En mission récemment à Londres, Charles Diby Koffi, le ministre de l’Economie et des Finances, a présenté devant le Club de Londres, l’état de santé des finances publiques et les capacités de paiement de l’Etat de Côte d’Ivoire, sur la période 2012-2014. Selon lui, «le programme 2012-2014 prévoit une capacité de paiement limitée. La capacité de paiement de la Côte d’Ivoire restera très limitée d’ici à l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte. Le programme élaboré avec le Fmi prévoit le maintien de soldes budgétaires dégradés en 2012. Le solde budgétaire primaire de base devrait ressortir à -2% du Pib contre -4,8 % en 2011 et à -0,5% du Pib en 2013 fait-il remarquer. Cette évolution résultera principalement de la contraction des recettes budgétaires en 2012, du fait notamment d’un effet négatif différé de la crise économique de 2011 sur les bénéfices industriels et commerciaux. Ainsi que de revenus pétroliers en baisse. Cette évolution proviendra également de la priorité accordée par les autorités, en accord avec le Fmi, à la relance de l’investissement public qui atteindra 5% du Pib en 2012 contre 3,9% en 2011. Mais demeurera inférieur au niveau prévu dans le cadrage de 2009 (6,9%) La capacité de la Côte d’Ivoire à servir sa dette extérieure, établie par le Fmi pour 2012, repose sur des hypothèses volontaristes s’agissant de l’appel aux marchés domestique et régional pour financer le déficit public. Le programme retient l’hypothèse d’un financement domestique et régional (Uemoa) d’au moins 600 milliards de Fcfa. La mobilisation de ces montants est incertaine et conditionne l’existence d’une capacité de paiement effective en 2012 «Après une crise post électorale aigue qui a duré de novembre 2010 à avril 2011 et affecté négativement sa situation économique et financière, la République de Côte d’Ivoire a franchi une étape importante dans le processus de normalisation de ses relations avec ses créanciers extérieurs en concluant, le 15 novembre 2011, un accord de traitement de la dette avec les créanciers publics du Club de Paris dans le cadre de l’initiative pour les pays pauvres très endettés (Ppte). Cet accord prévoit une réduction de 78% du service de la dette due aux créanciers publics bilatéraux membres du Club de Paris entre le 1er juillet 2011 et le 30 juin 2014. Il permet un traitement de l’ensemble des arriérés accumulés vis-à-vis des créanciers publics et ouvre la voie à l’atteinte du Point d’achèvement de l’initiative Ppte renforcée dans les meilleurs délais» indique. Et de préciser : «La République de Côte d’Ivoire entend informer le plus précisément possible ses créanciers privés de l’accord conclu avec les créanciers du Club de Paris le 15 novembre 2011 ainsi que de ses implications pour les porteurs de l’obligation 2032. La République de Côte d’Ivoire n’a pas été en mesure de formuler fin décembre 2011 l’offre qu’elle avait prévu de faire aux porteurs de l’Eurobond 2032 concernant le traitement des arriérés accumulés en 2010 et 2011. Toutefois, elle reprendra ses paiements contractuels à compter de juin 2012 et reste pleinement déterminée à normaliser ses relations avec ses créanciers privés dès que l’ensemble des conditions seront réunies». Non sans préciser que suite à l’accord conclu avec le Club de Paris.
Bamba Mafoumgbé (bamaf2000@yahoo.fr)
Bamba Mafoumgbé (bamaf2000@yahoo.fr)