Plus de 5 millions d’électeurs, 11 000 bureaux de vote, 14 candidats en lice. Le premier tour de l’élection présidentielle du 26 février dernier au Sénégal a déjoué tous les pronostics de violence et d’abstention.
Le ciel ne leur est pas tombé sur la tête, hier. Les Sénégalais sont sortis massivement dans un élan de responsabilité et de soif de paix pour prendre part à un scrutin jugé à haut risque. Au finish, la journée de dimanche à Dakar et dans plusieurs autres villes, a été des plus calmes. Les Sénégalais ont fait mentir tous ceux qui avaient prédit l’apocalypse pour le pays de la Téranga. En attendant les résultats définitifs du vote, on peut affirmer que c’est la démocratie qui a triomphé. Comme Adama Fall, notre compagnon de voyage, plus de 5,1 millions de citoyens inscrits sur les listes électorales au Sénégal et 203.170 électeurs inscrits à l’extérieur ont voté. Dès poltron minet, par petits groupes, en famille ou entre amis, ils ont pris d’assaut les 11.000 bureaux de vote disséminés sur le territoire national et à l’extérieur. Au groupe scolaire Woré, sis au quartier Sacré-Cœur de Dakar, de nombreux électeurs étaient présents devant les bureaux de vote bien avant 8h, l’heure d’ouverture. C’est à 8 heures 35 que les opérations de vote ont démarré dans le calme et la sérénité. Selon Ibrahima Sy, président du bureau de vote N°3 dans ledit centre, il n’y a rien a signaler sauf que sur les 14 candidats en lice, seuls 6 avaient leurs représentants dans la salle. Les bulletins sont individuels (pas de bulletin unique) et les électeurs doivent en prendre 14 avant d’aller choisir dans l’isoloir leur candidat et de placer leur bulletin dans l’urne en plastique transparente, sous le regard d’observateurs sénégalais et étrangers. Tout se déroule le plus tranquillement du monde, quand des éclats de voix indiquent que des personnes ne disposant pas de documents réguliers veulent prendre part au vote. Les meneurs du mouvement contestataire contre la 3ème candidature d’Abdoulaye Wade sont présents. Fadel Barro, le coordonnateur du mouvement estime que cet incident comme celui qui s’est produit à Liberté 6, quelques instants plutôt, est de nature à entacher la régularité du scrutin. Mais devant les bureaux de vote, les électeurs gardent leur calme. Aucun autre incident ne sera signalé dans ce centre où devraient voter 5018 personnes réparties dans les 6 bureaux de vote. Toujours au nombre des incidents, il y a que le déroulement du vote avait été perturbé pendant quelques minutes au bureau de vote N°1 à Ndombo Alarmba, un quartier de Richard-Toll, où le mandataire de la coalition des Forces alliées pour la victoire (FAL 2012) veut siéger à la place du représentant qui n’a pas d’attestation. Les représentant des autres candidats se sont opposés à la présence du mandataire des FAL 2012, dénonçant «un trafic d’influence». Quelques minutes passées en ces lieux, nous mettons le cap sur l’arrondissement de Fass, non loin de la célèbre place de l’Obélisque.
On attend la suite
C’est également le calme dans l’un des bureaux de vote du quartier populaire de Fass, installé dans une école à la vaste cour sablonneuse. «J’ai préféré venir voter tôt car je veux en finir et retourner rapidement à la maison. J’espère qu’il n’y aura pas de troubles», a souhaité Aboubacar Guèye, un jeune votant d’une vingtaine d’années, l’un des électeurs de cette école.
Pour sa part, Thomas Ousseinou, président du bureau de vote 1 où sont inscrits 826 électeurs, a souligné que la seule difficulté est que «les personnes du troisième âge souhaitent passer dès qu’elles arrivent devant le bureau de vote». Soumaïla Fall, notre chauffeur de taxi, a dit prendre son temps avant d’aller accomplir son devoir civique. Il dit être sûr qu’il n’y a pas le feu en la demeure. «J’ai le temps de faire rentrer un peu d’argent dans ma caisse, et le soir j’irai tranquillement voter. J’espère que d’ici làil n’y aura pas de problèmes», a-t-il ajouté. Un autre détour à l’école élémentaire Colobane 2 avec ses 11 bureaux de vote achève de montrer que le taux de participation sera élevé. Une des menaces qui planaient sur ce scrutin était l’abstention. Surtout parce que les personnes inscrites sur les listes électorales se faisaient prier pour aller retirer leurs cartes d’électeur. Sous le regard des forces de l’ordre déployées pour la sécurisation des lieux de vote, les opérations électorales se sont déroulées dans le calme de façon générale. Quelques patrouilles de police circulent sans nervosité. Plus de 4.000 observateurs indépendants, dont des étrangers, étaient mobilisés pour ce scrutin. Candidat à sa propre succession, c’est à l’école franco-arabe du Point E, sous des huées de ses pourfendeurs et les applaudissements de ses partisans qu’Abdoulaye Wade a voté, pour la première fois, pour lui-même. Le candidat des Forces alliées pour la victoire (FAL 2012) n’a fait aucune déclaration. La majorité des 11.000 bureaux de vote a fermé à 18 heures.
