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Editorial Publié le lundi 23 janvier 2012 | L’expression

Bédié, la confirmation d’un rang

© L’expression Par PRISCA
RHDP : Président Henri Konan Bédié de retour en Cote d’Ivoire
Mardi 25 octobre 2011. Aéroport Felix Houphouët Boigny. Apres un long séjour en France le Président Henri Konan Bédié est de retour en Cote d’Ivoire.
Les Ivoiriens doivent une fière chandelle à Henri Konan Bédié. Le Sphinx, c’est ainsi que le surnomment ses nombreux admirateurs pour sa capacité à rebondir de situation initialement jugées compromises, a été central dans le changement démocratique en Côte d’Ivoire. Sorti du premier tour des élections présidentielles, en octobre 2010, il a calmé l’ardeur de ses militants. Ces derniers, les jeunes en particulier, s’estimaient floués par les pratiques peu démocratiques du pouvoir Gbagbo et voulaient en découdre.

La Côte d’Ivoire découvrira pour les uns un autre Bédié, pour les autres, la nature jusque-là dissimulée d’une véritable bête politique. Avec une détermination et engagement de conquérant du Mont Everest, le président du Pdci et président de la conférence des présidents du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, Rhdp, a pris la tête de la campagne pour l’élection d’Alassane Ouattara, son allié au deuxième tour. C’est Bédié qui ira au siège de son parti présenter à la nation le candidat du Rhdp. Par ce geste, l’ancien chef de l’Etat montrera à tous que le bloc houphouétiste n’est pas une vue de l’esprit.

Ceux qui ourdissaient le secret espoir d’un effritement de l’alliance, tablant sur le passé d’incompréhensions et d’affrontements parfois terribles entre les deux poids lourds du Rhdp et de l’inimitié entre leurs camps respectifs, se sont brisés sur la force de caractère de Bédié. Le Rhdp existe et le pacte conclu entre ses membres est aussi dur que le marbre. Tous les partis de l’alliance soutiendront, comme convenu, le premier des leurs au deuxième tour.

Ce premier et qualifié pour le second tour s’appelle Alassane Ouattara. Henri Konan Bédié mettra un point d’honneur à respecter sa parole. Malgré les fortes pressions, notamment, de cercles religieux, et les promesses mirobolantes d’un pouvoir Gbagbo, moribond mais particulièrement venimeux. Les Ivoiriens, à travers les lecteurs de l’Expression se sont prononcés et ont désigné le Sphinx homme de l’année 2011. Ce choix est logique. Et Bédié mérite son titre.

Pour que Gbagbo soit battu, il a d’abord fallu le terrasser dans l’urne. La mobilisation des Ivoiriens, la solidarité du Rhdp, le maintien des mots d’ordre, jusque dans les campements et hameaux du pays, doivent beaucoup à l’attitude d’homme de principe et de rigueur de Bédié. Il a démenti les cassandres pour qui les alliances ne tiennent pas en politique; les intérêts de l’instant primant sur ceux à court où à moyen terme de la population. Il s’est investi personnellement et a su maintenir la cohésion de son parti. Les chants de sirènes du camp adverse se faisaient séduisants.

La partie n’était pas gagnée d’avance de maintenir en particulier le Pdci en bataillons rangés pour l’assaut contre la citadelle Fpi. Bédié s’est engagé corps et âme. Puisant en lui des ressources insoupçonnées, il a lancé ses lieutenants partout sur le terrain, reçu des délégations des forêts et des savanes, levé les doutes des uns, et confortés la confiance des autres. Donnant quand ce fut nécessaire de sa personne sur le terrain. Au final, Laurent Gbagbo et sa machine ont été terrassés. Vaincus à plate couture le 28 novembre 2010. Les Ivoiriens ont voulu remercier le principal architecte de la victoire d’Alassane Ouattara.

Une victoire qui remet la Côte d’ivoire dans le sens de l’histoire. Certes, le vaincu ne fut pas fair-play. Loin de là. Gbagbo a refusé les résultats sortis des urnes. Tenté même de les renverser et de s’imposer par la force. La diplomatie internationale, assurée sur place par le représentant spécial du secrétaire général de l’Onu, est entrée en jeu. Le Sud-Coréen Young Jin Choï, au prix de sa vie et de la sécurité du personnel de l’Onuci, a refusé la forfaiture et certifié les résultats proclamés courageusement par la Commission électorale indépendante (Cei) de Youssouf Bakayoko.

Malgré cela, Gbagbo va s’enfoncer dans la bêtise et imposer un troisième tour militaire. Un volet dramatique. Il y aura des milliers de morts, de disparus, des viols en masse. Une tragédie humanitaire avec les centaines de milliers de réfugiés et de déplacés internes. Le visage hideux de la guerre, les exactions des miliciens et mercenaires, les exécutions sommaires…Tout y passera. Au final, le Machiavel des lagunes, Monsieur « mille morts à droite, mille morts à gauche, moi, j’avance» sera capturé. Comme un vulgaire rat dans son trou de la résidence présidentielle transformée en bunker.

Gbagbo est à la Haye. Détenu depuis dans les geôles de la Cour pénale internationale (Cpi). Il devra répondre de ses nombreux crimes. Le massacre des femmes aux mains nues d’Abobo, de Treichville, de Koumassi, de Grand Bassam; le massacre sur les marchés ; les hommes transformés en torches enflammées à Yopougon et ailleurs… Les Ivoiriens et les amis de la Côte d’ivoire savourent la liberté et la joie de vivre sans le bourreau; la terreur d’un pays. Ils le doivent à eux-mêmes et à beaucoup de personnes. Au premier rang se trouve le Sphinx: Henri konan Bédié. Un homme d’Etat, un vrai !

D. Al Seni
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