Le président américain Barack Obama a prolongé d`un an le gel des avoirs de trois Ivoiriens. Il s’agit de Blé Goudé, Eugène Djué et Martin Fofié Kouakou, accusés par Washington d`être responsables de violences en Côte d’Ivoire. Ces sanctions qui courent depuis 2006 sous la présidence de Georges Walker Bush, à l’époque président des Etats-Unis d’Amérique, ont été prises en application d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution ordonne le gel des avoirs, aux Etats-Unis ou sous le contrôle des Etats-Unis, des trois hommes mais aussi de tous ceux qui « constituent une menace pour le processus de paix et de réconciliation en Côte d`Ivoire (...), qui sont responsables de graves violations de la loi internationale (...), qui ont directement ou indirectement fourni, vendu ou transféré des armes en Côte d`Ivoire (...), qui ont publiquement incité à la violence et à la haine, contribuant au conflit», selon Washington cité par l’Agence France presse. M. Obama a toutefois noté, le vendredi 3 février 2012, que «depuis l`investiture du président Alassane Ouattara en mai 2011, le gouvernement de Côte d`Ivoire et les Ivoiriens ont effectué d`importants progrès dans le domaine du développement démocratique, social et économique». Joint hier, Eugène Kouadio Djué, l’une des victimes de ces sanctions onusiennes, a exprimé son regret face à l’attitude du président des Etats-Unis. «C’est dommage cet acharnement de M. Obama sur tout ce qui est pro-Gbagbo. Au niveau de l’ONU, nous avons fait observer clairement l’injustice que cette résolution comportait, parce que ce qui nous est reproché n’a jamais existé. En plus, depuis 2006, nous étions visités tous les six (6) mois, par des observateurs de l’ONU. Ils avaient pour mission de venir évaluer l’application, le suivi de cette résolution. Ils se sont rendu compte que nous étions en train de poser des actes de paix en Côte d’Ivoire, depuis 2006 (…) Est-ce que les rapports qui ont été faits par ces observateurs ont été pris en compte ? Qu’est-ce qui justifie le maintien de cette sanction ? Rien n’est dit là-dessus et on demande de maintenir ces sanctions pour un an. Nous sommes tout simplement des otages, des bouc-émissaires dans cette affaire. C’est vraiment dommage, parce que l’ONU avait fait un suivi. Je pense qu’elle devait tenir compte des rapports qui ont été faits. Les observateurs de l’ONU venaient me poser des questions sur mon comportement, les actions que j’ai posées et tous ces observateurs ont exprimé leur satisfaction de voir que nous avons travaillé pour la paix. Je ne comprends donc pas la décision de M. Obama qui s’inscrit dans le souci de toujours brimer, de provoquer. Personnellement, je ne céderai pas à cette provocation. Je reste dans ma logique de paix, de réconciliation des Ivoiriens», a-t-il signifié. En tout cas, le maintien de Fofié et de Djué, est perçu comme un coup contre la normalisation, même si d’aucuns expliquent et comprennent le cas de Blé Goudé. Enfin la question sur l’efficacité de cette décision se pose.
Olivier Dion
Olivier Dion