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Faits Divers Publié le mardi 24 janvier 2012 | Le Patriote

Ferkessedougou : EPP Sokoro, Une école pas comme les autres

Berceau de la tribu Niagaforo, Sokoro est un village situé à quelques encablures de Ferké. Malgré sa proximité avec cette ville, ce village n'est pas mieux loti au niveau de la réception du savoir car une seule école existe pour de nombreux élèves. Incursion dans ce bourg peu ordinaire. Reportage.
Sokoro est un petit village de 600 âmes situé à 6 km de Ferkessédougou. Le visiteur qui y entre est frappé par l'aspect traditionnel de cette bourgade. En effet, Sokoro, en dépit de sa mitoyenneté avec la ville de Ferkessédougou, n'a rien de moderne. Pas d'électricité, pas d'eau courante, encore moins de centre de santé. Toutefois, le constat est que Sokoro est le seul village jouxtant Ferkessédougou qui ne bénéficie d'aucune commodité. Et où l'éducation prend du plomb dans l'aile. L'Epp Sokoro Ferké, la seule école primaire du village n'a plus la capacité d'accueillir convenablement les élèves. En effet, l'école souffre à ce jour d'un nombre pléthorique de pensionnaires par classe. L'effectif de la classe de Cp1 est de 75 élèves. Au Cp2, ce sont 55 élèves ; 66 au Ce1 ; 61 au Ce2 ; 36 au Cm1 et 60 au Cm2. A cela, viennent s'ajouter le problème de l'exiguïté des locaux et du manque de tables- bancs. Cette école est actuellement dirigée par Alassane Sanon qui y totalise 21 ans de service dans cette localité. « Les choses n'ont pas du tout été faciles pour moi dès ma prise de fonction dans les années 90. », nous confie-t-il. Il explique qu'à son arrivée dans le village en 1989, il a éprouvé d'énormes difficultés à faire fonctionner l'école. «Quand je suis arrivé ici, l'école était sur le point de fermer. Tous les enfants qui la fréquentaient ne réussissaient pas. C'est difficile à expliquer sur le plan cartésien mais c'est la vérité », avoue-t-il. Avant d'ajouter que l'effectif de cet établissement était de 63 élèves, pour les 6 classes. « Personne à Sokoro ne voulait inscrire son enfant dans cette école. Du coup on s'est retrouvé avec un petit effectif pour faire fonctionner l'école.», relate Alassane Sanon. Il se rappelle que gagnés par la démotivation, les parents avaient renoncé à y inscrire leurs enfants. Estimant que c'était une perte de temps. « Face au taux d'échec scolaire très élevé, les parents ne voyaient pas l'utilité d'envoyer leurs enfants à l'école.», se rappelle Sanon Alassane. Il révèle qu'à sa première année, sur un effectif de 19 élèves inscrits au Cm2, seul un élève a été admis au Cepe et à l'entrée en 6ème à Sokoro. L'Epp Sokoro Ferké, selon son directeur, a échappé de justesse à la fermeture. Aussi se bat-il désormais pour remettre l'école sur les rails. Pour y parvenir, cet éducateur dit avoir fait de la sensibilisation son cheval de bataille. « J'ai mené des campagnes de sensibilisation auprès des parents pour les convaincre d'inscrire leurs enfants à l'école. C'est ainsi qu'avec le temps, l'effectif à commencer à s'accroître au fil des années», fait-il savoir, avec un brin de satisfaction. Il se réjouit aujourd'hui que la seule école du village n'ait pas fermé grâce à sa détermination. Ajoutant qu'il aurait eu du mal à accepter que ce lieu du savoir soit rayé de la carte. La bataille pour le maintien de l'ouverture de l'Epp Sokoro est certes gagnée, mais Alassane Sanon n'est pas au bout de ses peines. Ainsi, pour faire face à ces difficultés, le directeur de l'école souhaite une augmentation du budget qui lui permettrait de mieux faire fonctionner son établissement. Surtout que les parents d'élèves, malgré leur bonne volonté, éprouvent toutes les peines du monde à honorer leurs engagements. «Ce sont les parents d'élèves qui cotisent pour aider le directeur à travailler. Mais comme vous le savez, les parents au village n'ont pas grands moyens. On ne peut donc pas compter exclusivement sur les cotisations que nous nous efforçons de faire », indique pour sa part, Souleymane Yéo, président du Coges de Sokoro. Même s'il admet que : «Le Premier ministre nous a offert 100 tables-bancs ». Il est vrai, ce geste est à saluer. Cependant, beaucoup reste à faire selon le directeur de l'école, Alassane Sanon : « Le problème du mobilier demeure. Les maîtres n'ont pas de bureau. Les armoires et les tables que nous avons sont très vétustes», révèle-t-il. La balle est donc dans le camp des autorités ivoiriennes et des fils de la région qui doivent sauver l'Epp Sokoro de la mort qui rode autour d'elle depuis sa naissance.

Zana Coulibaly envoyé spécial à Ferké
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