attendait certainement pas à moins. Brou Kouakou Maturin, président dudit comité et président du comité scientifique a, dans son allocution, souligné que deux commissions réfléchiront sur toutes les récriminations soulevées par l’opinion. La première commission s’est penchée sur «les enjeux de la protection des investissements privés,» avec une intervention de Jean Louis Billon, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire. «Les conditions de travail des acteurs de la Justice,» le sous-thème de la seconde commission à été l’affaire de René Aphing-Kouassi, premier avocat général prés le parquet général de la Cour suprême. Le séminaire prend fin aujourd’hui avec l’adoption du rapport de synthèse suivie d’une conférence de presse.
Yves-M. ABIET
Envoyé spécial à Yamoussoukro
Yves-M. ABIET
Envoyé spécial à Yamoussoukro