La rentrée budgétaire 2012 a eu lieu, hier, à la Caistab au Plateau. A cette occasion, le ministre de l’Economie et des finances (Mef), Charles Koffi Diby, a donné les caractéristiques du budget de cette année. «Le budget 2012 consacre une rupture d’avec le passé. Cette rupture s’analyse à travers le contexte de son élaboration, de l’évolution de sa structure et son rôle dans l’orientation de la politique économique», a-t-il dit avant de préciser que le budget a été élaboré dans un environnement de normalisation et de relance économique après la crise postélectorale. De sorte que cette année marquera, pour la 1ère fois depuis plus de 10 ans, le retour d’une croissance forte du Pib, projeté à 8,5%. Charles Diby a précisé également qu’il y aura une forte contribution du budget de l’Etat pour l’atteinte de l’objectif de croissance. «Le budget prévoit une augmentation substantielle des investissements publics qui passent à 5% du Pib contre 2,6% en 2011» a annoncé le ministre de l’Economie qui entend capter 629 milliards cette année que devra absorber le secteur privé pour booster la dynamique de croissance économique dans les années à venir. «Pour être un pays émergent à l’horizon 2020, il nous faut atteindre 20 à 25% de taux d’investissement. Et nous en sommes capables», a-t-il ajouté. Tout en garantissant la capacité d’absorption aussi bien par l’administration publique que le secteur privé, le Mef a instruit son directeur de cabinet de faire des propositions pour l’année 2012, des mesures d’allègement des procédures d’exécution budgétaire. L’argentier a aussi dit que sur son instruction, le Dg du Trésor public et de la comptabilité a ouvert un compte d’investissement à la Bceao qui contient déjà 50 milliards et qui devra être régulièrement alimenté pour garantir le paiement rapide des décomptes liés aux travaux. Concernant les opérations de passation des marchés, Charles Diby, tout en réitérant la poursuite des efforts de l’Etat, pour garantir l’équité de traitement et la concurrence dans le processus de gestion de la commande publique, a déclaré qu’elles devraient être exécutées avant la fin de mars pour permettre d’entamer la phase d’exécution dès le mois d’avril 2012. Quant au renforcement du contrôle et de la lutte contre la corruption, le ministre Diby a instruit l’Inspection générale des finances d’évaluer, outre les missions ponctuelles, les Daaf des ministères en 2012. Il a dit que la brigade anticorruption va entrer en action dans les meilleurs délais pour débusquer les agents fautifs à qui il promet de faire subir toute la rigueur de la loi. Les propos du ministre relatifs à la dynamique du budget 2012 ont été appuyés par les différentes communications des responsables des régies et structures financières impliqués dans l’élaboration et l’exécution budgétaire. Ainsi, le directeur général de l’Economie, N’dri Narcisse, a exposé sur l’évolution de l’Economie ivoirienne en 2011 et les perspectives en 2012. Le Dg des Impôts, Abinan Pascal, a indiqué les prévisions de recettes fiscales intérieures et les dispositions d’accompagnement de la gestion 2012. Le Dga des Douanes, Coulibaly Issa, a traité les prévisions de recettes douanières et les dispositions d’accompagnement. Le Dg du Trésor et de la comptabilité publique, Koné Adama, a planché sur la situation de la trésorerie 2012. L’Inspecteur général des finances, Lassana Sylla, a donné un aperçu des mesures de l’amélioration de la gouvernance de l’exécution des dépenses. Le président de l’Autorité nationale de régulation des marchés publics, Coulibaly Karna, a fait le bilan d’activité de sa structure et présenté les perspectives, et enfin le directeur de cabinet du Mef a présenté les mesures d’accompagnement de la gestion budgétaire 2012.
François Bécanthy
François Bécanthy
