Maisons ou voitures à vendre ou à louer ? Vous cherchez un terrain à vendre ou une servante ? Pas besoin de payer des espaces dans les journaux pour faire passer vos petites annonces. De petits malins ont trouvé la parade. Les affichages sauvages prolifèrent partout à Abidjan. Au vu et au su de tout le monde.
Mobiliers urbains, murs des magasins, supports d’éclairage public, pylônes électriques et de télécommunication, panneaux de signalisation, bâtiments publics, même sur les troncs d’arbres…, les affiches sauvages prolifèrent partout dans le district d’Abidjan. Les ‘‘annonceurs’’ (prestataires de services, organisateurs de spectacles, agences immobilières) ne se soucient guère du respect de l’environnement, des équipements, du bien d’autrui et du charme de la capitale économique. Ces pollueurs de nos cités en mettent plein les yeux. Pourvu que leurs messages passent : « Maisons à louer », « Location et vente de véhicules », « Placement de servantes » etc. Les populations, soucieuses de leur environnement, avaient poussé un grand ouf de soulagement quand la ministre de la Salubrité urbaine, Mme Anne Ouloto, a annoncé la mise sur pied de la brigade de salubrité urbaine. « Enfin, le ministère s’est donné les moyens d'agir efficacement afin d'obtenir les meilleurs résultats contre la prolifération des graffitis, tags et affichages sauvages », s’est réjoui, très vite, un habitant du Dokui qui rêvait de voir la brigade entrer en action pour sévir. Trois mois après l’entrée en scène des 72 ‘‘commandos’’ (10 policiers, 10 gendarmes et 52 civils dont 30 ex-combattants) qui ont la lourde charge d'apporter un appui logistique dans la lutte contre les installations anarchiques, les nuisances de toutes formes et les occupations illicites du domaine public, en plus de la sécurisation des opérations de déguerpissement initiées par le ministère, le constat est là. Triste et dégueulasse.
Quand on t’envoie…
Les affichages sauvages continuent de pousser dans les différents carrefours. Les hommes du commissaire Téhé Mondet qui disposent de moyens de déplacement (véhicules, motos) et de matériels de télécommunication peinent à débarrasser les panneaux de signalisation et autres bâtiments publics des affiches annonçant des spectacles, des soirées de prière et autres manifestations à grand public. C’est à croire que le ministre de l’Intérieur qui invitait, le 15 septembre, cette brigade à ne pas décevoir l’espoir placé en elle a prêché dans le désert. « La brigade, a conseillé Hamed Bakayoko, n’est pas un ‘‘gombo’’ où vous allez faire des ‘‘djézes’’ (business). Vous ne devez pas décevoir l’espoir placé en vous. » Des éléments de la brigade de salubrité qui doivent se livrer à de longs et incessants nettoyages, à un véritable travail de fourmi, ont trouvé une occasion en or pour arrondir leurs fins de mois. « Quand on vous envoie, sachez vous envoyer », a confié un agent après un bon arrangement avec des commerçants installés le long d’un trottoir dans la commune de Port-Bouët.
Outre la brigade de salubrité, la toute dernière née, le district d’Abidjan ne manque pas de réglementations et de bras pour que « la perle des lagunes » soit plus belle et plus agréable avec des espaces où il fait bon vivre. Services municipaux, services techniques du district, Anasur (Agence nationale de la salubrité urbaine) … La liste des structures en charge de la salubrité est longue. Mais sur le terrain, les pollueurs sont rois. Ils sont rassurés que personne ne viendra leur demander des comptes. Aucune commune n’est épargnée. Des Deux Plateaux à Adjouffou en passant par Cocody, Yopougon,… l’affichage sauvage crève les yeux. Comment peut-on rester insensible à ce grand désordre qui défigure la « ville lumière » en plein lifting? Tout se passe comme si l’opération « pays propre » lancée par le ministère de la Salubrité urbaine ne concerne pas la recrudescence de tags et autres graffitis en tout genre sur les murs de notre cité. Le patron de la brigade de salubrité, le commissaire Téhé Mondet, explique que pour l’instant, le ministère et les régies sont dans la phase de concertation pour mettre en place de nouvelles stratégies d’affichage. En attendant de doter notre capitale de règles très strictes sur le droit d’affichage, les petits malins nous mettent plein la vue en accrochant leurs affiches et pancartes sur les poteaux électriques, les supports des feux tricolores, les monuments, les clôtures etc. Le président de la République, Alassane Ouattara, veut hisser la Côte d’Ivoire au rang des pays émergents à l’orée 2020. Une des missions sera de donner aux populations un cadre de vie agréable. Les affichages ne doivent pas se trouver n’importe où et n’importe comment. Car comme l’enseignait Félix Houphouët Boigny, le premier président, à ses proches collaborateurs, « la perfection se trouve dans les détails ».
