L’âge de départ à la retraite vient de passer de 55 ans à 60 ans. Cette mesure a été prise par le gouvernement pour améliorer la santé financière de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps).
C’est la principale décision du premier conseil des ministres de 2012. Le gouvernement a adopté, mercredi, un projet d’ordonnance qui fait passer de 55 à 60 ans l’âge de départ à la retraite en Côte d’Ivoire. Cette mesure tombe à la surprise générale sur une proposition du ministère des Affaires sociales pour répondre à une préoccupation urgente. Grippée par un déficit financier, la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) n’arrive plus à assurer correctement la couverture des milliers de travailleurs appelés chaque année, à faire valoir leurs droits à la retraite. «La branche retraite du régime de sécurité sociale assurée par la Cnps cumule depuis 1999 un déficit qui dépasse aujourd’hui la centaine de milliards de Fcfa. Il fallait, très tôt, prendre des mesures qui, d’ici une dizaine d’années, vont permettre d’arrêter ce déficit et faire en sorte que cette branche redevienne équilibrée voire excédentaire aux fins d’assurer effectivement une retraite aux travailleurs ivoiriens », a expliqué, à l’issue du conseil, le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné. En effet, les difficultés de trésorerie de la Cnps se sont aggravées au fil des années à cause de la faiblesse du ratio retraités/cotisants. Selon des chiffres officiels, seulement 8% des employeurs cotisent pour leurs employés. En d’autres termes, 92% des patrons ne se préoccupent pas de la retraite de leurs salariés. Résultats, pendant que la caisse nationale doit payer des pensions à un nombre croissant de retraités et assister des accidentés du travail, le nombre de cotisants n’augmente pas. A cela s’ajoute le problème de recouvrement. De nombreux employeurs ayant déclaré leurs salariés ne reversent pas les cotisations. A ce jour, le taux national de couverture est de 10% contre 65% à 70% dans des pays d’Afrique du Nord. Pour corriger le déséquilibre de la CNPS, le gouvernement ivoirien a opté à la fois pour un recul de l’âge de la retraite et pour un relèvement des taux de cotisations. Ainsi, le taux de cotisation passe, à compter de 2012, de 8% à 12% et sera de 14% à partir de 2013. Les deux mesures vont permettre, non seulement de réduire le nombre de départs à la retraite, mais aussi d’accroître les gains de la Cnps. Dans leur majorité, les syndicalistes interrogés saluent le relèvement de l’âge de départ à la retraite. Cela, disent-ils, va donner des années supplémentaires d’activité aux travailleurs. Ils vont cotiser davantage pour les instruments de prévoyance sociale et avoir la possibilité de mieux épargner pour leurs vieux jours. Les leaders syndicaux restent cependant circonspects quant aux mécanismes de prélèvement des nouveaux taux.
Rappelons que, dans la foulée, un décret a été pris pour fixer les nouveaux horaires de travail. (Matin : 07h30-12h30 ; après-midi : 13h30-16h30). Les travailleurs interrogés applaudissent ces horaires qui leur permettent d’échapper aux embouteillages, notamment l’après-midi.
Cissé Sindou
C’est la principale décision du premier conseil des ministres de 2012. Le gouvernement a adopté, mercredi, un projet d’ordonnance qui fait passer de 55 à 60 ans l’âge de départ à la retraite en Côte d’Ivoire. Cette mesure tombe à la surprise générale sur une proposition du ministère des Affaires sociales pour répondre à une préoccupation urgente. Grippée par un déficit financier, la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) n’arrive plus à assurer correctement la couverture des milliers de travailleurs appelés chaque année, à faire valoir leurs droits à la retraite. «La branche retraite du régime de sécurité sociale assurée par la Cnps cumule depuis 1999 un déficit qui dépasse aujourd’hui la centaine de milliards de Fcfa. Il fallait, très tôt, prendre des mesures qui, d’ici une dizaine d’années, vont permettre d’arrêter ce déficit et faire en sorte que cette branche redevienne équilibrée voire excédentaire aux fins d’assurer effectivement une retraite aux travailleurs ivoiriens », a expliqué, à l’issue du conseil, le porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné. En effet, les difficultés de trésorerie de la Cnps se sont aggravées au fil des années à cause de la faiblesse du ratio retraités/cotisants. Selon des chiffres officiels, seulement 8% des employeurs cotisent pour leurs employés. En d’autres termes, 92% des patrons ne se préoccupent pas de la retraite de leurs salariés. Résultats, pendant que la caisse nationale doit payer des pensions à un nombre croissant de retraités et assister des accidentés du travail, le nombre de cotisants n’augmente pas. A cela s’ajoute le problème de recouvrement. De nombreux employeurs ayant déclaré leurs salariés ne reversent pas les cotisations. A ce jour, le taux national de couverture est de 10% contre 65% à 70% dans des pays d’Afrique du Nord. Pour corriger le déséquilibre de la CNPS, le gouvernement ivoirien a opté à la fois pour un recul de l’âge de la retraite et pour un relèvement des taux de cotisations. Ainsi, le taux de cotisation passe, à compter de 2012, de 8% à 12% et sera de 14% à partir de 2013. Les deux mesures vont permettre, non seulement de réduire le nombre de départs à la retraite, mais aussi d’accroître les gains de la Cnps. Dans leur majorité, les syndicalistes interrogés saluent le relèvement de l’âge de départ à la retraite. Cela, disent-ils, va donner des années supplémentaires d’activité aux travailleurs. Ils vont cotiser davantage pour les instruments de prévoyance sociale et avoir la possibilité de mieux épargner pour leurs vieux jours. Les leaders syndicaux restent cependant circonspects quant aux mécanismes de prélèvement des nouveaux taux.
Rappelons que, dans la foulée, un décret a été pris pour fixer les nouveaux horaires de travail. (Matin : 07h30-12h30 ; après-midi : 13h30-16h30). Les travailleurs interrogés applaudissent ces horaires qui leur permettent d’échapper aux embouteillages, notamment l’après-midi.
Cissé Sindou