Leader incontesté de la jeunesse africaine de part sa musique très engagé, l’artiste rappeur Didier Awadi, de passage à Abidjan pour un spectacle de rap au Parker Place, en zone 4c, le samedi dernier, s’est prêté a nos questions. L’artiste engagé se prononce sur la situation socio politique qui prévaut sur le continent noir.
Didier Awadi, artiste engagé, rappeur, cinéaste, panafricaniste, dites nous quelle étiquette vous colle bien ?
Il faut savoir que j’accepte tout ce qu’on me donne, mais en espérant que ce soit le reflet de ce que je suis. Pour moi, je suis un activiste musical panafricaniste, et le panafricanisme c’est le combat pour une Afrique libre et indépendante dans le plein sens du terme.
Pour vos prises de positions concernant la politique en Afrique, êtes-vous considéré comme persona non grata dans certains pays?
C’est exact, je ne suis pas le bienvenu partout en Afrique. Et c’est normal, on ne peut pas plaire à tout le monde. Moi, j’assume ce que je dis et je ne suis pas dans une opération de séduction. Je dirai toujours bon ce que je pense être juste, n’en déplaise à qui le veut.
Comment percevez-vous les 50 ans d’indépendance que viennent de célébrer la majorité des pays africains ?
Certains pays africains ont commencé le travail, mais timidement. La colonisation c’est d’abord le franc CFA. Cette monnaie est toujours d’actualité en Afrique, alors qu’elle a été mise en vigueur pendant la colonisation. De plus, il faut que les bases de l’armée française, je veux parler de la base de Côte d’Ivoire, de la base du Sénégal, de celle de Djibouti, de la Centrafrique, du Gabon, quittent définitivement les sols africains. Il ne faut pas que le colon dicte ses préférences en imposant des personnes, au gré des rebellions, pour piller l’Afrique.
L’actualité c’est aussi la Can. Le Sénégal, votre pays, pourtant traité de favori est sorti prématurément de la compétition. Un commentaire ?
Rires… Ce n’est plus une actualité pour moi. C’est une actualité bien triste pour le peuple sénégalais, et personne ne peut l’expliquer. C’est une affaire qui est derrière nous.
Y a-t-il un favori qui se détache du lot ?
Oui ! il y a la Côte d’Ivoire qui se détache, mais également le Ghana et la Tunisie.
Revenons à cette autre actualité qui secoue votre pays. On constate des vagues de contestation à l’encontre de la candidature de maitre Wade. Quelle est votre appréciation ?
Il faut qu’il ne se représente plus. Et, je pense qu’il ne faudrait plus que les présidents africains se représentent au delà de deux mandats. L’Union africaine doit y veiller et faire de cela une condition d’accès à la magistrature suprême car, bien souvent, ce sont ces situations qui créent des conflits en Afrique. Au Sénégal, le peuple est debout contre la candidature de Wade et on fera tout pour qu’il se retire.
De plus en plus, on constate, sous nos tropiques, l’immixtion en politique des artistes. Peut-on voir un jour Didier Awadi rentrer en la politique ?
Le jour où je rentre en politique, j’arrête ma carrière musicale. Mais, pour le moment, la politique aux politiciens et la musique aux artistes. Que chacun fasse son job et les vaches seront bien gardées.
Vous évoquez souvent Thomas Sankara, Nelson Mandela ... Dites nous réellement qui vous a poussé à mener le combat du panafricanisme ?
C’est vrai ! Sachez que la première personne qui m’a marqué dans la lutte, c’est incontestablement Malcom X. Ensuite, j’avoue qu’après avoir lu Sankara, je me suis vu dans son combat idéologique, sa vision de l’Afrique, et j’ai tout de suite adhéré ; c’est mon modèle. Mais aussi, des personnes comme Frantz Fanon, Mandela, Cheick Anta Diop, Senghor et plein d’autres qui ont fait un excellent travail pour le sursaut du continent noir.
Comment concevez-vous le rap ivoirien ?
Le rap ivoirien fait un second bond. Nous avons pris notre envol dans le domaine du rap grâce aux hommes comme Yves Zogbo, Angelo, Mc Claver et Positive black soul. Aujourd’hui, on assiste à un second réveil avec Billy Billy, Nash et autres. Aussi, le reggae et le zouglou constituent pour la Côte d’Ivoire autant de diversités positives.
La piraterie est un mal qui plombel’œuvre des artistes dans tous nos Etats. Votre point de vue ?
La piraterie est un crime contre la création.
Un message pour vos nombreux fans, et singulièrement les lecteurs du quotidien ‘’Le Mandat’’…
Je terminerai par ces propos de Frantz Fanon : "Chaque génération a le choix entre découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir".
