A Bonoua, le samedi 19 novembre 2011, aux environs de 11 heures, rien ne présageait de la tournure qu'allaient prendre les événements dans les heures qui ont suivi. Le Fpi a programmé un meeting pour réclamer la libération de Laurent Gbagbo. C'est une banderole au rond-point de la ville qui renseignait les passants sur cet événement. L'animation de la cité se résumait au train-train habituel. A la place Kadio Amangoua, des militants du Fpi et sympathisants de Laurent Gbagbo dansaient au rythme des chansons pro-Gbagbo, parés de tee-shirts et autres gadgets à l'effigie de l’ancien président. C'était la joie des retrouvailles. La présence de quelques éléments de la gendarmerie et de la police en ces lieux rassure. Toutefois, la situation dégénère aux environs de midi. Des gens apeurés courent dans tous les sens. Boutiques et magasins ferment dans le centre-ville où a lieu le meeting. Un incident venait de se produire sur l'une des voies attenantes à la place Kadio Amangoua où des soldats des Frci tenaient un barrage. Un convoi de militants du Fpi en provenance de Yaou a été stoppé par les Frci et un jeune militant est rudoyé, apprennent des témoins interrogés. Ceux qui sont allés à la rescousse des camarades à partir de la place Amangoua sont repoussés. Une course poursuite s’engage dans la ville. Les Frci organisent immédiatement des patrouilles, armés de fusils kalachnikov et de lance-roquettes. Parvenus à la place Amangoua, ils tirent en l'air pour disperser les manifestants. Dans les rues, il y en avait qui procédaient à des fouilles corporelles. Selon nos renseignements, ils cherchaient à débusquer des militants armés du Fpi et craignaient surtout que le meeting soit une foire aux insultes à l'encontre du chef de l'Etat. Quatre blessés graves sont déploré par le FPI. Finalement, le meeting se tiendra après l'intervention du sous-préfet qui a fait savoir aux FRCI que le meeting a été autorisé. Les Frci vont dès lors se retirer des lieux. A la fin du meeting, un militant pro-Gbagbo du nom de Séka Bi sera bastonné. Il s'en sort avec des blessures occasionnées par des tessons de bouteilles. Il lui était reproché d'avoir tenu des propos malveillants.
S. Débailly, envoyé spécial à Bonoua
S. Débailly, envoyé spécial à Bonoua