Bien qu’aucune tendance officielle n’est connue, la participation pourrait approcher les 50%.
Bakayoko Youssouf (envoyé spécial)
Le ciel ne leur est pas tombé sur la tête, hier. Les Sénégalais sont sortis massivement dans un élan de responsabilité et de soif de paix pour prendre part à un scrutin jugé à haut risque. Au finish, la journée de dimanche à Dakar et dans plusieurs autres villes, a été des plus calmes. Les Sénégalais ont fait mentir tous ceux qui avaient prédit l’apocalypse pour le pays de la Téranga. En attendant les résultats définitifs du vote, on peut affirmer que c’est la démocratie qui a triomphé. Comme Adama Fall, notre compagnon de voyage, plus de 5,1 millions de citoyens inscrits sur les listes électorales au Sénégal et 203.170 électeurs inscrits à l’extérieur ont voté. Dès poltron minet, par petits groupes, en famille ou entre amis, ils ont pris d’assaut les 11.000 bureaux de vote disséminés sur le territoire national et à l’extérieur. Au groupe scolaire Woré, sis au quartier Sacré-Cœur de Dakar, de nombreux électeurs étaient présents devant les bureaux de vote bien avant 8h, l’heure d’ouverture. C’est à 8 heures 35 que les opérations de vote ont démarré dans le calme et la sérénité. Selon Ibrahima Sy, président du bureau de vote N°3 dans ledit centre, il n’y a rien a signaler sauf que sur les 14 candidats en lice, seuls 6 avaient leurs représentants dans la salle. Les bulletins sont individuels (pas de bulletin unique) et les électeurs doivent en prendre 14 avant d’aller choisir dans l’isoloir leur candidat et de placer leur bulletin dans l’urne en plastique transparente, sous le regard d’observateurs sénégalais et étrangers. Tout se déroule le plus tranquillement du monde, quand des éclats de voix indiquent que des personnes ne disposant pas de documents réguliers veulent prendre part au vote. Les meneurs du mouvement contestataire contre la 3ème candidature d’Abdoulaye Wade sont présents. Fadel Barro, le coordonnateur du mouvement estime que cet incident comme celui qui s’est produit à Liberté 6, quelques instants plutôt, est de nature à entacher la régularité du scrutin. Mais devant les bureaux de vote, les électeurs gardent leur calme. Aucun autre incident ne sera signalé dans ce centre où devraient voter 5018 personnes réparties dans les 6 bureaux de vote. Toujours au nombre des incidents, il y a que le déroulement du vote avait été perturbé pendant quelques minutes au bureau de vote N°1 à Ndombo Alarmba, un quartier de Richard-Toll, où le mandataire de la coalition des Forces alliées pour la victoire (FAL 2012) veut siéger à la place du représentant qui n’a pas d’attestation. Les représentant des autres candidats se sont opposés à la présence du mandataire des FAL 2012, dénonçant «un trafic d’influence». Quelques minutes passées en ces lieux, nous mettons le cap sur l’arrondissement de Fass, non loin de la célèbre place de l’Obélisque.
On attend la suite
C’est également le calme dans l’un des bureaux de vote du quartier populaire de Fass, installé dans une école à la vaste cour sablonneuse. «J’ai préféré venir voter tôt car je veux en finir et retourner rapidement à la maison. J’espère qu’il n’y aura pas de troubles», a souhaité Aboubacar Guèye, un jeune votant d’une vingtaine d’années, l’un des électeurs de cette école.
Pour sa part, Thomas Ousseinou, président du bureau de vote 1 où sont inscrits 826 électeurs, a souligné que la seule difficulté est que «les personnes du troisième âge souhaitent passer dès qu’elles arrivent devant le bureau de vote». Soumaïla Fall, notre chauffeur de taxi, a dit prendre son temps avant d’aller accomplir son devoir civique. Il dit être sûr qu’il n’y a pas le feu en la demeure. «J’ai le temps de faire rentrer un peu d’argent dans ma caisse, et le soir j’irai tranquillement voter. J’espère que d’ici làil n’y aura pas de problèmes», a-t-il ajouté. Un autre détour à l’école élémentaire Colobane 2 avec ses 11 bureaux de vote achève de montrer que le taux de participation sera élevé. Une des menaces qui planaient sur ce scrutin était l’abstention. Surtout parce que les personnes inscrites sur les listes électorales se faisaient prier pour aller retirer leurs cartes d’électeur. Sous le regard des forces de l’ordre déployées pour la sécurisation des lieux de vote, les opérations électorales se sont déroulées dans le calme de façon générale. Quelques patrouilles de police circulent sans nervosité. Plus de 4.000 observateurs indépendants, dont des étrangers, étaient mobilisés pour ce scrutin. Candidat à sa propre succession, c’est à l’école franco-arabe du Point E, sous des huées de ses pourfendeurs et les applaudissements de ses partisans qu’Abdoulaye Wade a voté, pour la première fois, pour lui-même. Le candidat des Forces alliées pour la victoire (FAL 2012) n’a fait aucune déclaration. La majorité des 11.000 bureaux de vote a fermé à 18 heures.
Bien qu’aucune tendance officielle n’est connue, la participation pourrait approcher les 50%.
Bakayoko Youssouf (envoyé spécial)