Réalisé par
MAURYTH GBANE
(Stagiaire)
Didier Awadi, artiste engagé, rappeur, cinéaste, panafricaniste, dites nous quelle étiquette vous colle bien ?
Il faut savoir que j’accepte tout ce qu’on me donne, mais en espérant que ce soit le reflet de ce que je suis. Pour moi, je suis un activiste musical panafricaniste, et le panafricanisme c’est le combat pour une Afrique libre et indépendante dans le plein sens du terme.
Pour vos prises de positions concernant la politique en Afrique, êtes-vous considéré comme persona non grata dans certains pays?
C’est exact, je ne suis pas le bienvenu partout en Afrique. Et c’est normal, on ne peut pas plaire à tout le monde. Moi, j’assume ce que je dis et je ne suis pas dans une opération de séduction. Je dirai toujours bon ce que je pense être juste, n’en déplaise à qui le veut.
Comment percevez-vous les 50 ans d’indépendance que viennent de célébrer la majorité des pays africains ?
Certains pays africains ont commencé le travail, mais timidement. La colonisation c’est d’abord le franc CFA. Cette monnaie est toujours d’actualité en Afrique, alors qu’elle a été mise en vigueur pendant la colonisation. De plus, il faut que les bases de l’armée française, je veux parler de la base de Côte d’Ivoire, de la base du Sénégal, de celle de Djibouti, de la Centrafrique, du Gabon, quittent définitivement les sols africains. Il ne faut pas que le colon dicte ses préférences en imposant des personnes, au gré des rebellions, pour piller l’Afrique.
L’actualité c’est aussi la Can. Le Sénégal, votre pays, pourtant traité de favori est sorti prématurément de la compétition. Un commentaire ?
Rires… Ce n’est plus une actualité pour moi. C’est une actualité bien triste pour le peuple sénégalais, et personne ne peut l’expliquer. C’est une affaire qui est derrière nous.
Y a-t-il un favori qui se détache du lot ?
Oui ! il y a la Côte d’Ivoire qui se détache, mais également le Ghana et la Tunisie.
Revenons à cette autre actualité qui secoue votre pays. On constate des vagues de contestation à l’encontre de la candidature de maitre Wade. Quelle est votre appréciation ?
Il faut qu’il ne se représente plus. Et, je pense qu’il ne faudrait plus que les présidents africains se représentent au delà de deux mandats. L’Union africaine doit y veiller et faire de cela une condition d’accès à la magistrature suprême car, bien souvent, ce sont ces situations qui créent des conflits en Afrique. Au Sénégal, le peuple est debout contre la candidature de Wade et on fera tout pour qu’il se retire.
De plus en plus, on constate, sous nos tropiques, l’immixtion en politique des artistes. Peut-on voir un jour Didier Awadi rentrer en la politique ?
Le jour où je rentre en politique, j’arrête ma carrière musicale. Mais, pour le moment, la politique aux politiciens et la musique aux artistes. Que chacun fasse son job et les vaches seront bien gardées.
Vous évoquez souvent Thomas Sankara, Nelson Mandela ... Dites nous réellement qui vous a poussé à mener le combat du panafricanisme ?
C’est vrai ! Sachez que la première personne qui m’a marqué dans la lutte, c’est incontestablement Malcom X. Ensuite, j’avoue qu’après avoir lu Sankara, je me suis vu dans son combat idéologique, sa vision de l’Afrique, et j’ai tout de suite adhéré ; c’est mon modèle. Mais aussi, des personnes comme Frantz Fanon, Mandela, Cheick Anta Diop, Senghor et plein d’autres qui ont fait un excellent travail pour le sursaut du continent noir.
Comment concevez-vous le rap ivoirien ?
Le rap ivoirien fait un second bond. Nous avons pris notre envol dans le domaine du rap grâce aux hommes comme Yves Zogbo, Angelo, Mc Claver et Positive black soul. Aujourd’hui, on assiste à un second réveil avec Billy Billy, Nash et autres. Aussi, le reggae et le zouglou constituent pour la Côte d’Ivoire autant de diversités positives.
La piraterie est un mal qui plombel’œuvre des artistes dans tous nos Etats. Votre point de vue ?
La piraterie est un crime contre la création.
Un message pour vos nombreux fans, et singulièrement les lecteurs du quotidien ‘’Le Mandat’’…
Je terminerai par ces propos de Frantz Fanon : "Chaque génération a le choix entre découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir".
Réalisé par
MAURYTH GBANE
(Stagiaire)