Samedi et dimanche derniers, les meetings organisés par le Front populaire ivoirien (Fpi, ex-parti au pouvoir), ont enregistrés des violences à Bonoua et à Port-Bouët. Les organisateurs ont eu maille à partir avec des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). 4 militants du Fpi auraient été blessés à Bonoua et deux autres à Port-Bouët au cours des échauffourées. Les raisons qui ont conduit à ces incidents, sont diversement expliquées par les parties opposées. Mais le constat qu’il est donné de faire, c’est que la rixe oppose toujours les mêmes acteurs. Ce fut le cas au cours du premier meeting du Fpi à Koumassi après l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, et aussi à l’occasion du meeting reporté des jeunes du Fpi à Yopougon. Les Frci étant toujours mises en cause, nous avons rencontré un responsable de cette force qui, sous le couvert de l’anonymat (la discipline dans l’armée recommande une autorisation préalable avant toute déclaration ouverte dans la presse), nous a fait des confidences sur la position de certains éléments Frci à l’égard du Fpi. ‘’La plupart de nos éléments estiment qu’il n’est pas tolérable que le Fpi qui a conduit le pays dans le gouffre avec plus de 3.000 morts, viennent narguer publiquement les Ivoiriens et le pouvoir’’, nous-a-t-il révélé avant d’ajouter : ‘’Ces soldats ont décidé de se dresser contre les injures proférées par les militants du Fpi à leur encontre et à celle du chef de l’Etat’’. Par ailleurs, notre source indique que les militaires et civils qui ont conduit ‘’la révolution’’ qui a abouti à la chute de l’ancien régime, ‘’voient derrière les meetings du Fpi, une volonté de ramener le désordre dans le pays, alors que le gouvernement se bat pour recoller les morceaux de la Côte d’Ivoire’’. Apparemment d’accord avec cette hypothèse, notre interlocuteur a fait la déclaration suivante : ‘’Après avoir vécu une violente guerre, on ne peut pas accepter que le Fpi reprenne son système d’instrumentalisation des jeunes. On ne veut plus que les jeunes passent leur temps à se rendre à des meetings où sont diffusés la haine. Qu’ils se mettent au travail. Nous sommes fatigués de la politique politicienne’’. Malgré cette prise de position, notre confident a tenu à préciser que les Frci ne veulent pas empêcher les partis de s’exprimer. ‘’On sort de la guerre, il faut laisser les populations souffler. Il faut aussi laisser le gouvernement travailler pour réparer tout ce qui a été détruit. Après, chacun pourra faire ce qu’il veut. Nous n’accepterons pas le désordre’’, a-t-il dit.
BAMBA Idrissa
BAMBA Idrissa