Depuis plus deux décennies, la filière Palmier à huile est en proie à des difficultés de plusieurs ordres. C’est à se demander si le troisième plan annoncé aura-t-il des chances de réalisation ?
Dès son accession à l’indépendance, l’Etat de Côte d’Ivoire a décidé de développer le secteur du palmier à huile, grâce sa politique de diversification. Un double objectif sous- tendait ce programme. D’abord, il s`agissait d`assurer l`autosuffisance du pays en corps gras et de dégager ensuite un surplus pour le marché extérieur. Pour ce faire, deux programmes de développement de la filière ont été mis sur pied. Le premier plan, qui s’est réalisé sur la période de 1963 à 1985, a permis d’atteindre 76 500 ha de palmier (49 000 ha de plantations industrielles et 27 500 ha de plantations villageoises, des huileries et la création du Fonds d`Extension et de Renouvellement ). Ensuite vient le second plan palmier de 1985 à 1995, qui a boosté les plantations à 58 000 ha répartis comme suit. Plantations industrielles : 13 940 ha ; plantations villageoises: 41 060 ha ; petites et moyennes entreprises agricoles (PMEA) I: 3 000 ha et la construction des deux huileries (Blidouba et Néka).Toute chose qui a hissé la Côte d’Ivoire à la première place africaine des pays exportateurs d’huile de palme brut (Hpb), avec une production annuelle d’environ 300 000 tonnes, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture. Aussi, la Côte d’Ivoire ambitionne-t-elle, dans le cadre de son troisième plan palmier, de doubler sa production, d’ici 2020, par la promotion de la production villageoise (65 % des 250 000 ha plantés) et par l’amélioration de la compétitivité des exploitations. Mais, cette ambition, quoique noble, risque de trainer. Puisque les planteurs, ayant bénéficié de prêt à travers le Fonds d’Extension et de Renouvellement pour le Développement de la culture du Palmier à Huile (FER-PALMIER) - créé à l’origine pour promouvoir le développement économique et social, à travers la mobilisation de ressources pour le financement de programmes de plantation, replantation, d’extension et d’appui aux Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) - jouent à cache-cache avec l’Etat, leur créancier. Le remboursement des dettes contractées demeure difficile, voire impossible. L’Etat n’arrive pas à rentrer dans les fonds investis, en vue de permettre la création de nouvelles plantations. Les planteurs usent d’astuces et de manies pour ne pas payer ce qu’ils doivent à l’Etat. Toute une attitude qui met sérieusement à mal l’ambition des gouvernants de réaliser un troisième plan palmier. De quoi s’agit –il ? Les planteurs, débiteurs à l’Etat de Côte d’Ivoire, et qui en principe devraient rembourser les dettes, à travers un prélèvement à eux imposé par le FER PALMIER, n’honorent pas leurs engagements. Ils optent pour le phénomène de ‘‘la distraction des produits’’. Cette pratique vise à établir plusieurs numéros d’identifications appelés ‘‘numéro planteur ’’, pour vendre une grande partie de la production sous le nouvel identifiant, échappant aux agro-industriels de première transformation - Palm-ci, Sipef-ci, Palmafrique, Phci, Adam Afrique et Cosav - avec qui une convention a été signée pour le prélèvement à la source. Autre pratique courante, l’achat direct. A travers cette méthode, les planteurs vendent directement leur production aux petites industries d’huilerie (PIH). Pour ceux d’entre eux qui manifestent une volonté de rembourser, ils sont confrontés à l’épineux problème foncier. Les producteurs sont dessaisis de leurs plantations par des riverains se réclamant propriétaires terriens. Ces derniers abattent carrément les plants de palmiers et allouent la terre à d’autres cultures plus en vogue, notamment l’hévéa. Une situation qui n’augure pas des lendemains meilleurs pour la filière. Surtout que le verger est vieillissant et que les créanciers font de la résistance.
B.TAKI
Dès son accession à l’indépendance, l’Etat de Côte d’Ivoire a décidé de développer le secteur du palmier à huile, grâce sa politique de diversification. Un double objectif sous- tendait ce programme. D’abord, il s`agissait d`assurer l`autosuffisance du pays en corps gras et de dégager ensuite un surplus pour le marché extérieur. Pour ce faire, deux programmes de développement de la filière ont été mis sur pied. Le premier plan, qui s’est réalisé sur la période de 1963 à 1985, a permis d’atteindre 76 500 ha de palmier (49 000 ha de plantations industrielles et 27 500 ha de plantations villageoises, des huileries et la création du Fonds d`Extension et de Renouvellement ). Ensuite vient le second plan palmier de 1985 à 1995, qui a boosté les plantations à 58 000 ha répartis comme suit. Plantations industrielles : 13 940 ha ; plantations villageoises: 41 060 ha ; petites et moyennes entreprises agricoles (PMEA) I: 3 000 ha et la construction des deux huileries (Blidouba et Néka).Toute chose qui a hissé la Côte d’Ivoire à la première place africaine des pays exportateurs d’huile de palme brut (Hpb), avec une production annuelle d’environ 300 000 tonnes, selon les chiffres du ministère de l’Agriculture. Aussi, la Côte d’Ivoire ambitionne-t-elle, dans le cadre de son troisième plan palmier, de doubler sa production, d’ici 2020, par la promotion de la production villageoise (65 % des 250 000 ha plantés) et par l’amélioration de la compétitivité des exploitations. Mais, cette ambition, quoique noble, risque de trainer. Puisque les planteurs, ayant bénéficié de prêt à travers le Fonds d’Extension et de Renouvellement pour le Développement de la culture du Palmier à Huile (FER-PALMIER) - créé à l’origine pour promouvoir le développement économique et social, à travers la mobilisation de ressources pour le financement de programmes de plantation, replantation, d’extension et d’appui aux Organisations Professionnelles Agricoles (OPA) - jouent à cache-cache avec l’Etat, leur créancier. Le remboursement des dettes contractées demeure difficile, voire impossible. L’Etat n’arrive pas à rentrer dans les fonds investis, en vue de permettre la création de nouvelles plantations. Les planteurs usent d’astuces et de manies pour ne pas payer ce qu’ils doivent à l’Etat. Toute une attitude qui met sérieusement à mal l’ambition des gouvernants de réaliser un troisième plan palmier. De quoi s’agit –il ? Les planteurs, débiteurs à l’Etat de Côte d’Ivoire, et qui en principe devraient rembourser les dettes, à travers un prélèvement à eux imposé par le FER PALMIER, n’honorent pas leurs engagements. Ils optent pour le phénomène de ‘‘la distraction des produits’’. Cette pratique vise à établir plusieurs numéros d’identifications appelés ‘‘numéro planteur ’’, pour vendre une grande partie de la production sous le nouvel identifiant, échappant aux agro-industriels de première transformation - Palm-ci, Sipef-ci, Palmafrique, Phci, Adam Afrique et Cosav - avec qui une convention a été signée pour le prélèvement à la source. Autre pratique courante, l’achat direct. A travers cette méthode, les planteurs vendent directement leur production aux petites industries d’huilerie (PIH). Pour ceux d’entre eux qui manifestent une volonté de rembourser, ils sont confrontés à l’épineux problème foncier. Les producteurs sont dessaisis de leurs plantations par des riverains se réclamant propriétaires terriens. Ces derniers abattent carrément les plants de palmiers et allouent la terre à d’autres cultures plus en vogue, notamment l’hévéa. Une situation qui n’augure pas des lendemains meilleurs pour la filière. Surtout que le verger est vieillissant et que les créanciers font de la résistance.
B.TAKI