A la guerre comme à la guerre ! Nonobstant leur vœu pieux de transformer leur coalition en vrai parti politique, après le scrutin législatif, les cadres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ne se font pas de cadeau. A la faveur de la campagne pour l’élection des députés, c’est presque la passe d’armes entre les candidats alliés. Le fossé qui les a empêchés de présenter des listes coalisées ou des candidats communs, se creuse donc davantage, dangereusement, au point que les ‘’procès’’ intentés par les uns contre les autres, pourraient voler la vedette aux meetings et autres campagnes de proximité. Invariablement, le différend entre les candidats alliés porte aussi bien sur les stratégies de conquête de l’électorat que sur des antagonismes bien profonds. En effet, si certains staffs de campagne ont décidé d’ester en ‘’justice’’ contre le camp d’en-face, dont le tort est de se présenter aux populations comme le (ou les) candidats du Rhdp, ce sont des face-à-face tendus qu’offrent d’autres équipes de campagne. L’un des tout premiers duels dignes d’un western a mis aux prises le staff du candidat Rdr de Man-commune aux cadres de l’Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d’Ivoire (Udpci). C’est que le parti arc-en-ciel qui considère l’Ouest comme son bastion, n’apprécie par la grosse artillerie déployée par Konaté Sidiki dans le cadre de la campagne. Aussi, pour déstabiliser le cadre des Forces nouvelles, l’Updci a cru bon présenter le challenger de Konaté Sidiki comme le vrai candidat du Rhdp. Une tactique qui vient comme pour parachever le travail de sape entrepris, des semaines plus tôt, présentant notamment le ministre-candidat comme un xénophobe. Excédé, Konaté Sidiki menace de porter les coups bas de ses alliés, à la connaissance de la Commission électorale indépendante (Cei). Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce cas est loin d’être isolé. A Yopougon, à Yamoussoukro, la Cei devrait se transformer en tribunal pour régler autant de litiges. Mais, en réalité, il y a plus inquiétant. A Marcory, des menaces contre l’intégrité physiques sont quotidiennement échangées entre les équipes de campagne de Cissé Ibrahim (Rdr) et Raymond N’Dohi Yapi (Pdci). Et, après que le premier cité a accusé vertement son allié de faire campagne avec une horde de soldats, le second, hier, a révélé avoir été menacé à l’arme, par son rival sur le terrain. A cette allure, la campagne pourrait faire différer le projet de parti unifié porté par les cadres houphouétistes.
Marc Dossa
Marc Dossa