Jean Roche Kouamé
Mobiliers urbains, murs des magasins, supports d’éclairage public, pylônes électriques et de télécommunication, panneaux de signalisation, bâtiments publics, même sur les troncs d’arbres…, les affiches sauvages prolifèrent partout dans le district d’Abidjan. Les ‘‘annonceurs’’ (prestataires de services, organisateurs de spectacles, agences immobilières) ne se soucient guère du respect de l’environnement, des équipements, du bien d’autrui et du charme de la capitale économique. Ces pollueurs de nos cités en mettent plein les yeux. Pourvu que leurs messages passent : « Maisons à louer », « Location et vente de véhicules », « Placement de servantes » etc. Les populations, soucieuses de leur environnement, avaient poussé un grand ouf de soulagement quand la ministre de la Salubrité urbaine, Mme Anne Ouloto, a annoncé la mise sur pied de la brigade de salubrité urbaine. « Enfin, le ministère s’est donné les moyens d'agir efficacement afin d'obtenir les meilleurs résultats contre la prolifération des graffitis, tags et affichages sauvages », s’est réjoui, très vite, un habitant du Dokui qui rêvait de voir la brigade entrer en action pour sévir. Trois mois après l’entrée en scène des 72 ‘‘commandos’’ (10 policiers, 10 gendarmes et 52 civils dont 30 ex-combattants) qui ont la lourde charge d'apporter un appui logistique dans la lutte contre les installations anarchiques, les nuisances de toutes formes et les occupations illicites du domaine public, en plus de la sécurisation des opérations de déguerpissement initiées par le ministère, le constat est là. Triste et dégueulasse.
Quand on t’envoie…
Les affichages sauvages continuent de pousser dans les différents carrefours. Les hommes du commissaire Téhé Mondet qui disposent de moyens de déplacement (véhicules, motos) et de matériels de télécommunication peinent à débarrasser les panneaux de signalisation et autres bâtiments publics des affiches annonçant des spectacles, des soirées de prière et autres manifestations à grand public. C’est à croire que le ministre de l’Intérieur qui invitait, le 15 septembre, cette brigade à ne pas décevoir l’espoir placé en elle a prêché dans le désert. « La brigade, a conseillé Hamed Bakayoko, n’est pas un ‘‘gombo’’ où vous allez faire des ‘‘djézes’’ (business). Vous ne devez pas décevoir l’espoir placé en vous. » Des éléments de la brigade de salubrité qui doivent se livrer à de longs et incessants nettoyages, à un véritable travail de fourmi, ont trouvé une occasion en or pour arrondir leurs fins de mois. « Quand on vous envoie, sachez vous envoyer », a confié un agent après un bon arrangement avec des commerçants installés le long d’un trottoir dans la commune de Port-Bouët.
Outre la brigade de salubrité, la toute dernière née, le district d’Abidjan ne manque pas de réglementations et de bras pour que « la perle des lagunes » soit plus belle et plus agréable avec des espaces où il fait bon vivre. Services municipaux, services techniques du district, Anasur (Agence nationale de la salubrité urbaine) … La liste des structures en charge de la salubrité est longue. Mais sur le terrain, les pollueurs sont rois. Ils sont rassurés que personne ne viendra leur demander des comptes. Aucune commune n’est épargnée. Des Deux Plateaux à Adjouffou en passant par Cocody, Yopougon,… l’affichage sauvage crève les yeux. Comment peut-on rester insensible à ce grand désordre qui défigure la « ville lumière » en plein lifting? Tout se passe comme si l’opération « pays propre » lancée par le ministère de la Salubrité urbaine ne concerne pas la recrudescence de tags et autres graffitis en tout genre sur les murs de notre cité. Le patron de la brigade de salubrité, le commissaire Téhé Mondet, explique que pour l’instant, le ministère et les régies sont dans la phase de concertation pour mettre en place de nouvelles stratégies d’affichage. En attendant de doter notre capitale de règles très strictes sur le droit d’affichage, les petits malins nous mettent plein la vue en accrochant leurs affiches et pancartes sur les poteaux électriques, les supports des feux tricolores, les monuments, les clôtures etc. Le président de la République, Alassane Ouattara, veut hisser la Côte d’Ivoire au rang des pays émergents à l’orée 2020. Une des missions sera de donner aux populations un cadre de vie agréable. Les affichages ne doivent pas se trouver n’importe où et n’importe comment. Car comme l’enseignait Félix Houphouët Boigny, le premier président, à ses proches collaborateurs, « la perfection se trouve dans les détails ».
Jean Roche Kouamé