Elles sont un maillon essentiel de la distribution de vivriers dans les principales communes de la ville d’Abidjan. Elles, ce sont les femmes Gouro dont le nom rime avec les marchés où elles exercent leurs activités. Malheureusement, à tort ou à raison, elles sont taxées de faire proliférer la prostitution dans leurs principaux marchés. Pour avoir une idée claire de cette situation, nous avons approché quelques unes d’entres elles.
Le ciel était brumeux ce matin du 5 février 2012, lorsque je me rendais à Adjamé y rencontrer des femmes Gouro dans le marché portant le nom de ce groupe ethnique. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre d’une enquête sur la vie de ces actrices du développement sur le lieu où elles exercent leurs activités. Longtemps apparu sous cet aspect, l’Harmattan battait son plein ce jour et la brume rendait encore difficile les déplacements. Mais déjà, plusieurs d’entre elles étaient affairées à déballer leurs marchandises ou à assister au déchargement des camions de vivriers. Bravant la fraîcheur matinale, ces femmes réveillaient le marché qui ne désemplissait qu’à la nuit tombée. Situé en plein cœur de la commune d’Adjamé, le marché Gouro a suscité assez de curiosité depuis sa création. D’autant plus qu’il est l’initiative de femmes commerçantes dont Nanti Lou Rosalie qui, par leur dynamisme et leur courage, ont développé le commerce des produits vivriers dans cette partie du district d’Abidjan. L’essor de ce commerce leur fera bénéficier d’un espace qu’elles finiront par transformer en un véritable marché avec toutes les commodités. Notamment des magasins et des étals.
Le marché Gouro d’Adjamé, véritable vivier d’emplois
Créé par la volonté des femmes commerçantes toutes issues de la communauté Gouro, le marché Gouro d’Adjamé est une véritable opportunité d’emplois directs et indirects pour les jeunes. La vente de tickets, en passant par le nettoyage du marché et le déchargement des véhicules de vivriers sont autant d’opportunités d’emplois que ce marché offre à nombre de jeunes gens. Cette situation amène beaucoup d’entre eux à prendre attache avec une commerçante soit pour nettoyer son étal les soirs, soit pour veiller sur ses marchandises, une fois la nuit tombée, ou encore surveiller les magasins de ces femmes. « Ces femmes sont comme nos mères. Nous gagnons notre pain quotidien grâce elles », a témoigné T. Blaise qui voue un respect sans borne à ces femmes. Comme lui, plusieurs jeunes arrivent à justifier leur vie familiale et sociale grâce à leurs activités. Tous témoignent que c’est grâce à la détermination des commerçantes du marché Gouro que leur vie a un sens. A. Mathieu, fraîchement arrivé du village, a pu obtenir un travail bien rémunéré depuis le jour où il a rencontré dame Gohi Lou A. au marché d’Adjamé.
Des préjugés autour des femmes des marchés Gouro
Dans le fond, le dynamisme qui a forgé la notoriété des femmes Gouro sur les marchés dont elles portent le nom est souvent battu en brèche. Plusieurs personnes vont jusqu’à attribuer leur succès à des apports autres que le fruit de leur commerce. Il y en a même qui vont jusqu’à taxer ces braves dames de laisser prospérer la prostitution sur le marché Gouro d’Adjamé. Allégations contre lesquelles, les mises en cause s’inscrivent totalement en faux. D’autant qu’elles affirment la main sur le cœur qu’elles ont bâti leur notoriété sur leur abnégation et leur courage. Toute chose qui fait qu’elles participent à l’essor de leur famille. En effet, selon plusieurs d’entre elles, cette énormité leur est collée à cause de leur présence permanente à côté de leurs marchandises sur les marchés. « Notre présence régulière fait que beaucoup de personnes pensent que nous ne sommes pas mariées », indique Zan Lou T. Selon celle-ci, le marché est devenu comme leur deuxième demeure. Au point où beaucoup parmi elles préfèrent y prendre leur bain dans les toilettes publiques tenues par des ressortissants Nigériens, avant d’entrer les soirs à la maison. Selon cette commerçante, sur qui repose un pan des charges de la famille, plusieurs de ses collègues passent souvent la nuit dans le marché Gouro en train d’attendre leurs marchandises qui arrivent très tard. Elle explique cette situation par le fait que les camions transportant les vivriers font souvent l’objet d’attaques en règle par les voleurs qui pullulent dans ce marché.
Idrissa Konaté
idrissa74@yahoo.fr
Le ciel était brumeux ce matin du 5 février 2012, lorsque je me rendais à Adjamé y rencontrer des femmes Gouro dans le marché portant le nom de ce groupe ethnique. Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre d’une enquête sur la vie de ces actrices du développement sur le lieu où elles exercent leurs activités. Longtemps apparu sous cet aspect, l’Harmattan battait son plein ce jour et la brume rendait encore difficile les déplacements. Mais déjà, plusieurs d’entre elles étaient affairées à déballer leurs marchandises ou à assister au déchargement des camions de vivriers. Bravant la fraîcheur matinale, ces femmes réveillaient le marché qui ne désemplissait qu’à la nuit tombée. Situé en plein cœur de la commune d’Adjamé, le marché Gouro a suscité assez de curiosité depuis sa création. D’autant plus qu’il est l’initiative de femmes commerçantes dont Nanti Lou Rosalie qui, par leur dynamisme et leur courage, ont développé le commerce des produits vivriers dans cette partie du district d’Abidjan. L’essor de ce commerce leur fera bénéficier d’un espace qu’elles finiront par transformer en un véritable marché avec toutes les commodités. Notamment des magasins et des étals.
Le marché Gouro d’Adjamé, véritable vivier d’emplois
Créé par la volonté des femmes commerçantes toutes issues de la communauté Gouro, le marché Gouro d’Adjamé est une véritable opportunité d’emplois directs et indirects pour les jeunes. La vente de tickets, en passant par le nettoyage du marché et le déchargement des véhicules de vivriers sont autant d’opportunités d’emplois que ce marché offre à nombre de jeunes gens. Cette situation amène beaucoup d’entre eux à prendre attache avec une commerçante soit pour nettoyer son étal les soirs, soit pour veiller sur ses marchandises, une fois la nuit tombée, ou encore surveiller les magasins de ces femmes. « Ces femmes sont comme nos mères. Nous gagnons notre pain quotidien grâce elles », a témoigné T. Blaise qui voue un respect sans borne à ces femmes. Comme lui, plusieurs jeunes arrivent à justifier leur vie familiale et sociale grâce à leurs activités. Tous témoignent que c’est grâce à la détermination des commerçantes du marché Gouro que leur vie a un sens. A. Mathieu, fraîchement arrivé du village, a pu obtenir un travail bien rémunéré depuis le jour où il a rencontré dame Gohi Lou A. au marché d’Adjamé.
Des préjugés autour des femmes des marchés Gouro
Dans le fond, le dynamisme qui a forgé la notoriété des femmes Gouro sur les marchés dont elles portent le nom est souvent battu en brèche. Plusieurs personnes vont jusqu’à attribuer leur succès à des apports autres que le fruit de leur commerce. Il y en a même qui vont jusqu’à taxer ces braves dames de laisser prospérer la prostitution sur le marché Gouro d’Adjamé. Allégations contre lesquelles, les mises en cause s’inscrivent totalement en faux. D’autant qu’elles affirment la main sur le cœur qu’elles ont bâti leur notoriété sur leur abnégation et leur courage. Toute chose qui fait qu’elles participent à l’essor de leur famille. En effet, selon plusieurs d’entre elles, cette énormité leur est collée à cause de leur présence permanente à côté de leurs marchandises sur les marchés. « Notre présence régulière fait que beaucoup de personnes pensent que nous ne sommes pas mariées », indique Zan Lou T. Selon celle-ci, le marché est devenu comme leur deuxième demeure. Au point où beaucoup parmi elles préfèrent y prendre leur bain dans les toilettes publiques tenues par des ressortissants Nigériens, avant d’entrer les soirs à la maison. Selon cette commerçante, sur qui repose un pan des charges de la famille, plusieurs de ses collègues passent souvent la nuit dans le marché Gouro en train d’attendre leurs marchandises qui arrivent très tard. Elle explique cette situation par le fait que les camions transportant les vivriers font souvent l’objet d’attaques en règle par les voleurs qui pullulent dans ce marché.
Idrissa Konaté
idrissa74@yahoo.fr